« L’aventure est dans chaque souffle de vent. »

Charles Lindbergh

Après le majestueux volcan Bromo et notre superbe parcours en scooter, je poursuis ma route avec Simon pour aller découvrir le volcan Kawah Ijen, une autre merveille de Java.

Banyuwangi, juste une ville étape

Le train est le meilleur moyen de se déplacer sur Java. On a rejoint par ce moyen de transport la ville de Banyuwangi, après un trajet de 8h depuis Malang. Notre première nuit s’est passée dans une auberge juste en face de la gare car on est arrivé aux alentours de minuit.

On a changé dès le lendemain pour se rapprocher du centre. Banyuwangi est une ville de passage pour de nombreux voyageurs allant de Bali à Java. C’est sans doute pour ça que tous les taxis, qui ne parlent pas anglais, veulent vous emmener au port alors que vous demandez la gare ou le centre-ville..!

On a passé cette première journée à prévoir la suite de nos voyages respectifs. La fin du ramadan approche et tous les trains sont déjà complets pour les 7 prochains jours. Sauf celui qui part demain… Pas le choix, je ne m’attarderai pas dans cette ville du coup !

Un ami de Simon, Matthias, nous a rejoint dans la journée. Nous voilà une belle équipe de trois français !

Un réveil bien trop matinal..!

La raison de notre venue ici est le Kawah Ijen, l’autre volcan symbolique de Java avec le Bromo. Contrairement à notre précédente aventure, pas de scooter cette fois… On a eu un très bon prix pour le transport en 4×4, le guide et le masque à gaz : 150 000 rupiah, alors que les prix normaux sont d’environ 300 000.

De plus, visiter le Ijen impose un réveil en pleine nuit et on n’avait vraiment pas envie de se taper une heure de scooter dans le froid !

On règle l’alarme à…00h45 ! On ne peut même plus parler de « réveil » à cette heure-là puisqu’on a dû dormir seulement deux heures.

La jeep passe nous chercher à notre auberge. Trois autres français font partie de l’équipe ! Au moins pas d’efforts à faire pour parler une autre langue, car à 1h du mat’ le cerveau ne fonctionne pas très bien…

Direction le cratère !

On roule une heure pour arriver au parking. Cette fois, on n’échappe pas au check-point d’entrée pour s’acquitter de 100 000 rupiah. On boit un café/thé pour se réchauffer et se réveiller avant d’attaquer la montée. La marche ne pose aucune difficulté : ça monte progressivement sur un chemin large pendant une heure mais rien d’insurmontable.

Des « taxis » proposent d’emmener les visiteurs au sommet. Ce sont des sortes de brouettes tirées par un ou plusieurs hommes (ça dépend de la corpulence du client !). Ces hommes optimisent leur travail puisqu’ils sont chargés de redescendre les blocs de soufre que les mineurs récupèrent dans le volcan. Ainsi, ils ne montent pas à vide et peuvent espérer gagner un peu plus.

On arrive en haut, à un peu plus de 2 300 mètres, vers 3 heurs du mat’. On met nos masques à gaz car l’odeur de soufre est forte. Un chemin de 30 minutes permet de descendre à l’intérieur du cratère. Le volcan est encore actif et c’est la raison de sa renommée : on peut y observer les flammes bleues, n’existant qu’à deux endroits sur Terre.

Allez les flammes bleus !

On descend lentement jusqu’à être assez proche de ces flammes. Les fumées de soufre piquent les yeux jusqu’à les faire pleurer. Mais ce spectacle est unique et on oublie vite ces désagréments.

Des vapeurs de soufre s’échappent du volcan à environ 200 °C. Lorsqu’ils s’enflamment, ces gaz produisent des flammes bleues. Ce phénomène est visible uniquement de nuit.

Java Kawah Ijen flammes bleues

Le soufre sortant de terre se cristallise ensuite pour devenir un minerai jaune, utilisé en cosmétique, pesticide… Des mineurs piochent pour ramasser ces blocs de soufre. Ils travaillent à partir de 2h du mat’ jusqu’à midi.

Un tourisme de voyeurisme ?

On les voyait et les croisait sur les chemins. Je me suis senti vraiment gêné et honteux de faire du tourisme alors que ces hommes triment et se ruinent la santé pour survivre. De plus, ils n’ont aucun équipement de sécurité : pas de vêtements adaptés, en tongs, sans masques et lunettes… Ils remontent ces blocs de soufre à l’aide de paniers. Ils portent environ 80 kg à chaque fois, à raison de deux montées par jour… J’ai essayé d’en porter un : j’ai été incapable de le soulever rien que d’un seul centimètre !

