Pétra – Du 29/09 au 02/10/2018

« Voir le monde de ses yeux est mille fois mieux que n’importe quel rêve. »

Ray Bradbury

L’immanquable de Jordanie : le site de Pétra, classé parmi les merveilles du monde. Voir ce bijou était la principale raison de ma venue dans ce pays tout simplement !

J’ai passé ces quelques jours ici avec Clémence, Julien, ainsi que Flo et Anaïs (du blog Les Gros Sacs). Comme tous les visiteurs, on a logé au village de Wadi Musa à proximité du site (signifiant la « Vallée de Moïse »).

Petite (grande) introduction

Pétra a en premier été occupée par les édomites, aux alentours du 8ème siècle avant JC. Elle est même mentionnée dans la Bible sous le nom de Sela, la capitale des édomites.

Mais ce sont les nabatéens qui en firent une grande cité grâce à sa position idéale pour le commerce des épices, de la myrrhe et de l’encens entre l’Arabie, la Syrie et l’Égypte.

Les nabatéens étaient un peuple nomade arabe, spécialisé dans le commerce. Ils arrivèrent à Pétra au 6ème siècle avant JC. Pendant 500 ans, ils ont bâti un véritable trésor… Pétra a été une ville prospère grâce à eux à partir du 1er siècle avant JC. A son apogée, la ville comptait 30 000 habitants logeant principalement dans des maisons troglodytes.

Sa situation, cachée derrière des falaises abruptes, en fait un lieu sûr pour bâtir une étape du commerce caravanier. Tellement sûr qu’elle deviendra la capitale de l’Empire Nabatéen, grâce à un approvisionnement fiable en eau élaboré par de véritables ingénieurs hydrauliques : barrages, citernes, aqueducs…

Pétra a ensuite été annexée à l’Empire Romain en 100 après JC, avant de tomber dans l’oubli. La région étant fortement sismique, un tremblement de terre détruisit une grande partie de la ville en 363 après JC. De plus, vers le 8ème siècle, la modification des routes commerciales entraînent l’abandon progressif de la ville.

Les bédouins plus ou moins chez eux…

Le site fût redécouvert par l’occident en 1812 grâce à l’explorateur suisse Jean-Louis Burckhardt, qui se fit passer pour un arabe afin que les populations locales le guident. En effet, les bédouins n’ont jamais quitté la cité véritablement. Avant l’inscription du site à l’UNESCO, Pétra était même toujours habitée par des centaines de familles ! Le gouvernement les a relogé dans un village à proximité avec pour objectif qu’ils bénéficient du tourisme. Ils proposent donc des tours de dromadaires, chevaux ou ânes sur le site, mais c’est fortement déconseillé à la vue du traitement des animaux…

Les bédouins restent assez pauvres pour la majorité hélas. Ce fût assez choquant de voir de nombreux enfants mendiants sur le site (« give me a biscuit ! »)… Le tourisme est en baisse actuellement en Jordanie, du fait de l’instabilité de la région. Les communautés locales ont donc moins de revenus et vivent des jours difficiles.

En effet, je m’attendais à visiter un site très fréquenté avec énormément de touristes, comme à Angkor par exemple. Mais pas du tout en fait ! On ne s’est jamais senti oppressé et on a pu se balader tranquillement, sans agitation. Les raisons sont évidemment la peur des occidentaux vis-à-vis du Moyen-Orient en ce moment et le fait que les touristes chinois ne visitent pas Pétra (il faut marcher sous la chaleur, alors pas pour eux !).

La ville rose

Elle est surnommée la Cité Rose, en raison de la couleur du rocher.

L’Empire Romain a laissé des traces de sa présence avec des bâtiments comme le théâtre.

L’Empire byzantin y passa également, construisant des églises et une rue à colonnades.

Un nabatéen ne plaisante pas quand il commence à construire…

Mais les édifices les plus grandioses ont été bâtis par les nabatéens. Le plus fou, c’est que seulement 15 % du site a été découvert ; il reste sûrement des constructions immenses cachées dans les montagnes !

Les Nabatéens n’étaient pas un empire puissant mais leur expertise dans le commerce et l’échange leur permit de prospérer, sans être ennuyés par d’autres empires plus forts.

Levé de rideau

Ils ont tout de même rendu inaccessible leur cité sacrée. On le comprend de suite lorsqu’on emprunte le Siq, un canyon long de 1,5 km et large de seulement 2 mètres parfois, permettant d’accéder au site.

Les minutes dans le canyon défilent et l’excitation monte… On sait qu’à l’autre bout va se dévoiler l’emblème de Pétra : le Khazneh, appelé aussi le Trésor. Lorsqu’il s’est fait voir, j’ai ressenti des frissons tellement c’était un rêve !

Avoir le Trésor rien que pour soi

Ils enterraient leurs morts dans des tombeaux immenses découpés dans les flancs de la montagne. Le Khazneh est le plus connu de ces tombeaux et abritait la sépulture du roi Aretas III.

