« Les voyages sont l’éducation de la jeunesse et l’expérience de la vieillesse. »
Francis Bacon
Après la magie d’Angkor, me voici à Battambang, une ville à l’ouest du pays. C’est une ville réputée agréable à vivre, et entourée d’une jolie campagne.
Le trajet pour y venir a été assez épique…
La fiabilité cambodgienne
Depuis Siam Reap, c’est normalement 3-4h de bus. Mais apparemment, j’ai la poisse avec les bus cambodgiens. Déjà, on était tombé en panne en partant de Banlung. Rebelote pour cette fois !
On part à 10h30 de Siam Reap. 1h15 plus tard, c’est la pause déj dans un petit boui-boui au bord de la route. Les chauffeurs de bus ont toujours tendance à s’arrêter dans des endroits vraiment sales, où la nourriture et l’hygiène n’inspirent pas confiance. Des gamelles laissées au soleil sous 35° pendant des heures, et lorsqu’on enlève le couvercle une odeur pas très agréable en ressort. Je passe mon tour pour ce repas, préférant m’acheter des biscuits et une mangue.
Vers midi, on remonte dans le bus et là impossible de repartir. L’embrayage est sûrement pété car impossible pour le chauffeur de passer une vitesse. Un nouveau bus doit arriver dans l’après-midi pour nous amener à bon port. Les heures passent… Rien à l’horizon.
Passer le temps !
Je me pose à une table et bouquine. Puis je sors mon carnet de voyage pour écrire et rattraper les jours de retard que j’ai accumulé. Alors que j’étais concentré, je n’avais pas vu que 3 cambodgiens se tenaient debout derrière moi à regarder mon carnet et mon écriture. Un seul parlait un anglais approximatif et m’a demandé si j’étais l’un de ces « grands écrivains français » d’après ses propos. Ça m’a bien fait rigolé ! Je lui ai expliqué que j’écris juste pour moi, et que je raconte ma vie sur internet ensuite.
Ensuite, le gérant du boui-boui vient s’assoir avec moi et on cause un peu. Il me pose beaucoup de questions et aimerait bien que je me marie avec sa fille de 21 ans. Elle est très jolie, et je lui dis que je reviendrai la chercher peut-être plus tard !
Une patience légendaire
Le nouveau bus arrive à…17h30 ! On a donc passé plus de 5 heures au bord de la route. Ce qui est merveilleux, c’est que personne n’a grogné ou ne s’est plaint. La patience asiatique est légendaire, et je commence à l’acquérir !
Le trajet ensuite paraît interminable avec le seul chauffeur lent d’Asie. Il n’a pas dépassé les 40 km/h je pense. J’arrive à Battambang vers 20h30, soit 10h30 après être parti de Siem Reap !
Je suis crevé et suis bien content d’avoir réservé quelque chose. Une auberge a été créée il y a 6 mois, avec des chambres privées à 5 dollars (les dortoirs sont à 4 dans cette ville). Vu le prix, je n’ai pas hésité longtemps ! Le nom pour les intéressés : Pomme Hostel.
La ville des expat’
Battambang est la ville cambodgienne où il fait bon vivre et attire beaucoup d’expat’. C’est plus calme que Siam Reap et son flot incessant de visiteurs, et plus à taille humaine que la capitale, Phnom Penh. La circulation n’est pas dingue donc c’est très agréable de parcourir les rues du centre-ville. Il y a encore de nombreuses bâtisses de l’époque coloniale française. D’ailleurs, la plus belle rue était celle de mon auberge selon moi !
La campagne de Battambang
Pour visiter les environs, j’ai loué un scooter à la journée. Je vais en premier à Phnom Sampeau, à une dizaine de kilomètres. C’est un ensemble de temples installés sur une colline, où beaucoup de singes ont élu résidence et s’amusent sur les statuts de bouddhas.
Du sommet, la vue est très jolie sur la campagne avec les couleurs des champs. Par contre, c’est tout plat le Cambodge (et ça je n’aime pas moi, j’ai besoin de montagnes, ou au moins de vallées !). Pas une collinette à l’horizon (une petite colline) !
Plusieurs grottes sont cachées dans le coin. La Killing Cave est la plus (tristement) connue. Les Khmers Rouges jetaient des personnes vivantes du trou en haut de la grotte pour économiser des balles. J’ai beaucoup lu sur cette période et c’est vraiment horrible ce qui s’est passé dans ce pays (j’expliquerai tout ça dans l’article sur Phnom Penh).
A l’entrée de la grotte, il y a une cage avec des ossements et des crânes de victimes. C’est vraiment glauque !
Toujours la fiabilité cambodgienne
Je quitte cet endroit et part vers Phnom Banan. Avant de partir le matin, j’avais repéré vite fait le chemin à suivre sur mon ordi. Vu que je n’ai pas de carte ou de smartphone, je fais confiance à mon sens de l’orientation et à la gentillesse des locaux. Et ça tombe bien car les cambodgiens sont vraiment adorables ! Ils ne parlent pas du tout anglais par ici, mais ils m’expliquent la route avec des gestes ou même en faisant un croquis dans la terre.
La route est en fait une piste en terre, sans aucune indication, mais avec de beaux paysages.
La poisse des transports me poursuit dans ce pays : la béquille de mon scooter ne tient plus. Du coup, elle frotte sans arrêt par terre et j’ai peur que ça me déséquilibre avec tous les trous sur le chemin. Je m’arrête à une maison perdue par là et montre à un vieux mon problème. Il revient avec un fil de fer et attache ma béquille au cadre pour ne pas qu’elle bouge. Vu les grands sourires qu’il me fait, il a l’air content de m’avoir aidé et de me voir passer par là ! Je le remercie et repars.
J’arrive au final sans autre souci à Phnom Banan. Un long escalier mène au sommet d’une colline où il y a 5 tours datant du 11ème siècle. Pour ceux qui ont bien appris leur leçon dans l’article précédent, vous saurez que c’était l’époque de l’Empire d’Angkor. Évidemment, les deux sites ne sont pas comparables et Phnom Banan paraît bien ridicule. Mais l’endroit est très calme et la vue est jolie depuis le sommet.
Venir ici me permet surtout de faire une boucle et de revenir par une autre route à Battambang, où je reviens en milieu d’après-midi.
Une étape agréable
Il y a pas mal de bons restos ici, et vu que je n’ai pas mangé grand chose le midi, je me fais plaisir. Pour 7 dollars, j’ai frites maisons et 200 grammes de steak avec sauce au poivre et champignons. Le régal !
Je pars dès le lendemain matin en direction de Phnom Penh, où je dois retrouver le couple de rennais rencontré au Myanmar !
Battambang est une ville très agréable et pas touristique. Il n’y a pas beaucoup de lieux à visiter mais j’ai apprécié flâner dans les rues du centre, ainsi que faire un tour en scooter dans la campagne.
3 commentaires
Apprendre la terrible histoire du Cambodge à Phnom Penh - Y a qu'à rêver · 30 décembre 2018 à 12h10
[…] que le strict minimum. Ils marchent vers les campagnes du pays. D’autres villes comme Battambang ont le même ordre, et l’évacuation est […]
Kampot et Kep : ma région préférée du Cambodge - Y a qu'à rêver · 30 décembre 2018 à 12h11
[…] coloniaux, ainsi que l’ancien pont fabriqué par les français. C’est moins joli que Battambang mais ça donne un certain charme à la […]
Visiter Angkor sans la foule : le guide complet - Y a qu'à rêver · 30 décembre 2018 à 12h16
[…] concernant, je reste une nuit de plus ici, avant de prendre un bus le lendemain matin vers Battambang […]