« Le vietnamien sème le riz, le cambodgien le regarde pousser, le lao l’écoute »
Proverbe reflétant bien le rythme de vie de chacun de ces trois pays !
Ces 4 semaines passées au Viêtnam auront été surprenantes pour moi. Ce pays est l’un des plus réputés d’Asie du Sud-Est pour voyager et est évidemment un incontournable pour tout routard.
J’étais pressé de le découvrir et à la fois un peu inquiet que ce soit trop touristique comme la Thaïlande. Finalement, en y allant au mois de mars qui n’est pas la haute saison, le nombre de visiteurs a toujours été supportable.
Sont nombreux les vietnamiens !
Ce qui m’a surpris en premier est la densité de population du pays : plus de 90 millions d’habitants pour un pays beaucoup plus petit que la France ! Ainsi, on trouve de grandes villes partout, notamment sur la côte. Même des villes inconnues qui semblent isolées dans les montagnes sont finalement assez grandes, comme Dalat (dont les environs sont magnifiques !).
La plus grande de toutes étant Hô-Chi-Minh Ville, avec sa circulation infernale. D’emblée, on comprend que le Viêtnam est LE pays du deux-roues ! Cette ville a été renommée en hommage au père de la nation, une sorte de Che Guevara asiatique. Ce premier arrêt au Viêtnam aura été pour moi l’occasion d’en apprendre plus sur la guerre qui opposa le nord communiste à l’armée US. Comme dans tous conflits, des horreurs ont été perpétrés comme l’utilisation de l’agent orange par l’aviation états-unienne. Les conséquences sont encore visibles aujourd’hui avec des malformations, des cancers…
L’ennemi ou l’ami chinois ?
L’Histoire du Viêtnam remonte à loin avec les dynastiques chinoises qui régnaient sur ces terres autrefois. Aujourd’hui, les relations avec ce puissant voisin ne sont pas des meilleures. Ainsi, les vietnamiens nomment « Mer de l’Est » ce que tout le monde appellent « Mer de Chine Méridionale » !
Pourtant, ces 2 pays ont un système très similaire qui fonctionne parfaitement bien : libéralisme économique tout en défendant une idéologie socialiste. Les économistes appellent ça le « capitalisme d’État » ou « socialisme de marché » (en gros, des entreprises intégrées au marché mondial contrôlées par l’État). C’est la formule magique pour un développement maîtrisé du pays !
Un dragon asiatique
Après la guerre, le Viêtnam était en ruine à cause des bombardements. La population vivait dans des conditions précaires et des rancœurs existaient. L’avenir n’était pas radieux… Mais le programme mis en place par le gouvernement a été d’une efficacité redoutable, notamment suite à la chute de l’URSS.
Le Viêtnam exporte de tout dans le monde entier et est devenu un puissant pays d’Asie désormais. Tel un phénix, ce pays renaît de ses cendres !
Bien sûr, l’agriculture joue toujours un rôle majeur : riz, café, thé, fruits… On voit des champs partout durant les trajets en bus !
Modernisme VS traditions
Bien que le pays se modernise à une vitesse grand V, on remarque de gros contrastes dans les villes. Par exemple, de beaux immeubles et magasins de luxe avec un petit stand ambulant à côté.
J’ai adoré ce mélange entre modernisme et tradition. Les vietnamiens sont attachés à leurs coutumes et ne veulent pas les perdre. Il y aura toujours de la street food par exemple, où les gens mangent assis sur des petites chaises à même le trottoir. La cuisine vietnamienne est d’ailleurs très réputée pour sa qualité. Honnêtement, je m’attendais à mieux… C’est bon mais pas très varié au final. Comme dans les deux pays précédents du voyage, la baguette est un des héritages de la colonisation française pour ma plus grande joie !
Un nord pauvre et authentique
Le modernisme est cependant totalement absent dans le nord-vietnam. Cette région si belle est totalement oubliée par les autorités. Je l’ai remarqué en baroudant en scooter dans la province de Ha Giang, la plus au nord du pays (avec une petite heure passée en Chine au passage !).
Les minorités ethniques peuplant ces terres vivent avec peu et travaillent durement dans les champs. Mais l’accueil qu’elles réservent aux voyageurs est unique : des centaines de sourires par jour, des visages et costumes magnifiques… Si Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville sont les poumons économiques du pays, Ha Giang est le cœur culturel. Je me rappellerai encore longtemps de ces petits villages isolés dans les montagnes.
Des paysages de dingue !
Découvrir le Viêtnam en deux-roues est sûrement la meilleure solution, permettant d’aller où on veut. J’en ai loué souvent mais l’un des plus beaux trajets aura été celui en moto entre Hué et Hoi An, deux villes sans trop d’intérêts à part se reposer ! La route longeant la côte en passant par le col des nuages offre des paysages époustouflants tout le long.
Je pense que personne ne me contredira sur le fait que le Viêtnam est un bon pays pour les paysages de carte postale. Évidemment, la Baie d’Along est l’endroit le plus connu. Le côté « terrestre » à Tam Coc m’avait mis l’eau à la bouche déjà.
La baie maritime est elle aussi une merveille naturelle, malheureusement polluée par le tourisme. Pour y échapper et profiter pleinement de l’endroit, rien de mieux que de se rendre sur l’île de Cat Ba ! En compagnie d’autres voyageurs, j’ai vécu deux jours fantastiques lors d’une croisière dans la baie de Lan Ha (même paysage que la baie d’Along mais beaucoup moins fréquentée !).
Vous l’aurez compris, j’en aurais pris plein la vue durant 4 semaines au Viêtnam. Je suis par contre un peu plus réservé sur le peuple vietnamien. En règle générale, ils n’ont pas rivalisé avec la gentillesse des birmans ou des cambodgiens ! Mais encore une fois, mon escapade dans le nord a atténué ce sentiment puisque les locaux y ont été plus qu’adorables.
Le Viêtnam ne sème pas que du riz, il a semé de la joie dans mon cœur aussi !
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