« Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page »
Eugène Dabit
Changement de pays ! Je suis désormais au Myanmar (ou Birmanie), après avoir atterri à Mandalay.
D’ailleurs, il s’en est fallu de peu pour que je loupe mon vol Bangkok-Mandalay. Un réveil un peu tardif, un chauffeur de bus en retard, et les embouteillages ont failli me faire arriver trop tard.
Myanmar ou Birmanie ?
J’avais hâte d’arriver ici, au Myanmar. Nom auquel on est peu habitué en France puisqu’on désigne ce pays par « Birmanie ».
Lors de la colonisation, les anglais avaient appelé le pays Burma (traduit par Birmanie en français). Une fois cette époque finie et la junte militaire arrivée au pouvoir, celle-ci décida de renommer le pays comme il s’appelait auparavant ; à savoir Myanmar. Ce nom signifie « Les premiers habitants du monde » (ça va les chevilles ?!). L’ONU a reconnu ce nom, tandis que certains pays comme la France ou le Canada utilisent toujours Birmanie.
Nouveau pays, nouveaux repères
J’arrive à Mandalay le 21 décembre, dans l’après-midi. L’aéroport est à plus de 40 km de la ville. Il est récent et a été construit en pleine campagne.
1ère bonne nouvelle : je peux retirer sans problème. Le pays s’est ouvert tout récemment au système bancaire et il n’est pas rare que certaines cartes ne fonctionnent pas.
Je ne fais pas grand chose une fois arrivé à l’auberge (Dreamland Guesthouse). Je suis naze !
J’attaque les visites de la ville le second jour. Elle est très étendue, avec ses 2 millions d’habitants. Les transports publics sont difficiles à utiliser. Je choisi donc de louer un scooter de nouveau pour me promener librement.
Conduire n’est pas très difficile ici. Ils ont hérité du système anglais pour le quadrillage des rues, avec des numéros pour les nommer (rue 1, rue 2, etc…). Assez simple de se repérer du coup. Il y a juste beaucoup de circulation mais les gens conduisent doucement en général. Ah oui, et chose étrange, ils roulent à droite et ont le volant aussi à droite… Ils sont fous ces Birmans !
Le pays des pagodes
1ère destination : la pagode Mahamuni, la plus prestigieuse de la ville. Elle abrite un bouddha de 4 mètres de haut. Toute la journée, les Birmans se succèdent pour le recouvrir de feuille d’or qu’on peut acheter à des petits magasins à côté. Ah non, pas tous les Birmans pardon ! Seulement les hommes ; les femmes n’y ont pas le droit !
Mandalay n’est pas la capitale du pays, mais est considérée comme la capitale religieuse en quelque sorte, avec ses 150 monastères et ses 70 000 moines qui y vivent. La grande majorité des gens sont bouddhistes. Leur foi et leur dévotion sont impressionnantes. Jeunes et vieux fréquentent les temples, monastères, pagodes…
Aux alentours de Mahamuni, on trouve plusieurs ateliers de sculpteurs de bouddhas en marbre.
En fin de matinée, direction l’autre côté de la ville, à la pagode Kuthodaw. Elle contient le plus grand livre au monde. Il faudrait environ 450 jours pour le lire en entier (à raison de 8 heures par jour). Le site est grand et autour de la pagode, on trouve un nombre dingue de stûpas tout blancs (729 au total).
A midi, retour à l’auberge, où 3 français rencontrés la veille sont partant pour m’accompagner l’après-midi (Laura, Lucie et Pierre). On loue donc un autre scooter pour aller visiter les environs de la ville.
Des rois indécis
A 25 km au sud se trouve Inwa, l’une des 4 anciennes capitales royales. Les rois birmans, à partir du 14ème siècle, avaient une fâcheuse tendance à changer de capitale pour des raisons étranges : Bouddha l’avait dit, ou des astrologues conseillaient cet endroit… A chaque fois, des gens devaient être enterrés vivant sous les nouvelles fondations de la ville, toujours selon les conseils des astrologues. Une crémaillère originale !
Aujourd’hui, ces capitales sont en ruines et sont visitables. Inwa est considérée comme la plus belle. Il reste de nombreux vestiges dispersés sur une grande surface. Pour visiter, la plupart des gens le font en calèche car c’est trop grand pour faire à pied. Mais nous, avec nos scooters, pas besoin de payer la calèche ! On vadrouille pendant 2 heures dans un paysage bucolique, avec monastères et pagodes en toile de fond.
Même ici, comme à Mandalay, on peut voir des affiches de Aung San Suu Kyi. La leader du pays a l’air très apprécié de la population. Bien qu’en réalité, les ministères importants (défenses, intérieurs…) appartiennent toujours aux généraux de la junte militaire, qui détiennent également le pouvoir économique.
Vers 16h, on reprend la route pour aller à Amarapura, une autre ancienne capitale. L’endroit est surtout connu pour son pont en teck, le plus long au monde (1,2 km). Au soleil couchant, birmans et touristes s’y baladent.
On reste dîner avec Laura dans cet endroit dégageant une vraie sérénité, comparé à l’agitation de Mandalay.
Ça va être bien, aucun doute !
J’ai bien aimé cette journée de visite, avec un bon groupe. Ma première impression du pays est très très positive, en sachant que ce n’est pas la ville la plus intéressante du pays en plus. Les birmans sont incroyablement gentils ! Ils sont timides de premier abord et font semblant de vous ignorer. Mais une fois que vous leur souriez en disant bonjour, ils vous répondent avec une joie sincère et essayent de suite de vous parler malgré un anglais très approximatif.
On remarque rapidement que le pays a conservé toutes ses traditions. Les gens n’essayent pas de s’habiller à l’occidental. Les hommes portent tous des longyi : une pièce de tissu qu’on enroule autour de la taille pour couvrir les jambes. La plupart des femmes et enfants (quelques hommes aussi) se mettent le thanaka sur le visage, une pâte naturelle jaune pâle permettant de se protéger du soleil.
Je pars dès le lendemain matin en bus en direction de Bagan. Un trajet de 5 heures dans un bus pourri qui aura été éprouvant, car je me suis réveillé avec des vomissements et la diarrhée (la première après 3 mois de voyage…).
La nourriture est sûrement le seul point négatif que j’ai trouvé pour l’instant dans ce pays. Quasiment tous les voyageurs rencontrés ont été malades ici. En 2 jours, j’ai aussi vu 3 birmans vomir dans la rue ! L’hygiène alimentaire n’est vraiment pas top. Et comparé à la Thaïlande, la nourriture birmane n’est pas très bonne.
Mais bon, ce n’est pas ça qui va m’arrêter (à part quelques arrêts obligatoires aux toilettes…) !
2 commentaires
Que faire à Koh Lanta à part se reposer ? - Y a qu'à rêver · 16 décembre 2018 à 19h44
[…] 21 décembre, le moment tant attendu arrive : départ pour Mandalay, en Birmanie […]
Myanmar : un pays merveilleux difficile à résumer - Y a qu'à rêver · 17 décembre 2018 à 15h57
[…] à Mandalay depuis Bangkok représente un gros changement. Passage d’une ville moderne à une ville […]