Arequipa et le Cañon del Rio Colca – 22/06 au 28/06/2015

Après une nouvelle nuit de bus depuis Cuzco, j’arrive au petit matin à Arequipa. Cette ville est surnommée la ville blanche du Pérou en raison du nombre important de bâtiments bâtis en roche volcanique. Elle est classée au Patrimoine mondial par l’Unesco, et le proverbe ici est « La lune a oublié d’emporter la ville quand elle s’est séparée de la Terre »…

J’ai trouvé un petit hôtel à 10 minutes de la Plaza de Armas, avec une terrasse avec vue sur le volcan Misti… Nickel !

Des volcans partout

Arequipa est entourée de volcans, à tel point qu’il y a des tremblements de terre tous les jours ! Heureusement, on ne les ressent pas tout le temps, mais le risque est bien présent au point de faire des simulations d’alerte régulièrement.

Du quartier Yanahuara, sur les hauteurs, on peut apercevoir tous ces volcans (ci-dessous le cône parfait du volcan Misti, le plus beau selon moi !).

C’est dans ce quartier plutôt huppé que l’on trouve les restaurants typiques d’Arequipa, appelés les picanterias. Bon, ça coûte cher (3,50 euros, c’est beaucoup ici pour un repas !), mais j’y suis allé une fois tout de même pour goûter un recoto relleno : un poivron (proche du piment) farci de viande et de légumes. Un véritable délice et servi très généreusement par la mama qui l’a préparé !

Le Monastère Santa Catalina

De nombreux routards croisés auparavant m’avaient fortement conseillé de visiter le Monastère Santa Catalina. L’entrée est chère donc j’ai longuement hésité (40 soles, soit environ 12 euros). Surtout que les visites de trucs religieux, ce n’est vraiment pas ma passion… J’y suis finalement allé et je ne regrette pas. J’y ai même passé plus de deux heures !

Le monastère est une véritable ville dans la ville ! L’histoire du lieu est assez particulière en plus : depuis 1579, 170 nones y ont vécu. Elles avaient jusqu’à 4 servantes ou esclaves (bravo l’église catholique !) et des petites chambres personnelles avec tout ce qu’il faut.

Elles restaient à vie dans le monastère, interdiction d’y sortir une fois rentré. Il y a même un cimetière à l’intérieur pour les garder… Elles ne pouvaient parler qu’une heure par mois à leur famille, sous surveillance. Faut être un peu givré pour rentrer là-dedans de soi-même !

Heureusement, aujourd’hui tout ça a changé et une trentaine de sœurs y vivent encore (j’en ai d’ailleurs croisé trois durant ma visite).

L’endroit est magnifique en tout cas, avec plusieurs patios aux couleurs vives.

Vu que c’est immense, il y a des ruelles portants le nom de villes espagnoles (Sevilla, Malaga, Cordoba…).

Enfin, pour finir la visite, on a une belle vue sur les volcans depuis la terrasse de l’église.

Duel de canyons

Mais je suis surtout venu à Arequipa pour faire un trek dans le Cañon del Rio Colca. Il est à 180 km d’Arequipa (6 heures de route) et est profond de 3 400 m ! Il y a un petit duel entre ce canyon et un autre plus loin, le Cotahuasi, pour savoir lequel est le plus profond au monde. Le Cotahuasi fait 3 500 m environ, mais les habitants du Colca affirment sans hésitation que le Cotahuasi ressemble plus à une vallée qu’à un canyon. Bref, débat sans fin !

Toujours est-il qu’il est deux fois plus profond que le Grand Canyon dans le Colorado. Des petits joueurs ces ricains !

Le trek du Canyon de Colca

Pour faire ce trek, je suis passé par une agence juste pour le transport. Après négociation, j’ai payé le même prix que pour un bus public. L’avantage d’avoir le transport avec l’agence est qu’on fait des arrêts à des endroits intéressants sur la route.

1er jour :

Départ à…3h30 du mat’, aïe !

On fait un arrêt à la Cruz del Condor : un mirador d’où il est facile d’observer des condors en vol le matin. La nuit, la température du canyon refroidit ; lorsque le soleil apparaît le matin, la température remonte rapidement en bas, créant ainsi des flux thermiques. Les condors les utilisent pour planer, sans jamais battre des ailes. On en a vu plusieurs, et c’est vraiment impressionnant la taille (3 mètres d’envergure !).

On a vu des petits oiseaux jolis aussi, lorsque les condors disparaissaient :

Ensuite les choses sérieuses commencent à Cabanaconde. Les autres personnes du minibus suivent le guide, et moi…bah je les suis au loin pour trouver le début du trek ! 3h30 de descente pour atteindre le bas du canyon.