Selon les estimations de Flo, grâce à sa science exacte pour mesurer la hauteur, le Khazneh fait environ 25 mètres de haut. A quelque chose près puisqu’en fait il mesure plus de 40 mètres ! Peu importe la hauteur en fait, on reste émerveillé devant cet édifice taillé dans la roche il y a deux millénaires…

Le début d’une longue journée !

On file ensuite à l’autre bout du site (1 heure de marche) où se trouve le Monastère Ad-Deir, un autre monument légendaire de Pétra et l’un des plus grands (48 mètres de haut sur 47 de large).

Il servait de bâtiment culturel à la base puis a été réutilisé comme chapelle chrétienne (d’où son appellation Monastère). Un petit stand se trouve juste en face pour admirer l’architecture tout en sirotant un jus de fruit bien frais.

On revient sur nos pas en empruntant un canyon très joli, où se trouve d’autres bâtiments comme le Triclinium du Lion (juste une façade avec deux lions incrustés dessus en fait).

Des Temples et des Tombeaux

Le centre-ville de Pétra abrite les principaux temples, notamment le Qasr al-Bint ainsi que le Grand Temple (7 000 m² tout de même).

Mais les vedettes du centre ne sont pas les temples mais les quatre Tombeaux Royaux, qu’on aperçoit de très loin.

Le meilleur moment pour les visiter est l’après-midi, lorsqu’ils sont magnifiquement éclairés par la lumière du soleil, donnant une couleur somptueuse à la roche.

C’est un lieu idéal pour une pause sandwich au frais à l’intérieur ! On se sent vraiment tout petit face à ces immenses façades (combien de mètres environ Flo stp ?!).

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Sur les hauteurs de Pétra

L’après-midi, on se motive à se faire une petite rando malgré la chaleur. Ah oui, prévoyez au moins 4 litres d’eau chacun si vous comptez passer la journée à Pétra !

On se rend dans la vallée de Wadi al-Farasa, permettant d’atteindre le Haut Lieu du Sacrifice avec une vue exceptionnelle sur la vallée et sur les Tombeaux Royaux.

Cette randonnée d’environ 1h30 n’est pas très exigeante, hormis la première demi-heure où il faut monter les marches.

De plus, elle permet de découvrir des endroits plus secrets de Pétra, où il n’y a absolument personne. Les édifices sont moins impressionnants mais il est toujours surprenant de les découvrir à la sortie d’un virage par hasard.

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Cette première grosse journée de visite a été superbe mais épuisante (7h – 17h, plus de 20km de marche !). On ressort lessivé !

Vue imprenable et inoubliable

Rendez-vous de nouveau à 7h le lendemain à un petit restaurant pour prendre des sandwichs à emporter (la nourriture coûte chère sur le site, mieux vaut l’acheter avant). On emprunte de nouveau le Siq, puis on contourne les Tombeaux Royaux pour emprunter des escaliers abruptes montant au sommet du Jabal al-Khubtha. Deux points de vue dominent le Khazneh : l’un se faisant avec un guide moyennant 15 dinars, alors que celui-là ne coûte rien hormis la boisson à acheter en haut mais qui fait du bien après la grimpette de 30 minutes !

En raison de sa situation entre des immenses falaises, les rayons du soleil n’atteignent le Khazneh qu’entre 9 et 10h. C’est le spectacle à ne pas louper : tellement somptueux de voir l’ombre disparaître progressivement pour illuminer le Trésor !

On s’assoit tranquillement au bord du vide (plus ou moins !) en gardant les yeux fixés sur le Trésor. Moment magique et remplit de sérénité (hormis pour notre voisin anglais qui a perdu une dent dans le vide !).

Déambuler au milieu de tant de beauté

Après la redescente, Flo et Anaïs quittent Pétra pour leur prochaine étape de Jordanie. Je reste encore sur le site, à visiter de nouveau les principaux édifices. Il n’y a tellement pas foule que c’est un plaisir de visiter les temples.

Un peu par hasard, j’emprunte un sentier qui m’a finalement conduit au sommet du mont Al-Habis. Je suis absolument seul à ce spot magnifique. J’y mange mon sandwich en admirant la vue sur le centre de Pétra avec les Temples en bas et les Tombeaux Royaux en face.

Je quitte le site vers 14h car vraiment fatigué après ces deux réveils matinaux et ces randonnées. De plus, le temps est très nuageux l’après-midi donc les couleurs des roches sont moins belles. On a eu de la chance la veille !

Mes compagnons de voyage ont tous quitté Pétra ensuite. J’avais pris un pass 3 jours donc je reste le lendemain. Le temps est de nouveau nuageux et j’ai besoin de repos donc une grasse mat’ est la bienvenue ! En cette fin de voyage, après m’être peu reposé en Iran et en Jordanie, j’admets me sentir assez fatigué et une énergie en baisse… Je pense avoir bien calculé ma date de retour dans une semaine !

Pour le moment, direction le désert de Wadi Rum demain !