« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait. »
Nicolas Bouvier
6 mois que je suis rentré désormais…
Le retour a été facile, je me suis réadapté très vite, et l’Amérique du Sud ne me manque pas du tout. Non, ça aurait été trop beau. C’est tout le contraire !
Juste après le retour
Que dire 6 mois après cette aventure ? Je me suis pour l’instant contenté de répondre aux questions qu’on me posait.
Le retour est un moment particulier. Tout d’abord, le bonheur de revoir les proches et les amis, qui m’ont manqué durant mon voyage. On fait la fête, mange de bons repas… Contrairement ce à quoi je m’attendais, pas grand chose n’avait changé ici.
Par contre, on se rend compte que l’on a changé soi-même, que l’on a plus les mêmes intérêts, ni les mêmes rapports avec les gens et la même vision.
Et les difficultés commencent…
Je suppose que la plupart des voyageurs au long cours ressentent cela au retour. Ce grand vide que l’on a en soit. La vie est tellement différente ici. Rester au même endroit, ne pas rencontrer 10 personnes par jour… C’est ça la vie « normale » ?
Une autre impression bizarre est de se sentir étranger dans son propre pays, de n’avoir rien en commun avec les autres personnes. Je me sentais plus Argentin que Français par exemple.
Il faut retrouver malgré soi les habitudes et les normes du pays. Les habitudes les plus banales comme mettre une ceinture de sécurité (habitude que je n’ai d’ailleurs toujours pas retrouvé totalement !). Essayer également de retrouver une notion du temps, et ne pas arriver une heure en retard à chaque rendez-vous.
Le pire, c’est lorsque tu remarques que tu es retombé dans le mode de vie que tu fuyais. Société de consommation, de divertissements débiles, d’apparences… Tout ce que je rejette, mais difficile d’y échapper ici. Peut-être qu’une partie de moi souhaite voyager pour cela : échapper à ces modes éphémères, et être moi-même.
Mais qu’est-ce que ça m’a apporté ?
Évidemment, j’ai vu des lieux incroyables, irréels ; j’ai rencontré des centaines de personnes géniales ; j’ai découvert de nouvelles cultures, de nouvelles façons de vivre…
Mais comme je le disais plus haut, cette expérience m’a également changé. En quoi ? Je n’en sais rien en fait. J’ai juste cette impression d’avoir évolué (en bien ou mal !). Sortir de sa zone de confort permet d’apprendre sur soi-même, sur ses envies, et sur ses capacités.
Plus curieux, aimant rencontrer de nouvelles personnes, partager de bons moments avec des gens qui étaient des inconnus jusqu’à il y a une heure. Envie de continuer à profiter de la vie au maximum, et de ressentir toujours plus d’adrénaline.
« Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors, il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible. »
Voyager dans des pays pauvres comme la Bolivie ou le Pérou m’a appris à relativiser sur mes « problèmes ». J’ai pris conscience de beaucoup de choses, que ce soit en politique, en écologie ou autres… Certains avec qui j’ai pu parler de ces sujets diront que je suis devenu radical dans mes idées. Cependant, voyager m’a fait réaliser à quel point l’Homme peut être bon également.
Et comme disent beaucoup de voyageurs, après toutes ces rencontres et ces expériences, tu te rends compte à quel point l’argent est quelque chose de futile, d’insignifiant, et à la fois tu comprends pourquoi tout le monde en veut.
Voyager, encore voyager…
L’envie d’y retourner et de revivre ces moments indescriptibles… J’ai laissé des ami(e)s dans ces pays, et j’aimerais les revoir au plus vite. Car j’y retournerai sur ce continent. Pour voyager de nouveau, car malgré les mois déjà passés là-bas, j’aimerais retourner dans chacun de ces pays. Mais aussi y retourner pour y vivre, pourquoi pas l’Argentine ou la Colombie…
J’ai décris mon voyage sur ce blog, et je vous remercie de l’avoir suivi. Mais pour être honnête, un voyage ne s’explique pas. Il faut le vivre pour savoir ce que c’est. Même ceux qui ont tout lu ne connaissent qu’une partie de ce que j’ai vécu sur ce continent. Alors un seul conseil : voyagez ! Cette Terre et la vie sont trop belles. Ne pas en profiter serait un crime !
Soyons réalistes, demandons l’impossible !
Durant cette aventure, j’ai réalisé que tout est possible. Il faut enlever les barrières que l’on se crée pour se dissuader de se lancer dans l’aventure. La vie est faite de surprise, d’inattendue, et la chance ne tombe pas du ciel, elle se provoque.
C’est mon premier grand voyage, et donc il restera particulier. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et ça a été plus beau que dans mes rêves. Ça vaut tout l’or du monde. La vie le long des routes, ne rien prévoir, suivre seulement son instinct et le sens du vent. Ne pas se préoccuper du lendemain, vivre au jour le jour, sans contraintes. On se sent libéré de toutes obligations, on découvre de nouveau centres d’intérêts, une autre manière de vivre et des relations humaines plus honnêtes. Tous ces aspects de la vie qui me paraissaient utopistes auparavant sont en fait à portés de main.
En prendre plein la vue au quotidien, se lever et voir tous ces sourires et ces regards si particuliers… Et se demander si c’est la réalité ou bien un rêve qui dure depuis plusieurs mois ? Mais non, tout ceci a bien été réel. Enfin, je crois…
J’ai une soif inépuisable de découvrir le monde désormais. Le voyage est une ode à la liberté, à la vie.