Bagan – Du 23/12 au 26/12/2017

« Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! »
Charles Baudelaire, Poème « Le Voyage »

Bagan est l’endroit mythique de Birmanie… On m’a souvent dit qu’il existe 2 bijoux en Asie : Angkor (Cambodge), et Bagan.

Allons vérifier ça !

J’y suis arrivé le 23 décembre, un peu malade. Heureusement, dès le 24 au matin, ça allait mieux et j’ai pu visiter sereinement.

Cette étape aura représenté tous les états émotionnels qu’on peut ressentir en voyage. L’émerveillement devant tant de beauté, des rencontres superbes… Mais aussi des galères comme prendre un bus en étant malade. Et des moments très durs où on se sent terriblement seul à l’autre bout du monde, lorsqu’on apprend le décès de sa grand-mère. Elle aurait adoré voir cet endroit, et en faire une belle peinture comme elle savait si bien le faire. Mais je suis sûr que de là-haut, elle peut voir tout ça désormais…

Bref, ce blog n’a pas vocation à être un journal intime donc je ne développerai pas plus mes pensées.

Revenons à Bagan

Bagan, ou le Royaume de Bagan, a été dirigé par 55 rois du 10 au 13ème siècle. Chaque roi y a construit plusieurs temples, stûpas, et pagodes. Le résultat ? Un site de 42 km² avec plus de 4 000 édifices à l’origine !

Aujourd’hui, à cause des effets du temps et des aléas naturels, il en reste 2 217. C’est un véritable musée à ciel ouvert.

Visiter tout ça demande du temps évidemment. 3 jours sont nécessaires à mon avis, pas moins. Pour se balader librement, il est possible de louer des scooters électriques (appelés e-bike ici), pour 4 000 kyats la journée (soit 2,75 euros). C’est le meilleur moyen, car avec la chaleur et certaines pistes sablonneuses, le vélo peut s’avérer un vrai calvaire je pense !

Des temples imposants

La 1ère journée, je commence à visiter en début d’après-midi. Je compte aller voir les temples les plus connus en premier, et donc les plus visités. Je pars quand la chaleur est bien écrasante ; suis-je con ? Mais pas du tout, c’est réfléchi ! Tout le monde est au frais dans les chambres d’hôtels et je peux donc visiter plus tranquillement.

Je me rends en premier à la pagode la plus proche de mon auberge, la Shwezigon Pagoda. Elle a été construite au 11ème siècle et est vraiment imposante avec les feuilles d’or qui la recouvrent. Elle est vénérée car elle abriterait un os frontal du Bouddha.

Le temple de Sulamuni est l’un des plus impressionnants. L’édifice a une forme jolie, mais c’est surtout l’intérieur qui impressionne. Il y a de nombreuses fresques, bien conservées, sur plusieurs murs. Elles ont été réalisées par des moines de la région il y a plus de 200 ans.

Un autre temple intéressant est le Dhammayangyi (par contre, ce n’est vraiment pas facile de prononcer les noms ici !). Il est original avec sa forme en pyramide. Il me permettait de m’orienter dans le site quand je me perdais ! Un roi l’a fait construire pour se faire pardonner le meurtre de son père. Mais ça ne lui a pas empêché de faire exécuter quelques travailleurs durant la construction pour des motifs pas vraiment graves (du genre : « eh, il y a une brique qui n’est pas de la bonne taille ! Désolé mais toi, tu vas crevé ! »).

Je ne vais pas vous faire un listing de tous les temples visités. Ce serait trop long, et à vrai dire, il y en a plein dont je ne sais même pas les noms puisque je visitais un peu au feeling, sans savoir où j’allais à la fin.

Bouddha addict

Mais s’il y a bien une chose qu’on retrouve partout, sans exception : Bouddha ! Dans tous les temples et pagodes, des statues ou peintures de Bouddha. Bouddha assis, Bouddha debout, Bouddha couché, Bouddha qui joue au ping-pong, Bouddha à la piscine, Bouddha à l’apéro..!

Toujours la même dévotion des birmans qui s’agenouillent sans cesse devant ces statues et qui prient.

Le sport national ici est l’enlevage de chaussures. Interdiction formelle de rentrer dans un temple avec quelques choses au pied. Donc un conseil : visiter en tongs, c’est plus rapide à enlever !

Le bon spot pour le coucher de soleil

Tout le monde venant à Bagan se doit de voir un coucher et/ou un lever de soleil. Ce n’est pas une obligation évidemment, mais ce serait vraiment louper le plus beau de ne pas le faire !

