« Le bon voyageur n’a pas d’itinéraire et n’a pas l’intention d’arriver »
Lao Tseu
Après un peu plus de 8 mois de voyage, j’ai ressenti le besoin de me poser à un endroit pendant quelques temps. En effet, je commençais à me sentier fatigué de changer de ville régulièrement et de faire les trajets en bus de nuit. Du coup, quoi de mieux que de faire du volontariat ?
Le volontariat, c’est quoi ?
C’est quelque chose que je voulais faire durant mon voyage. Plusieurs sites communautaires existent pour cela, comme helpx, wwoofing, et workaway (celui que j’ai utilisé). Différents types de volontariat sont proposés : dans des hôtels, entretenir une maison, travail à la ferme… Le principe est généralement le même : nourris et logé en échange de quelques heures de travail, 5 ou 6 jours par semaine.
Perso, j’ai toujours voulu en faire dans une ferme écologique éloignée de tout. En effet, je souhaitais découvrir l’agriculture bio et les techniques de permaculture. C’était une réelle envie de me retrouver au milieu de nulle part pour vivre en autosuffisance.
Je voulais déjà en faire en Équateur mais finalement non… J’avais déjà passé 2 mois dans ce petit pays et voulais avancer dans mon voyage.
La ferme de rêve loin de tout
Mais ici, c’est différent ! J’ai trouvé une ferme qui correspond parfaitement à mes envies. Elle est située sur les rives du Lac Rupanco, dans la région des lacs du Chili. Le Parc National Puyehue est juste à côté et beaucoup de volcans dans les environs… Elle est totalement isolée, dans une région naturelle et sauvage.
Lien vers la description du volontariat sur le site Workaway
Bref, un cadre idyllique !
Autre avantage, ce volontariat de trois semaines va me permettre d’arriver à la bonne période en Patagonie ; c’est-à-dire début novembre.
Pour rejoindre la ferme, c’est impossible si on ne connait pas ! Bus jusqu’à Osorno (ça, pas compliqué), puis bus pour Santa Elvira, qui est un petit hameau, et ensuite Grégory est venu me chercher avec son pick-up pour aller à la ferme. Une piste en terre pendant près d’une heure !
Grégory, le proprio des lieux
Grégory est le proprio de la ferme. Sa vie est longue à raconter : né à Lima, au Pérou, d’un père US et d’une mère chilienne. Il a vécu durant sa vie aux USA (Californie, New York), à Rio de Janeiro, à Buenos Aires, et au Chili. Il connait beaucoup de choses du coup, et ça a été vraiment intéressant de parler avec lui de ces pays.
La ferme appartenait déjà à son père. Il l’a reprise il y a quelques années. L’objectif est de développer un modèle durable et de démontrer ainsi que notre système actuel d’agriculture intensive ne mène à rien, si ce n’est à la destruction de notre environnement et à l’appauvrissement des terres.
Il y a 600 hectares de terrains, la majorité étant de la forêt.
Plein d’animaux !
On a plusieurs animaux : 2 bœufs pour tirer les outils (pas de tracteur ou autres machines), des vaches, des chevaux, des moutons, des poules (que l’on nourrissait et récoltait les œufs tous les matins avant le petit-déj)…
Et des chiens super joueurs qui nous suivaient absolument partout !
Entouré de montagnes enneigées
Le cadre de travail était somptueux, surtout lors des jours de beau temps (1 jour sur 2 plus ou moins). Le lac, les montagnes enneigées au loin… Dur de se concentrer sur le travail lorsque l’on a des paysages aussi beaux à contempler !
Lorsque l’on prenait un peu de hauteur, après quelques heures de marche, on apercevait le volcan Osorno et une vue panoramique du lac.
Le boulot, c’est la santé ! (mouais, pas sûr…)
On travaillait 5 heures par jour (de 9 heures à 14 heures), 6 jours sur 7 (dimanche libre). Il y avait deux employés qu’on aidait, Lucho et Hardy. Ils étaient vraiment sympas aussi.
