Camiguin – Du 13/04 au 19/04/2018

« Nous sommes tous des voyageurs dans le désert de ce monde, et le meilleur que nous pouvons trouver dans nos voyages est un ami sincère. »

Robert Louis Stevenson

Camiguin est une petite île de la province de Mindanao, hors du circuit touristique classique. Après une semaine ici, c’est devenu mon île préférée !

Terre de volcans

Le ferry depuis Bohol a encore été un trajet agréable puisque j’ai eu l’occasion de voir des dauphins. Dès que j’ai eu Camiguin en vue, j’ai su que ça allait me plaire. C’est l’île avec le plus de volcans au km² au monde : il y en a 7 sur un si petit périmètre !

Le tourisme n’y est pas très développé. Beaucoup de philippins viennent en weekend mais peu de routards. Les 3/4 des voyageurs étrangers sont des israéliens ici. Ils ont un hôtel pour eux et se passent le mot que l’endroit est cool. C’est sûrement dans leur tradition de venir en nombre sur un territoire qui n’est pas le leur (oups, pas politiquement correct !).

C’est peace mon frère !

L’archipel de Mindanao a mauvaise réputation depuis l’année dernière puisque des groupes terroristes, ayant prêté allégeance à l’État Islamique, ont attaqué certaines grandes villes. Ils ont même réussi à prendre le contrôle total de la ville de Marawi durant quelques mois avant que l’armée ne la reprenne, entraînant la perte de centaines de personnes. Plusieurs enlèvements d’étrangers ont été recensés contre la demande de rançons. La loi martiale a été décrétée sur Mindanao, et ça fait logiquement peur à beaucoup de monde.

Mais ne vous inquiétez pas, Camiguin n’est pas concernée par ces violences. Ici, c’est l’opposé, tout le monde est peace !

Jour de fiesta !

Marion et Sébastien, avec qui j’ai voyagé au Laos et Cambodge, étaient déjà sur l’île lors de mon arrivée. On se retrouve avec plaisir à chaque fois puisqu’on sait qu’on a la même façon de voyager.

Ils ont rencontré beaucoup de locaux ici et se sont même fait héberger la première nuit par une famille adorable.

On est allé les voir régulièrement durant ce séjour. Dans leur village, c’était la fiesta : les philippins adorent organiser ces soirées, souvent en lien avec la religion mais tout évènement est aussi un bon prétexte pour faire la fête. Au programme : cinéma en plein air, karaoké, concours de musique, élection de miss…

Parmi les miss, on aperçoit souvent un transsexuel ! C’est vraiment surprenant pour un pays aussi croyant que les Philippines : les homosexuels et les trans sont bien intégrés à la société et respectés.

Un accueil incroyable

Cette famille nous a même invité à manger un soir. Ils vivent dans une petite maison avec pas grand chose, mais ils nous ont préparé un vrai festin délicieux. Ils étaient vraiment heureux de nous accueillir chez eux. Un moment touchant et inoubliable…

Bien sûr, après le repas, on ouvre les bouteilles de rhum et de whisky. Faut pas oublier que c’est la fiesta ! On cause avec beaucoup de monde, on nous offre des verres sans arrêt… Un beau mal de crâne le lendemain !

Heureusement, je n’ai pas fait que boire et manger ici. J’ai pris le temps de visiter quand même !

Au sommet du volcan

On commence par le plus difficile avec l’ascension du volcan Hibok-Hibok (1 332m). Normalement, il est obligatoire de payer un droit d’entrée et un guide pour y aller. Mais grâce à Marion et Seb qui ont rencontré un gars du coin, on n’a pas eu à payer ça ! Il nous a guidé gratuitement, bien qu’on lui ai donné un petit billet chacun à la fin pour son aide précieuse. Seul, je ne suis pas sûr que j’aurais trouvé le chemin !

On s’est levé tôt, à 4h30, pour commencer à marcher une heure plus tard et éviter ainsi les fortes chaleurs. Les 3 heures de montées se font à travers une forêt épaisse, avec une pente bien raide et glissante.

La vue depuis le sommet vaut les litres de sueur perdus !

On y reste une bonne heure en se retrouvant souvent dans les nuages avec aucune visibilité. Mais lorsqu’ils disparaissent, c’est toujours la même joie que de voir ce paysage.

Il y a un petit lac dans le cratère. Le volcan est sous surveillance puisque sa dernière éruption en 1948 avait causé la mort de 500 personnes.

On peut également apercevoir la White Island, avec sa couleur d’eau unique et son sable blanc.

En redescendant, on s’est arrêté aux sources d’eau chaude du volcan avec une température à environ 35 degrés. Pas désagréable !

Devenir rouge sur l’île blanche

Le lendemain, nous décidons de nous rendre sur cette île blanche, juste en face d’où on a logé. Elle est atteignable en seulement 10 minutes de traversée sur une bangka, le nom des barques aux philippines.

Ce n’est pas vraiment une île, plutôt un banc de sable en pleine mer. Pour les photos paradisiaques, c’est ici qu’il faut venir ! Ceux qui sont au travail seront jaloux à coup sûr !

