Puno est une ville située sur les rives du Lac Titicaca, à 3 800 m d’altitude, le plus haut lac navigable du monde avec 8 400 km².
Le cadre fait rêver, mais la ville même est sans aucun charme. Je suis donc venu ici uniquement pour visiter les îles du lac : les îles flottantes, Amantani et Taquile.
Je loge dans un hôtel sur les hauteurs de la ville avec vue sur le lac Titicaca : le Duque Inn. Prendre son petit-déj’ face à ce paysage n’a pas de prix ! En parlant de prix, je suis tombé sur le proprio d’hôtel le moins fort en négociation : le prix est passé de 35 a 20 soles pour une chambre privée avec ptit-déj’.
Comment visiter les îles du Titicaca
Pour visiter les îles du lac, on peut le faire en solo ou par agence. Après m’être renseigné, le faire par agence paraît mieux pour une fois. En effet, les prix proposés sont bas et de toute façon, qu’on y aille en solo ou par agence, le programme est identique puisqu’on est accueilli de la même manière par les familles des îles… Du coup, passage par agence, et j’ai obtenu un très bon prix pour 2 jours et 1 nuit sur place.
Les îles flottantes
Le premier jour, départ à 8 heures du port de Puno. Après 1 heure de navigation, on arrive aux îles Uros, appelées également les îles flottantes.
Ce sont plusieurs îles fabriquées avec une couche de 3 mètres d’épaisseur de roseaux. Et d’ailleurs, tout est construit avec ce matériau (les maisons, les bateaux…). Une île a une durée de vie de 25-30 ans. C’est incroyable comment c’est résistant. Au début, ça fait un peu bizarre de marcher dessus !
Pour éviter que les îles ne dérivent au gré du vent (et qu’elles se retrouvent ainsi en territoire bolivien), des poteaux en bois d’eucalyptus sont plantés au fond du lac.
Les Uros (nom du peuple) ne sont pas arrivés ici par hasard. Ils ont créé ces îles pour fuir les Incas et les conquistadors (toujours les mêmes qui foutent le bordel !). Aujourd’hui, quelques 2 500 personnes vivent sur une soixantaine d’îles. Il y a un maire, des écoles… Un vrai petit village où il faut se déplacer en bateau de roseaux !
Les gens portent les habits traditionnels, comme sur toutes les îles du Lac Titicaca.
Amantani
Ensuite, on reprend le bateau pour aller vers l’île Amantani.
Durant le trajet, on aperçoit la Cordillère Royale, en Bolivie. Et parmi ces monts enneigés se trouve le Huayna Potosi, culminant à près de 6 100 mètres, et dont je vais tenter l’ascension dans quelques jours.
L’île Amantani est la plus grande des îles de la partie péruvienne du lac, avec 4 000 habitants. Il y a plusieurs communautés sur l’île (8 je crois) et pour se différencier, chacune a une couleur définie. Les femmes de telle communauté portent une robe rouge, les femmes d’une autre une verte etc…
On va passer la nuit ici. On est réparti dans différentes familles puisqu’il n’y a pas d’hôtel. Je suis avec une française et une bulgare (c’est rare de croiser des gens de ce pays en voyage !). La maison est rustique mais c’est cool, l’endroit me plaît bien.
L’après-midi, on se balade tous les trois tranquillement sur l’île. Si on enlève les montagnes au loin, on dirait une petite île bretonne ! Mais à 4 000 mètres d’altitude…
Vers 16h, on va tous au temple Pachatata (Terre-Père), le point le plus haut de l’île. Pour honorer la Pachatata, il faut faire trois fois le tour du temple en marchant, faire un signe avec trois feuilles de coca et les jeter dans le temple. Rituel qui peut paraître étrange, voire ridicule, mais je l’ai fait.
Mais on est surtout venu ici pour assister au coucher du soleil sur le Lac Titicaca. Moment juste incroyable, époustouflant de beauté…
En plus, on a de la chance car ce soir, c’est la pleine lune ! Elle éclaire toute l’île et même pas besoin d’utiliser la lampe frontale pour retourner à la maison.
Les gens ici sont végétariens. Le repas du soir est léger avec peu à manger. Mais bon, les gens vivent pauvrement donc je ne vais pas me plaindre d’avoir un peu faim…
Après le dîner, on se rend à une fête du village, qui a lieu tous les jours (en réalité, c’est pour faire plaisir aux touristes…). On est habillé des tenues traditionnelles ; je porte donc le fameux poncho.
Il y a un groupe de musique pour animer la soirée. Mais l’ambiance ne me plaît pas, trop touristique et ça sonne faux. Je ne reste donc qu’une heure.
Taquile
Le lendemain matin, après le petit-déj’ et avoir remercié notre famille, direction l’île de Taquile (2 500 habitants).
J’avais un peu « peur » de cette escale car on m’avait dit qu’il y avait un nombre dingue de touristes durant la journée. Mais je ne sais pas si c’est encore de la chance ou non, mais ça n’a pas été le cas.
Le midi, on va manger dans un petit restaurant de l’île : de la truite pêchée le matin même dans le lac. Un régal !
L’homme du resto nous montre également comment fabriquer du shampoing à partir d’une plante locale. Une fois la plante broyée par une pierre, on obtient un liquide visqueux vert (pas très tentant de se mettre ça dans les cheveux !). Mais il le filtre et mélange avec de l’eau. Et là, comme par magie, ça ressemble bien à du shampoing ! On peut l’utiliser également comme lessive naturelle (qui ne va pas polluer les cours d’eau si on y lave son linge).
Dernière petite anecdote : sur l’île, l’habit est TRÈS important !
Un bonnet rouge = homme marié (à vie, pas de divorce ici) donc pas touche ! Mais bonnet blanc = homme célibataire ! Les maires des villages ont aussi leurs propres habits qui montrent leurs autorités. Et le plus étrange : après le mariage, les hommes portent une ceinture tissée à partir des cheveux de leur femme !
Retour à Puno ensuite en fin d’après-midi. Le Lac Titicaca et ses îles sont magnifiques, vraiment unique au monde. On m’a dit que la partie bolivienne du lac, avec l’Isla del Sol, est encore mieux. J’ai hâte, d’autant plus que je partagerai ces moments avec ma sœur et son copain qui vont me rejoindre dans un peu plus d’un mois !
Sillustani
Pour compléter ma visite de Puno et de ses environs, je suis allé au site archéologique Sillustani, à 35 km de Puno. Le site est sur une presqu’île au bord du lac d’Umayo, à 4 000 mètres d’altitude. Ça caille avec le vent froid de l’altiplano. Et oui, vous avez bien chaud en France actuellement à ce qu’il paraît, mais chez moi, c’est l’hiver ! Il fait bon la journée et ne pleut jamais mais il fait très froid la nuit.
Les ancêtres des Aymaras (1200 – 1400) étaient inhumés dans les chullpas (sorte de tours funéraires). Ensuite, les Incas sont arrivés et ont fait pareil, mais avec des chullpas encore plus grandes (jusqu’à 12 m de haut). Il y en a une cinquantaine sur le site en tout.
Bon, ce n’est pas le site archéologique le plus impressionnant et le plus intéressant que j’ai visité au Pérou, mais c’était sympa quand même.
Voilà pour Puno et pour le Pérou puisque je pars désormais vers La Paz et la Bolivie !
5 commentaires
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