Le boulot était assez divers. Beaucoup d’entretien du terrain : coupe de branches, de ronces… Et plantations et récoltes de légumes pour avoir de quoi manger !
J’ai bien aimé faire ce travail, surtout bécher la terre et m’occuper des plantations. Ça me rappelait mes mercredi après-midi avec mon papy quand j’étais petit, dans son jardin. C’est des moments que j’adorais et ce sont des souvenirs d’enfance que j’ai toujours gardé dans un coin de ma tête. Donc papy, j’en profite pour te passer le bonjour et te dire que je n’ai pas oublié ce que tu m’avais appris !
On travaillait toujours en groupe, jamais seul. Ça m’a permis d’apprendre pas mal de chose sur l’agriculture.
La vie en communauté
Cette notion de « groupe » était très importante à la ferme. Seul, on ne peut rien faire. Chacun participait d’une manière ou d’une autre au bon fonctionnement de notre vie en communauté.
On préparait et partageait nos repas ensemble, entretenait la maison ensemble… Et comme on était nombreux (entre 7 et 18 (!) durant mon séjour), il y avait de l’ambiance !
La maison était assez grande pour nous tous. C’était vraiment agréable à vivre, même à 18. J’y ai fait de superbes rencontres, notamment Diego (Argentin), Rosana (Venezuela), Issa et Stephanie (USA, originaires de République Dominicaine et de Colombie). On a passé de bons moments, à se promener ou à refaire le monde autour d’une bouteille de vin…
On discutait de tout et on a eu quelques débats intéressants sur notre modèle politique actuel, sur l’environnement et les différentes perspectives d’avenir… Chacun à son avis, même si la majorité des routards ont une opinion très à gauche.
Futur boulanger
Côté cuisine, ce n’était pas mal ! On cuisinait beaucoup avec des produits du jardin, et des fois avec de la viande lorsqu’on butait un poulet ou autre… Même des pizzas maison parfois et j’ai appris à faire du pain aussi ! Et sans vouloir être arrogant, mon pain maison est juste délicieux, le meilleur que j’ai mangé depuis le début de mon voyage (et je ne dis pas ça parce que c’est le mien !).
Le seul moyen de chauffer des plats au four était de faire un feu. Fallait donc anticiper un peu… Tout comme pour prendre une douche chaude : pas de feu pour chauffer la cuve d’eau, pas d’eau chaude ! Et fallait se dépêcher pour que le prochain ait de l’eau chaude également. Ça m’est arrivé de prendre 2 ou 3 douches glacées (toute notre eau provenait de la rivière qui descend de la montagne), mais après le nombre de douches froides prises durant mon voyage, je pense y être devenu insensible !
Pour faire ces feux tous les jours, il fallait en couper du bois ! Pauvre Charles Ingalls qui a fait ça toute sa vie…
P’tit tour sur le lac
On avait également deux petits bateaux pour aller se promener sur le lac.
C’était bien cool de conduire le bateau à moteur et de s’approcher de la grande cascade du lac.
On the road again !
Ces trois semaines de volontariat ont donc été une très bonne expérience. Le seul problème a été l’éloignement. C’est ce que je voulais mais du coup, impossible de bouger les jours libres… On finissait par vite tourner en rond et c’était frustrant de ne pas pouvoir visiter les environs.
J’ai tout de même hâte de reprendre la route et de poursuivre mon voyage, avec la Patagonie qui approche à grands pas !
Merci à Greg et à toutes les personnes de la ferme Rupanco ! Hasta luego !
5 commentaires
Elise · 24 novembre 2015 à 12h37
Hé hé, c est l ami google qui m a envoyé ici alors que je cherchais des photos du helpX ou workaway ou comme tu veux, de chez Greg !!! Bref merci le cachotier, ça m a fait plaisir de voir d aussi belles photos (surtout de Tia bien sûr) !
Bon voyage, bonne route ! !!
Elise (qui y était aussi donc)
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