« Toutes les autres créatures baissent les yeux vers la Terre, mais l’Homme a reçu un visage afin qu’il puisse tourner son regard vers les étoiles et contempler le ciel. »

Ovide dans « Métamorphoses »

Après une visite rapide de Kashan, on part avec une belle équipe en 4×4 dans le désert Dasht-e Kavir, l’un des plus grands du pays. On y part vers 16h pour échapper à la chaleur infernale de l’après-midi. Une aventure géniale mais pas de tout repos !

Rencontres marrantes sur les pistes sableuses

Notre chauffeur quitte rapidement la route pour s’aventurer sur les pistes du désert. Il conduit comme un cinglé et a l’air d’avoir une totale confiance en son 4×4. Bon, pas d’accident à déplorer donc il était bon tout de même !

Après quelques kilomètres, on croise de nombreux dromadaires errant dans ces grands espaces arides.

Iran Dasht-e Kavir dromadaire

C’est la première fois que j’en vois en liberté. Ils ne sont pas craintifs de l’homme, au contraire. Ils s’approchent pour vérifier qui sont ces intrus avec leurs appareils photos. S’ils savaient à quel point leur tête est marrante quand il mange !

Iran Dasht-e Kavir dromadaire

On se dirige ensuite vers un caravansérail. Il s’agit de très vieux bâtiments construits tous les 30 kilomètres à la grande époque de la route de la soie. Ils permettaient aux caravanes de se reposer et de dormir dans un lieu sûr. Plusieurs chambres sont réparties autour d’une grande cour. Ce sont des lieux où beaucoup de grands voyageurs sont passés !

Iran Dasht-e Kavir caravansérail

La blancheur infinie

Ce caravansérail a une vue imprenable sur le lac salé Namak. Ce type de paysage me rappelle de très beaux souvenirs : le salar de Uyuni en Bolivie ! On remonte dans le 4×4 pour partir rouler sur cette immensité blanche.

Iran Dasht-e Kavir désert de sel

C’est moins grand que le mythique salar de Uyuni mais tout de même magnifique comme endroit, perdu au milieu du désert.

Iran Dasht-e Kavir désert de sel

Comme beaucoup d’iraniens, notre chauffeur (désolé, j’ai oublié son prénom..!) tient à sa voiture et n’hésite pas à l’afficher. Le seul défaut de ce peuple est sûrement leur conduite un peu trop agressive et sportive !

Iran Dasht-e Kavir désert de sel

Coucher de soleil sur les dunes !

De grandes dunes sont juste autours du lac salé. Le soleil descend doucement et donne une magnifique couleur au sable.

Iran Dasht-e Kavir dunes

Après le coucher de soleil, la nuit s’installe progressivement. Il n’y a aucune pollution lumineuse à proximité, donc un magnifique spectacle apparaît : des milliers d’étoiles, la voie lactée… Ça fait rêver ! (mais pour de belles photos de nuit, il faudrait un reflex…)

Iran Dasht-e Kavir dunes

Une nuit au paradis…ou pas !

Dîner simple à base de pain et viandes (classique en Iran !). On se dit alors que la nuit dans le désert va être magique dans un silence total… Grosse erreur !

Plusieurs raisons :

  • Beaucoup de bruit avec le vent faisant bouger la tente dans tous les sens ;
  • Même la nuit, il fait très chaud donc vite irrespirable à trois dans une petite tente ;
  • Pour lutter contre cette chaleur, on décide d’ouvrir la tente. Un nuage de moustiques se précipitent sur nous et nous a défoncé toute la nuit…

On n’a pas dormi plus de deux heures je pense… Bilan : grosse idée de merde de dormir dans ce désert près du lac salé !

On se lève à 6h du mat’, même si ça fait bien longtemps qu’on a les yeux ouverts. On oublie vite ces désagréments en assistant au lever de soleil avec des dromadaires pas loin de notre campement.

Après le petit-déj’, on quitte le désert pour retourner vers Kashan. Malgré la nuit pas top, c’est le moins qu’on puisse dire, ça a été une belle expérience de découvrir cette région hostile avec les dunes de sable et le lac de sel.

Iran Dasht-e Kavir dunes

Pas de repos pour les braves !

De retour à l’auberge, on souhaiterait un peu de repos… Mais non, l’aventure continue avec notre bande de cinq français. Une douche et hop, c’est reparti !

On part avec deux taxis pour une journée de visite entre Kashan et Ispahan. Il y a beaucoup de choses à voir en route donc c’est dommage de faire ce trajet en bus sans pouvoir s’arrêter à sa guise.

On se dirige vers le petit village d’Abyaneh, à travers une magnifique route de montagne.

