« On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où l’on va. »
Christophe Colomb
La ville de Miri se situe à l’opposé de Kuching dans la région du Sarawak. Des parcs nationaux connus sont plus ou moins à proximité ; mais tout ne s’est pas passé comme prévu. J’en garderai un souvenir mitigé disons !
Une arrivée qui donne envie de partir
14h de bus depuis Kuching, avec une clim à 15°C, et une route en grande partie en construction donc pas terrible… J’arrive à 6h30 et me rends à une auberge. Il y a seulement deux auberges avec dortoirs ici : l’une a des puces de lits apparemment donc j’ai zappé, reste plus que l’autre choix !
Comme toujours, je pensais avoir mon lit en arrivant et finir ma nuit. Il y a de la place dans les dortoirs mais la fille de la réception, aimable comme une porte de prison, me dit que les arrivées se font à partir de 14h. En gros, je dois attendre à la réception pendant 8h, assis sur une chaise, alors que des lits sont disponibles en dortoir. « Calme-toi Guillaume, garde ton contrôle… ».
Au moment de payer, le prix me semble élevé. C’est la première fois en 1 mois et demi en Malaisie que je dois payer des taxes pour un lit en dortoir…
Mon côte sombre : « fou lui une claque, crame l’auberge et pars en courant ».
Mon côté raison : « si tu fais ça abruti, il ne reste plus que l’option de dormir avec les puces de lits… »
Je veux juste un lit pour me reposer alors je finis par accepter. Une autre française est allée à la police pour déclarer la pratique illégale de cette auberge. Je me fais un plaisir de vous dire le nom : Next Room Homestay (qui a bizarrement de bons avis sur internet…).
Bref, l’ambiance de cette auberge ne m’a pas incité à m’éterniser à Miri. C’est dommage…
Coucher de soleil au temple de l’or noir
Miri est une petite ville qui s’est enrichie grâce au pétrole et au gaz. A deux kilomètres du centre, sur les hauteurs de la ville, la machine du premier forage de l’entreprise Shell est fièrement exposée, surnommée The Grand Old Lady. Un musée est présent également mais je ne l’ai pas visité.
Beaucoup de locaux viennent sur cette colline le soir pour faire du sport. J’ai rencontré un groupe de jeunes avec qui j’ai beaucoup parlé et qui ont fait une drôle de tête quand j’ai dit que mes vacances duraient depuis onze mois.
C’est aussi un bon spot pour assister au coucher de soleil sur la ville et la mer de Chine.
Pour revenir en ville après ce moment toujours sympa, j’ai opté pour le stop. Je n’ai attendu que deux minutes avant que ne s’arrête une malaisienne, très gentille et en plus super belle. Le voile ne laisse voir que le visage mais c’était suffisant pour juger !
Malchance…
A part ça en ville, pas grand chose à voir ! J’avais repéré le parc national de Lambir Hills pour aller marcher et pourquoi pas y dormir. Bien motivé, je me lève tôt pour aller prendre un bus qui passe par l’entrée du parc. Une heure de trajet et me voilà arrivé. Le parking est vide et je me dis « super, il y a personne, je vais être tranquille et peut-être voir plein d’animaux ». Ce parc est en effet connu pour abriter une biodiversité exceptionnelle ; des scientifiques y viennent régulièrement et font souvent de nouvelles découvertes.
Un ranger vient à ma rencontre et m’annonce que le parc est fermé à cause d’une tempête la semaine dernière. Plusieurs arbres sont tombés et les sentiers sont impraticables… Noooooon !!
J’ai fait ce trajet pour rien et suis dépité car je ne sais pas où aller autrement. Le parc national de Niah est également connu, mais il se situe à encore 1h30 de route. Ça me démotive de faire 4h de trajet aller-retour dans le journée pour aller voir des grottes (l’intérêt du parc de Niah).
Comme toujours, l’imprévu est le mieux !
Une famille d’hollandais arrive peu après à Lambir Hills. Ils sont également déçus de ne pas pouvoir le visiter… Le taxi leur propose d’aller voir une plage à la place, pas très loin. Gentiment, la famille me propose de les accompagner (gratuitement en plus !).
Direction Tusan Beach, connue par les locaux pour son rocher en forme d’arche.
