« Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays. »
R. Descartes
Je suis désormais à Carthagène après plus d’un an de voyage. Si on m’avait dit avant de partir que j’aurais voyagé aussi longtemps, ça m’aurait été difficile d’y croire. La vie est belle !
Carthagène est considérée comme l’une des plus belles villes coloniales du continent. Et est en plus située sur les Caraïbes. Pas mal d’avantages !
Il y fait assez chaud du coup, plus de 30 degrés l’après-midi (c’est l’hiver en France non ?! Désolé pour vous…).
C’était une ville importante pour les espagnols, en témoignent le Castillo San Felipe, le plus grand fort espagnol du continent sud-américain, et les remparts qui encerclent la vieille ville.
Je logeais dans le quartier de Getsemani, là où il y a toutes les auberges de jeunesse pas trop chères (même si Carthagène est de loin la ville la plus chère de Colombie). C’est un quartier très sympa, avec de nombreux petits bars, des restos, et des jolies places. J’y ai rencontré beaucoup de monde cool.
La ville colorée
On s’est baladé tôt le matin et en fin d’après-midi pour découvrir toutes les ruelles du centre historique classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il est splendide avec de grandes maisons coloniales de toutes les couleurs. Tout est bien conservé, c’est assez impressionnant.
On a profité de quelques expositions gratuites dans des centres culturels pour découvrir l’intérieur de ces maisons, où il y a souvent un grand patio, des fontaines…
Il y a une forte culture afro sur la côte des Caraïbes. Beaucoup de couleurs, et un vrai changement de style par rapport au reste de la Colombie.
Cette ville me rappelle clairement Cuba. Je ne suis pas le seul dans ce cas au vu des quelques restos et bars où flottent le drapeau Cubain, et même des endroits où l’on peut acheter de « vrais » cigares de La Havane.
Le moment le plus agréable était la fin d’après-midi pour aller se promener sur les remparts voir le coucher de soleil.
Ensuite, marcher dans les rues au frais, avec les lumières de la ville, les calèches, les musiciens et danseurs… Un petit retour dans le temps !
Tout n’est pas idyllique
Mais la ville de Carthagène ne se limite pas qu’à ça malheureusement. Pour aller du terminal de bus au centre, il y a une assez grande distance où l’on passe par tous les quartiers pauvres de la ville. Beaucoup de Colombiens de la côte Pacifique et des endroits dangereux se sont réfugiés ici pour échapper aux conflits armés et au trafic de drogue. Parfois, déplacés de force. Aucune aide ne leur a été donnée pour se réinstaller et avoir une vie décente. Ils se retrouvent donc en périphérie de la ville dans des bidonvilles. Et oui, Carthagène n’est pas qu’une ville « carte-postale », la misère y est présente, comme dans la plupart des grandes villes du continent Sud-Américain.
Aux antipodes, un quartier ultra riche, Bocagrande (qui signifie Grande Bouche, un peu bizarre comme nom de quartier), au bord de la mer, avec des constructions donnant des allures de Miami. Un quartier que je trouve super moche donc… Encore une fois, une pauvreté extrême d’un côté et de l’autre, des riches qui s’enferment dans leur quartier sécurisé pour ne pas voir les pauvres.
Playa Blanca
Bref, il y a également de belles plages autour de Carthagène, notamment sur les îles. Avec un pote chilien, on est allé à Playa Blanca : une belle plage de sable blanc comme son nom l’indique, avec une eau turquoise.
Pour y aller, 2 manières : payer un tour super cher ou se démerder. Évidemment, la dernière solution pour nous ! Tout d’abord, on prend un bus public pour sortir de la ville et aller au pont qui relie le continent à l’île de Barú où se trouve Playa Blanca. De là, on rencontre un jeune qui a eu assez d’argent pour s’acheter une vieille voiture et qui fait donc taxi à ses heures perdues. On négocie avec lui et 30 minutes de trajet après avec une musique à fond, on arrive à la plage idyllique.
Il faut mieux partir tôt le matin pour profiter de la plage au calme et de la mer, à la température plus qu’agréable (25-28 degrés). A partir de 13h, les tours par agence arrivent et la plage se remplit de touristes.
On négocie avec un des « bateaux » des agences pour rentrer avec eux. On obtient un très bon prix, donc c’est parti ! Ce sont de vieux bateaux en bois avec des moteurs surpuissants. Et comme il y a quelques vagues, on décolle littéralement et on se retrouve vite totalement trempé.
Les pilotes de bateaux sont comme les chauffeurs de bus apparemment : gaz à fond, peu importe la situation !
Même si la ville de Carthagène est très (trop) touristique, elle est incontournable pour un voyage en Colombie. L’une des plus belles villes du continent, sans aucun doute.
Je poursuis ma route le long de la mer des Caraïbes avec comme prochaine étape Santa Marta.
1 commentaire
Colombie - Suite et fin - Y a qu'à rêver · 19 décembre 2018 à 16h05
[…] dynamique. Tout comme Cali, la capitale mondiale de la Salsa. Et l’architecture coloniale de Carthagène est juste […]