Java Kawah Ijen soufre

Ils gagnent 1 000 roupies par kilogramme, soit 6 centimes d’euros… Ces mineurs vendent quelques statuettes en soufre ou bien réclament un peu d’argent en échange d’une photo d’eux. Mais je suis incapable de prendre ce genre de scène en photo, je ferai un bien mauvais reporter…

Ça me rappelle les mines de Potosi en Bolivie, que j’avais refusé de visiter car des mineurs y travaillaient comme à l’époque de Germinal et y mouraient.

Lever de soleil au Ijen

Après avoir observé les flammes bleues, notre guide nous invite à remonter en haut du cratère pour le lever de soleil. Le ciel a pris des couleurs magnifiques pendant quelques minutes.

Java Kawah Ijen lever de soleil

Les fumées étaient très présentes ce jour-là, empêchant de voir en entier le lac turquoise du cratère. C’est le lac le plus acide au monde, avec un pH de 0,2. Il ne vaut mieux pas y faire trempette si vous ne voulez pas y laisser votre peau (au sens propre du terme !).

Java Kawah Ijen cratère

Le bleu électrique des vapeurs a disparu avec l’apparition du jour. De là-haut, on voit où nous étions dans le cratère. Les roches ont une teinte bien jaune avec le soufre.

Java Kawah Ijen soufre

On entame le retour au parking vers 6h30. On voit au loin de nombreux autres volcans, qui sont absolument partout à Java.

Java Kawah Ijen

A ne pas refaire…

On retourne à notre auberge vers 9h, où on prend un gros petit-déj’ avant d’aller se recoucher. Le Kawah Ijen a été impressionnant à voir, surtout les flammes bleues. Cependant, je ne le referai pas. Les 100 000 rupiah d’entrée ne vont certainement pas dans la poche des mineurs… Essayer de faire de belles photos avec à côté des hommes qui souffrent autant de leur travail ne me paraît pas être un tourisme responsable. Avec le recul, je regrette même d’avoir visité le Ijen

Merci Allah (et les gens du train)

Je prends un train dans l’après-midi en direction de Surabaya, la deuxième plus grosse ville de Java. Encore une fois en classe économique avec des banquettes de trois se faisant face : l’idéal pour rencontrer des locaux ! J’étais bien sûr très fatigué mais j’ai tout de même beaucoup parlé avec mes voisins : deux adultes maîtrisant assez bien l’anglais, et deux jeunes très croyants qui étudient dans des écoles coraniques (l’un d’eux récitait même des sourates parfois).

Comme lors du trajet Malang – Banyuwangi, le train s’arrête en gare vers 17h30. Le soleil est couché et c’est le signe que la journée de jeûne du ramadan se termine. Des plateaux repas sont distribués gratuitement à tout le monde, y compris les non-musulmans. Cependant, beaucoup ont déjà tout prévu et sont montés dans le train avec de la nourriture en quantité. Ainsi, 3 personnes sont venues me donner leur plateau ! Je leur disais que j’en avais assez, qu’il fallait qu’ils les gardent pour les manger plus tard… Mais rien à faire, ils voulaient absolument me les offrir ! Une mamie ne parlant pas anglais est venue me donner un sac plastique pour conserver ces repas.

Les javanais sont vraiment adorables, attentionnés… Une belle surprise pour l’instant l’Indonésie !

Une p’tite nuit à Surabaya

J’arrive en début de soirée à Surabaya. Cette ville de 3 millions d’habitants n’a pas grand chose à offrir à un voyageur. La présence policière est forte puisque trois attentats ont eu lieu le mois dernier contre des policiers et des églises (dont un attentat-suicide mené par une famille entière…).

Je ne reste qu’une seule nuit avant de reprendre un train le matin vers Yogyakarta, la ville où je suis arrivé à Java. Mon aventure à l’Est de l’île pour aller voir les volcans est terminée !


1 commentaire

Découvrir le volcan Bromo en scooter depuis Malang - Y a qu'à rêver · 13 décembre 2018 à 14h34

[…] en train vers Banyuwangi pour aller admirer une autre merveille : les flammes bleues du volcan Kawah Ijen […]

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