« Tout homme se doit de devenir un livre, la mémoire est le dernier rempart contre l’oubli. »
Hafez
Chiraz est une ville du sud de l’Iran où se trouve quelques merveilles. C’est l’un des berceaux de la culture perse et la ville de la poésie par excellence. Elle était d’ailleurs surnommée à l’époque la « maison du savoir ».
Du viiiiin !
Chiraz est aussi célèbre pour son vin, bien qu’illégal en Iran. Mais comme pour toutes choses illégales, les iraniens trouvent toujours le moyen de contourner les lois du gouvernement. Le vin rouge de la région est réputé pour être de qualité et il paraît qu’il est très facile d’en trouver.
Mais la principale raison de ma venue ici n’est pas le vin (ça fait d’ailleurs longtemps que je n’ai pas bu une goutte d’alcool !), mais évidemment pour voir la cité mythique de Persépolis (et il faut bien un article dédié spécialement à ça !).
Il y a tout de même des endroits intéressants à voir au sein du centre-ville, où beaucoup de parcs ombragés permettent de se reposer. J’ai fait la plupart de mes visites avec un couple de français en vacances.
Oh un bazar ! Et pis même des mosquées !
On a commencé par un…bazar, pour changer ! C’est un peu toujours la même chose mais c’est agréable de se promener au hasard des allées, de sentir les épices, et d’être au frais sous les hauts-plafonds qui isolent de la chaleur. Surtout, on y fait toujours des rencontres donc c’est le genre d’endroit qui me plaît !
Pour faire encore dans l’originalité en Iran, qu’est-ce qu’on trouve près du bazar ? Alors, aucune idée ? Une mosquée pardi !
Celle-là, la mosquée Vakil, est jolie et se reflète à merveille dans l’eau donc c’est l’occasion de faire une belle photo. De plus, elle est peu visitée donc le lieu est calme.
Une autre mosquée de Chiraz est la Nasir-al-Molk. C’est l’une des plus photographiée d’Iran, donc pas du tout la même atmosphère qu’à la précédente. Elle est connue pour ses vitraux laissant passer les rayons de soleil le matin. La salle de prière est ainsi magnifiquement illuminée avec des tonalités de couleurs différentes. Par contre, impossible de faire une photo sans qu’il y ait quelqu’un dessus !
L’Islam, religion de paix et d’amour
Pour rester dans le registre de la religion, on a visité un peu par hasard l’Imamzadeh-ye Ali Ebn-e Hamze (je vous mets au défi de prononcer correctement ce nom !). Il s’agit d’un sanctuaire où se trouve la tombe du neveu du septième Imam Chiite. La descendance des douze imams fondateurs du chiisme sont aussi vénérés, et c’est donc un lieu religieux important.
Une femme nous explique l’histoire et nous parle de religion et paix dans le monde. Les JT devraient venir filmer ça : une femme avec un grand voile noir parlant paix et amour dans le monde… Ça changerait des conneries qui rabâchent tous les jours !
L’intérieur du sanctuaire est richement décoré et très brillant. Quelques fidèles prient donc on visite en toute discrétion en se faisant tout petit.
La vie est une poésie
Enfin, si Chiraz est la ville de la poésie, ce n’est pas un hasard. Deux des plus grands poètes d’Iran sont nés ici : Hafez et Saadi. Chacun a son mausolée en ville, mais on a visité seulement celui de Hafez, le plus connu.
On y est allé au moment du coucher de soleil. Je suis resté bluffé par l’atmosphère du parc où se trouve le mausolée : Hafez est mort en 1 390 mais tous les jours, une centaine d’iraniens viennent lui rendre hommage. On a l’impression qu’il est décédé hier au vu de la fréquentation du mausolée !
Des poèmes sont récités en fond sonore pour accentuer l’hommage. Les gens viennent ici comme en pèlerinage, posant la main sur la tombe avec un visage attristé. Hafez est sans aucun doute l’un des hommes qui a le plus forgé l’identité perse. D’ailleurs, un dicton affirme que tout iranien doit avoir chez lui un Coran et un recueil des poèmes de Hafez.
Help, je me sens bête !
Les iraniens ont un niveau de connaissance de leur culture et de l’histoire assez incroyable, que je n’ai remarqué dans aucun autre pays où je suis allé. Ils visitent beaucoup leurs palais, les musées… Ils ont soif de savoirs et je trouve ça tout simplement merveilleux.
Certains m’ont déjà parlé de l’histoire française, qu’ils connaissent mieux que moi… On m’a aussi parlé de Baudelaire, Rimbaud, Victor Hugo… Bref, à chaque fois, je me suis senti bien ridicule et gêné d’avouer que je ne connais pas trop leurs œuvres. Donc rien d’étonnant au final que la majorité des iraniens connaissent un ou plusieurs poèmes de Hafez !
L’Iran n’a pas fini de me surprendre… Ce pays est un trésor !
Après ces visites, j’ai dû penser à la suite… Où aller ? Beaucoup de possibilité mais la destination qui m’attire le plus est comme par hasard la plus galère à rejoindre ! C’était sans compter sur ma bonne étoile, toujours au-dessus de moi : il y a deux vols par semaine en direction de Kermanshah, porte d’accès du Kurdistan. Et comme par hasard, l’un des deux est pile poil le jour où je comptais partir ! Reste plus qu’à se décider : 25 euros pour 1h30 de vol ou bien 8 euros pour 18h de bus ? Après un an de voyage, je préfère payer un peu plus et éviter un énième long trajet ! Je me fais vieux peut-être !
J’ai aussi une bonne nouvelle, dont vous vous en foutez peut-être mais le visa pour la France de H et M qui nous ont hébergé à Ispahan a été accepté suite à notre recours !
Mais place au Kurdistan maintenant, une région à la frontière de l’Irak très peu visitée !
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