Comme partout à Bornéo, les plages sont jonchées de bouts de bois arrivant par la mer. Le sable n’est pas d’un blanc incroyable et l’eau n’est pas azure. Ce n’est pas la plage la plus idyllique mais je suis tout de même content d’être là. C’était ça ou retour à Miri de toute façon !
Mon vieux pote !
La famille reste une heure et repart. Je décide de rester car je me suis fait un pote : un vieux qui fabrique le sape, la guitare traditionnelle de Bornéo. Son anglais est plus qu’approximatif mais on s’est vraiment marré ensemble. Il m’a joué des morceaux, et moi aussi en retour malgré mon piètre niveau musical. Je lui ai fais une prestation d’anthologie dont il se rappellera : Bambino comme dans OSS117.
Il m’a filmé quelques secondes et était toujours autant écroulé de rire après avoir regardé la vidéo au moins dix fois.
Mais toujours est-il qu’il est vraiment doué pour construire ces guitares ultra-légères, en utilisant seulement un couteau et une lime.
A en pleurer…
Je pars ensuite me promener sur une piste qui semble longer la côte. Ce n’est pas très réjouissant à voir… Des milliers de palmiers alignés à perte de vue et seulement des camions qui passent sur ce chemin totalement défoncé. Plus aucune forêt ici, plus de vie sauvage, plus de chants d’oiseaux dans les arbres… Uniquement des palmiers pour en extraire la précieuse huile.
En fin de compte, s’il est si facile de voir des animaux sauvages dans les parcs nationaux de Bornéo, la raison me paraît simple et déprimante : leur habitat se réduit de jour en jour si bien qu’ils n’ont nulle part ailleurs où aller.
Bornéo rime avec nature et vie sauvage, mais aussi avec pétrole et huile de palme… L’équilibre est dur à trouver et la déforestation continue à s’amplifier. Pas sûr qu’il fait bon vivre d’être ministre de l’écologie en Malaisie…
« – Bon aujourd’hui, on parle ce projet immense d’huile de palme, qu’en pensez-vous le ministre de l’écologie ?
– Selon mes estimations, ce projet n’est pas…
– Ah non en fait, on s’en fou de ton avis. Ferme là. »
Cette balade était glauque et j’ai rapidement rebroussé chemin.
Petit problème a toujours solution
C’est là que je me suis rendu compte d’un petit problème pour rentrer : pas de transport public et personne qui passe sur cette petite route menant uniquement à la plage. Mon pote guitariste avec son scooter défoncé ne va pas m’être d’une grande aide malheureusement.
Encore une fois, la chance me sourit et des malaisiennes arrivent en voiture pour voir la plage. Elles acceptent avec plaisir de me ramener à Miri ensuite. A chaque fois que j’ai fait du stop en Malaisie, les conducteurs insistent toujours pour me ramener au pied de mon auberge. Ils sont vraiment serviables ; peut-être même qu’ils pourraient donner de l’argent et m’héberger comme disait Coluche !
Au final, je n’ai pas vu le parc de Lambir Hills mais j’ai passé une bonne journée, totalement improvisée ! Je n’ai pas vu de beaux paysages mais j’ai fait beaucoup de rencontres et c’est ça le principal. La gentille famille hollandaise, le vieux qui fabrique des sape, les malaisiennes qui m’ont ramené… J’ai presque envie de dire merci au parc d’avoir été fermé pour avoir pu passer une journée comme ça !
Le lendemain, je ne suis toujours pas motivé à aller au parc de Niah. Le staff de mon auberge est toujours autant agréable (humour…) donc je décide de quitter Miri.
Bus l’après-midi en direction de Brunei, le dernier pays de ce voyage en Asie. Pour être honnête, j’ignorais son existence avant d’avoir entamé ce périple !
2 commentaires
Bandar Seri Begawan : le guide de la capitale de Brunei - Y a qu'à rêver · 11 décembre 2018 à 15h46
[…] compris que mon séjour ici allait être agréable. Après l’accueil très moyen reçu à Miri, j’ai trouvé ici l’une des meilleures auberges où je suis allé : AE Backpacker […]
Kuching : le guide complet de la grande ville de Bornéo - Y a qu'à rêver · 11 décembre 2018 à 18h01
[…] Bornéo ne se limite pas à cet endroit du Sarawak. Je pars le samedi 11 au soir en direction de Miri. 14h de bus avec une climatisation poussée à fond, un grande malade le chauffeur […]