Hanoï – Du 16/03 au 18/03/2018

« Hanoï, Haiphong et d’autres villes peuvent être détruites, mais le peuple vietnamien ne se laissera pas intimider. »

Général Giàp, à propos des bombardements US sur le nord-viêtnam

Bienvenue dans la capitale vietnamienne ! Ville millénaire, riche d’histoire et de culture… Métropole immense aussi avec environ 8 millions d’habitants pour le Grand Hanoï. Une ville difficile à apprivoiser !

Hanoï a connu diverses influences extérieures au cours de sa longue histoire : 1 000 ans sous le règne des dynasties chinoises, 1 siècle de colonisation française… Il est donc difficile de lui déterminer une seule et même identité.

Scooters et street food

Elle possède une similitude avec Hô-Chi-Minh-Ville : la circulation infernale des deux-roues. Les scooters frôlent en permanence les piétons et klaxonnent dans tous les sens. Se balader dans une grande ville d’Asie n’est pas de tout repos !

C’est une ville très vivante avec beaucoup de monde dans les rues en journée. Comme en Thaïlande, la street food se trouve à chaque coin de rue, pour mon plus grand bonheur. On s’assoit sur de mini tabourets disposés sur le trottoir pour déguster une des nombreuses soupes locales.

Côté visite, quelques monuments dans le Vieux Hanoï et autour sont à voir.

L’hommage au Père de la Nation

En premier, je suis allé au Mausolée de Hô Chi Minh, le père de la nation vietnamienne. Il est l’Homme le plus important de l’histoire « récente » du pays. Le bâtiment n’est pas très beau, construit dans le plus pur style soviétique.

En plus, il aurait voulu que ses cendres soient placées dans trois urnes et enterrées au sommet de trois collines à travers le pays. Son souhait n’a malheureusement pas été respecté.

Le nombre de vietnamiens venant voir le mausolée et rendre hommage au héros national est incroyable. Chaque jour, des centaines, voir des milliers de personnes viennent saluer la mémoire de l’Oncle Hô.

Sa reconnaissance est même internationale puisque dans les années 60-70, les gauches européennes défilaient en scandant les noms de Hô Chi Minh et de Che Guevara (dont le mausolée à Santa Clara est beaucoup plus beau !).

Le pont indestructible

Un autre monument emblématique de la ville est le pont Long Biên, construit par un français en 1902. Sur ce très long pont métallique circulent les deux-roues, les piétons et même les trains. Durant la guerre, l’armée US l’a bombardé des centaines de fois en espérant détruire les voies d’approvisionnement de la grande ville du nord.

Pas loin de ce pont, je suis tombé par hasard sur une œuvre originale : une fresque en céramique longue de 4 kilomètres faite par des artistes vietnamiens et étrangers. Ce monument a même été inscrit dans le Guinness des Records !

Ambiance de quartier

Pour essayer de retourner dans le Vieux Hanoï, je me suis amusé à emprunter toutes les minuscules ruelles que je trouvais. Résultat : je me suis totalement paumé évidemment, mais j’ai adoré les petits quartiers par lesquels je suis passé ! Les rues font 2 mètres de large, avec de petits immeubles de 3 étages se faisant face ; les voisins se parlent d’une porte à l’autre ; plein de vendeurs s’installent dans les ruelles pour vendre fruits, légumes et viandes… Bref, on échange beaucoup de sourires et c’est plein de vie !

Ces petits quartiers sont mieux que le célèbre « quartier des 36 corporations« . C’est le plus vieux de la capitale, mais il a aujourd’hui perdu une partie de son âme… A l’origine, chacune des 36 rues était dédiée à une spécialité professionnelle : rue de la chaussure, rue des stèles, rue du sucre, rue des instruments, rue de la soif (désolé, mon côté rennais qui ressort)…

C’est encore un peu le cas aujourd’hui mais on y trouve aussi beaucoup de boutiques vendant des souvenirs, des agences de voyage, des hôtels…. Je n’ai pas apprécié plus que ça. Comme toujours, le meilleur moyen de découvrir une ville est de fermer son Guide du Routard, de ne pas regarder de carte et de se perdre !

Une chose qu’on retrouve partout en centre-ville est la faible largeur des maisons : seulement 2-3 mètres. Cependant, tout est construit en longueur. La raison ? A l’origine, les proprios devaient payer des impôts proportionnels à la largeur !

A l’ombre du mâle

L’après-midi, direction le Musée des Femmes Vietnamiennes. Il vaut clairement le détour ! Une première partie explique les différentes traditions de mariage selon les ethnies du Viêtnam. Certaines sont patriarcales, d’autres sont à l’inverse matriarcales. Un autre étage illustre le rôle des femmes dans les campagnes (éducation des enfants, travail dans les champs, cuisine…).

Une vidéo évoque toutes ces femmes vendeuses à vélo que l’on voit dans les rues des grandes villes. Elles viennent toutes de la campagne. Souvent, leur mari est décédé ou bien dans l’incapacité de travailler. Pour avoir de quoi vivre et financer l’école des enfants, elles viennent vivre en ville, en logeant dans de grands dortoirs pour 35 centimes la nuit.

Leurs journées débutent à 3heures du mat’ au moment d’aller dans les marchés en périphérie pour acheter des fruits, des légumes… Durant la journée, elles essaieront de vendre leur stock aux citadins. La journée de travail dure entre 12 et 16 heures, pour gagner 1 dollar seulement. Cette vidéo très bien faite m’a marqué. On en voit tellement de ces femmes qu’on n’y prête plus trop attention. Je ne connaissais pas ces faits et dorénavant, j’essayerai de leur acheter les fruits dont j’ai besoin.

Une autre partie intéressant du musée traite du rôle des femmes durant la guerre. En ces temps sombres, elles agissent souvent à l’ombre du mâle (ou du mal ; jeu de mots !). Elles assurent toute la production agricole, soignent les blessés… Une particularité au Viêtnam est que les femmes ont également beaucoup participé aux combats. Plusieurs ont joué un rôle primordial dans la guérilla et ont été décorées par la suite.

Ambiance familiale dans la capitale

Après cette visite, en fin d’après-midi, je vais me balader au bord du lac Hoàn Kiêm (appelé aussi le lac de l’épée en référence à une vieille légende tordue), au milieu du Vieux Hanoï.

J’y étais au bon moment puisque le weekend, toutes les routes autour du lac sont fermées à la circulation et réservées aux piétons. Tout le monde vient profiter de ce moment de répit : les couples font une balade romantique, les familles viennent se promener, des jeunes dansent ou font du sport… Les seules voitures autorisées sont les jouets pour enfants !

Je repars dès le lendemain midi vers l’île de Cat Ba. J’ai visité la capitale au pas de courses mais ce n’est pas trop mon truc les grosses villes donc je ne souhaite pas m’éterniser. De toute façon, je reviendrai à Hanoï prendre mon avion le 31 mars en direction de Singapour.