Iran Abyaneh vallée

Zone radioactive…

On passe juste devant les installations nucléaires iraniennes. On s’arrête pour prendre plusieurs photos. Non, si vous faites ça, direction la prison ! Les photos sont évidemment interdites et la police y veille. Il s’agit d’un lieu ultra-important pour le gouvernement puisqu’il s’agit d’une usine souterraine d’enrichissement d’uranium. Avec les accords qui ont été déchirés par Donald Trump, l’arme atomique est désormais une question de survie pour la République Islamique d’Iran. Les USA et Israël se montrent de plus en plus menaçant ; c’est malheureux mais seul l’arme nucléaire dissuadera ces deux pays meurtriers de déstabiliser l’Iran.

Mais un village paisible !

Le village d’Abyaneh est proche géographiquement de ce site mais paraît loin de ces préoccupations. Seulement 300 âmes y vivent, avec tout de même de nombreux touristes iraniens venant quotidiennement. Il a été construit sur les pentes du Mont Karkas, culminant à presque 4 000 mètres.

Il fait bien plus frais qu’à Kashan donc c’est pas désagréable de passer du temps ici !

Iran Abyaneh panorama

On mange avec nos deux chauffeurs dans le seul restaurant du village, plutôt cher. Nos deux taxi-man étaient vraiment super sympas et marrants. Ils avaient un anglais approximatif mais on arrivait tout de même à se comprendre et à rigoler tous ensemble.

Iran Abyaneh

On se balade ensuite dans le village, composé uniquement de petites ruelles bordées de maisons ocre rose avec des balcons en bois.

La vie de star à Abyaneh

Comme toujours en Iran, on a le droit aux locaux qui viennent parler avec l’inévitable question : « where do you come from ? ». Certains nous demandent de faire quelques selfies avec eux.

Iran Abyaneh famille

Les habitants du village portent encore les habits traditionnels : pantalon noir large pour les hommes, voile décoré de fleurs rouges pour les femmes.

Iran Abyaneh traditions

Après deux heures à parcourir les ruelles, on quitte ce beau village. J’aurais bien aimé y passer une nuit en y repensant !

Iran Abyaneh architecture

Sur la route d’Ispahan

La route nous mène ensuite vers Natanz, une autre village de montagne. On visite la belle mosquée Jameh, datant de plus de 700 ans. On y rencontre un iranien un peu fou et beaucoup trop religieux !

Enfin, le taxi s’engage sur l’autoroute menant à Ispahan. La route est toujours belle, entre déserts et montagnes. C’est d’ailleurs assez marrant de voir les panneaux « attention verglas » ou « pneus neige obligatoire » alors qu’il fait plus de 35°C en ce moment ! Il y a de très gros écarts de températures dans cette région de l’Iran entre un hiver pouvant être rude et un été à mourir de chaud.

Ahmad, notre taxi, nous emmène jusqu’à une auberge que nous avions repérée à Ispahan. Il a été un chauffeur parfait et très prévoyant avec toujours de l’eau chaude dans le coffre pour faire une pause thé !

Iran Abyaneh taxi

L’auberge est plus chère que ce à quoi on s’attendait. Mais la fatigue a raison de nous et on décide de passer la nuit ici. Surtout qu’on ne le regrettera pas car on passera une superbe soirée (mais ça, c’est dans le prochain article !).

Ces deux derniers jours ont été géniaux avec la visite de Kashan, la nuit dans le désert, le lac salé, la montagne et de beaux villages…

L’Iran est magique !


5 commentaires

Ispahan - Du 31/08 au 03/09/2018 - Y a qu'à rêver · 10 décembre 2018 à 15h05

[…] est toujours notre équipe de cinq français. Deux d’entre nous avaient une connaissance ici et ont logé chez l’habitant dès la […]

Désert de Varzaneh - Du 03/09 au 06/09/2018 - Y a qu'à rêver · 10 décembre 2018 à 15h35

[…] dans le désert près de Kashan, il y a un autre lac salé ici. Il est beaucoup plus blanc et donc plus beau, donc je ne […]

Les incontournables de l'Iran et mon ressenti - Y a qu'à rêver · 10 décembre 2018 à 19h10

[…] moins inhospitaliers et peuvent se visiter durant les mois les plus chauds de l’année. Le Dasht-e Kavir est le premier que j’ai visité, avec une nuit en tente près d’un lac salé (pire […]

Yazd : le charme d'un labyrinthe de ruelles - Y a qu'à rêver · 27 décembre 2018 à 15h05

[…] permis la vie ici et à la ville de prospérer. Cette cité est coincée entre deux déserts : le Dasht-e Kavir et le Dasht-e Lut (l’endroit le plus chaud au monde, où les températures atteignent les […]

Kashan, ville traditionnelle et joyaux cachés - Y a qu'à rêver · 29 décembre 2018 à 17h34

[…] un couple de français nous rejoint (oui il n’y a que des français en Iran !). Direction le désert et ensuite la route vers Ispahan […]

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