L’eau a une couleur incroyable et est totalement transparente. Le seul point négatif est qu’il n’y a pas de coraux dont pas de petits poissons à voir. On avait pris nos masques et tubas mais ça ne sert pas à grand chose au final. 1 ou 2 heures suffisent sur place, surtout que le soleil brûle (on a vérifié et on confirme !).

Les fonds marins de dingue de Mantigue

Il y a d’autres spots de snorkeling, mais souvent payant. Si on ne veut pas payer, on peut tout de même se jeter à l’eau au hasard depuis des rochers et voir quelques poissons et coraux.

Mais LE spot à ne pas louper est la Mantigue Island, une autre île à 20 minutes en bangka.

C’est un îlot dont on fait le tour en 15 minutes de marche environ. Il y a un petit village de pêcheurs où la vie doit être bien tranquille.

Là aussi, l’eau est très claire. On nage 20-30 mètres et on arrive à des fonds marins magnifiques. Le récif est plein de coraux en bon état, des petits et gros poissons, des étoiles de mer, et j’ai même eu la chance de nager pendant quelques minutes avec une tortue !

Le tombant est impressionnant : la profondeur passe de 3 mètres à l’inconnu puisqu’on ne voit pas le fond et qu’il y fait nuit noir en bas. Ces parois sous-marines sont toujours un lieu parfait pour observer des poissons. Je n’avais jamais autant apprécié un snorkeling depuis les Galápagos (mais je dois avouer que même Mantigue paraît bien ridicule par rapport à ce paradis sur terre..!).

Explication inutile

Durant cette séance de snorkeling, j’ai également vu une palourde géante, un mollusque atteignant la taille de 2 mètres. Il y en a beaucoup ici et une ferme sur l’île de Camiguin est spécialisée dans la conservation de cette espèce. La visite est sympa puisqu’elle est faite par des gosses parlant un anglais impeccable. C’est les grandes vacances scolaires ici et ces enfants en profitent pour perfectionner leur anglais.

Je suis désormais « expert en palourde » si ça vous intéresse..! La leçon que j’ai retenu : les palourdes ont un sexe masculin les 6 premières années, un sexe féminin les 6 années suivantes, et à l’âge adulte ils (ou elles, je ne sais pas du coup) deviennent hermaphrodites. Ça ne sert pas à grand chose de savoir ça mais bon, peut-être que j’arriverai à le placer dans une conversation un jour !

A bientôt le couple de hippies !

Comme toujours, visiter une île en scooter est toujours plus agréable pour aller où on veut.

Les trois premiers jours, lorsqu’il y avait Marion et Seb, on a partagé un scooter à trois. C’est tout à fait légal ici, comme partout en Asie. La seule obligation est de porter un casque et d’avoir son permis. Lorsqu’il y a un contrôle de police, tous les locaux s’arrêtent 100 mètres avant et attendent que la police s’en aille !

Hélas, Marion et Seb sont partis le mardi 17 au matin (ça faisait déjà 8 jours qu’ils étaient là donc je les excuse !). Peut-être qu’on se reverra en Indonésie ; je l’espère en tout cas ! Après avoir passé beaucoup de jours de voyage ensemble, ils sont devenus de vrais amis.

Toujours est-il que j’ai dû changer d’hôtel puisque je n’allais pas rester dans une chambre triple alors que j’étais seul. Et louer aussi un scooter pour moi tout seul ! Seb conduit bien mais je n’ai jamais confiance quand ce n’est pas moi au guidon !

Tour de l’île

Il y a d’autres endroits intéressants à voir sur l’île, comme le cimetière Sunken. Il a été totalement englouti lors d’une éruption volcanique. Pour remémorer cet évènement, une grande croix a été plantée. On peut y faire du snorkeling mais il n’y a pas grand chose à voir apparemment.

Étant donné le relief de l’île, il y a de nombreuses cascades un peu partout. La plus haute est la Katibawasan. J’y suis allé en fin d’après-midi et j’étais totalement seul donc c’était cool. Par contre, l’eau est très très fraîche comparée à la mer !

Le tour de l’île en scooter se fait assez rapidement, mais on traverse de beaux paysages tout le long. Durant cette boucle, les habitants des villages sont tous souriants et saluent sans arrêt.

Chemin de croix

Pour ma dernière journée sur l’île, j’ai choisi de faire une autre rando pour monter le Old Volcano. J’avais lu que c’était une heure de marche, mais après 20 minutes j’étais déjà au sommet. Un peu déçu car je pensais aller plus haut ! Le sentier est appelé le « Chemin de croix » car tout le long, il y a 16 statuts de Jésus qui se fait crucifier. Il y avait une famille de philippins qui montait aussi ; ils s’arrêtaient à chaque statut pour réciter une prière. C’est quelque chose de sérieux la foi ici !

Je suis resté quasiment une semaine sur cette île, qui est mon coup de cœur pour l’instant des Philippines. La plupart des voyageurs y restent plus longtemps que prévu et je comprends pourquoi désormais. Il y a plein d’activités à faire, les paysages sont fabuleux, et surtout les locaux sont adorables. J’ai l’impression de me répéter sans cesse dans mes articles pour les Philippines, mais l’accueil que je reçois est tout simplement hors norme. Ce pays sera à coup sûr dans mon Top 5 !

Je quitte Camiguin le 19 avril en avion en direction de Puerto Princesa, sur l’île de Palawan.