Il n’y a pas beaucoup de pagodes ou temples sur lesquels on est autorisé à monter aux terrasses supérieurs pour contempler le soleil et le paysage. Les quelques-uns où c’est possible sont soit ultra-bondés, soit n’apparaissent sur aucune carte et n’ont même pas de noms. Il faut les trouver !

Pour le 1er coucher de soleil, je suis allé au temple 446. On était une dizaine de personnes. Très bon spot, connu des routards français car on se refile tous le tuyau !

Le soir, c’est le réveillon de noël ! Bon, les Birmans s’en tapent pas mal de noël donc rien de spécial. Avec Camille, un voyageur français, on est allé se faire un bon resto indien pour se faire plaisir (repas à 7 euros, ce qui est une vraie folie en Birmanie !).

La magie d’un lever de soleil

Le lendemain matin, lever à 5h pour aller voir le lever de soleil. Camille a repéré un bon temple la veille et on s’y rend. Pour les intéressés, il s’agit du temple 761. Il y a une grille à l’entrée mais elle est cassée. Il faut juste se glisser dessous pour y entrer. On n’est pas nombreux du coup à cet endroit !

Personnellement, je trouve les couleurs d’un lever de soleil moins belles que celles d’un coucher de soleil. Mais à Bagan, le lever est encore plus merveilleux, avec une vingtaine de montgolfières dans le ciel. Un moment magique…

Un tour en montgolfière doit être superbe aussi, mais ça coûte la modique somme de 330 dollars par personne ! Une vraie folie, sachant que ça coûte 2 fois moins cher en Europe ou ailleurs dans le monde. Je vais me contenter de les regarder !

Après ce beau moment, retour à l’auberge pour prendre le ptit-déj et me recoucher jusqu’à midi (Dormitory @ Golden Crown Motel).

Old Bagan

En milieu d’après-midi, je repars visiter en me dirigeant vers la zone d’Old Bagan (le site est séparé en 3 zones). Arrêt à l’incontournable temple d’Ananda, qui est vraiment splendide après avoir été bien rénové. Peut-être qu’une partie des 18 euros de droit d’entrée que tout le monde paie sert à restaurer… Bien que la junte et les généraux s’en mettent plein les poches aussi.

La stupidité d’un gouvernement…

D’ailleurs, pour illustrer la stupidité et la corruption de ces généraux, Bagan est un bel exemple. Tous les hôtels luxueux et de moyennes gammes leurs appartiennent, ou sont la possession d’amis. Et un de ces amis n’a rien trouvé mieux que de construire une tour en plein milieu du site pour accueillir un restaurant. Ça fait vraiment tâche dans le paysage car elle est haute. C’est une des raisons pour lesquelles l’UNESCO n’a pas inscrit Bagan au Patrimoine Mondial ; alors que tous les experts sont unanimes sur le fait que cet endroit est unique et est un trésor inestimable pour l’Histoire.

Je visite 3 autres temples dans la zone (Shwegûgyi, Thatbyinnyu, Gawdawpalin), avant de me diriger vers le temple 761 pour un nouveau coucher de soleil.

Journée épuisante avec ce réveil matinal.

Pas de repos !

Je ne pensais faire qu’un lever de soleil, mais c’était tellement beau que je me motive à mettre mon alarme de nouveau pour le lendemain, qui est ma dernière journée ici en plus.

Cette fois, je vais au temple 446 (celui où j’étais pour le premier coucher de soleil). Les ballons décollent pas loin et passent juste au-dessus, avant de s’éloigner petit à petit. Le temps est plus nuageux mais c’est encore mieux avec les quelques nuages qui rougissent au fur et à mesure que le soleil apparaît.

Bagan a un air vraiment mystique au petit matin, avec la brume enveloppant les temples.

Je ne regrette pas de m’être lever tôt de nouveau ! Si j’étais resté encore un jour, je me serai levé aux aurores encore tellement c’est merveilleux.

Mais comme la veille, retour à l’hôtel pour ptit-déj et dodo jusqu’à midi.

Je me balade tranquillement l’après-midi, au bord du fleuve Irrawaddy, le principal cours d’eau du pays, pour profiter jusqu’au dernier moment.

Je pars ce soir vers Kalaw, en bus de nuit.

Bagan est unique, magique et difficile à décrire. Bagan, ce n’est plus de la visite ou un voyage : Bagan, c’est de la poésie…