Il y a plein de petits villages dans le canyon où il est possible de manger et dormir. C’est pourquoi il est vraiment très simple de faire ce trek soi-même, sans guide. Je mange dans un petit bled appelé San Juan. La plupart des groupes des agences passent la nuit ici. Du coup, ça ne me tente pas d’y rester même si c’est un coin sympa.

Je décide de monter vers Tapay (1h30 de montée), un petit village de 60 habitants. Sur la place principale, je rencontre le prof de l’école où il y a 6 élèves en tout (pas de problème de sureffectif ici !). Il est super sympa et me propose l’hébergement pour la nuit. Parfait ! On mange ensemble ; ce n’est pas un grand festin mais c’est authentique comme expérience !

2ème jour :

Le lendemain, nouvelle journée de marche, mais plus tranquille. Je redescends au niveau de San Juan et reprends le chemin « normal » en passant par deux autres petits villages. Ce sont des villages déserts, me faisant penser aux films westerns de Sergio Leone : des rues poussiéreuses, une petite place avec une très vieille église… On s’attend à tout moment à voir deux cowboys arriver et s’affronter en duel !

En route, je rencontre Luis, un paysan du coin. On marche un bon moment ensemble. Il m’apprend qu’il y a plusieurs mines pas loin et me montre les pierres où trouver de l’or et du cuivre. Dingue !

Après avoir traversé des paysages magnifiques, j’arrive en début d’après-midi à l’endroit où je vais passer la nuit : l’oasis de Sangalle. Parmi les cinq hôtels, j’en trouve un avec de petites cabanes en bois en guise de chambre : simple et pas cher.

Sur la photo ci-dessous, on peut voir l’oasis en contrebas et le chemin qui remonte vers Cabanaconde (ça monte sévère !).

L’après-midi, je trouve un chemin pour descendre au bord de la rivière. En bon breton têtu, je voulais absolument atteindre le bas du canyon ! Et on se sent vraiment tout petit face à ces immenses parois !

Le soir, je rencontre 2 guides super sympas. On regarde ensemble le quart de finale de la Copa America Pérou – Bolivie. Victoire 3 – 1 du Pérou ! Bonne ambiance et les guides ont la bière gratuite à l’hôtel ; du coup ils en prennent un peu pour moi aussi !

3ème jour :

Dernier jour de trek : la remontée vers Cabanaconde. Debout à 5 heures du mat’ et début de la remontée avec la lampe frontale. Il vaut mieux partir tôt avant que le soleil ne se lève, sous peine que la chaleur rende la montée très difficile : 1 200 m de dénivelé en 4 km… Soit une pente de 30 % !

Normalement, il faut 3 heures de marche. Je n’ai finalement mis « que » 1h45 ! Depuis l’ascension du Cotopaxi et tous les treks et randonnées faits dans les montagnes, je suis devenu plutôt bon marcheur !

J’ai ainsi pu assister au lever du soleil sur le canyon.

Le retour sur Arequipa

Petit-déj’ à Cabanaconde pour reprendre des forces et je retrouve le minibus de l’agence pour rentrer à Arequipa. On fait plusieurs arrêts en route. Un premier à un mirador d’où l’on voit des terrasses pré-incas et en fond le volcan Mismi. Ce volcan est particulier puisqu’il a été identifié récemment comme la source de l’Amazone, ce qui fait de ce fleuve le plus long au monde, devant le Nil !

Puis, un autre arrêt au village de Maca, avec une belle église coloniale toute blanche.

On reprend la route jusqu’au point le plus haut de notre parcours : le mirador de los volcanes, à 4 900 m d’altitude. De là, on voit 7 volcans dont certains encore bien actifs !

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Enfin, un dernier arrêt à un parc national juste avant Arequipa où l’on peut voir des troupeaux sauvages de lamas, d’alpagas et de vigognes. Super joli !

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J’arrive à Arequipa vers 17h30, bien fatigué. Je suis satisfait de la manière dont j’ai fait ce trek. Le transport avec l’agence est intéressant car on voit des choses magnifiques. En bus public, pas possible de demander au chauffeur de s’arrêter !

Une fois dans le canyon, c’est bien mieux d’être seul. On s’organise comme on veut et ça m’a permis de rencontrer quelques locaux fort sympathiques !

Arequipa aura vraiment été une étape cool : ville jolie et dynamique, canyon de Colca splendide… Je suis désormais à Puno, sur les bords du Lac Titicaca !