« Un voyageur courageux, c’est pas celui qui grimpe des montagnes, saute en parachute ou plonge avec des requins… C’est celui qui ose péter avec une turista »
Réflexion philosophique du jour
Après le trek de 3 jours au départ de Kalaw, me voici arrivé au lac Inle, le 2ème plus grand du pays.
J’ai passé mon séjour ici avec Matthieu, avec qui j’ai fait le trek, et on a retrouvé Étienne et Sophie, un couple de Rennais rencontrés à Bagan.
Comme tous les voyageurs (ou du moins les voyageurs à petit budget), on a logé dans le village de Nyaung Shwe. Il n’est pas au bord du lac directement, mais on le rejoint rapidement par un canal.
Le lac fait une vingtaine de kilomètres de long sur environ 10 de large.
On le visite en pirogue à moteur, conduite par un des nombreux bateliers qui attendant à l’embarcadère. Ça coûte 20 000 kyats la journée (soit environ 13 euros) pour 5 personnes.
Balade sur le lac
Dès le 31, on embarque sur le lac pour ce dernier jour de l’année 2017.
Plusieurs petits villages se trouvent sur les bords du lac. Ils sont tous constitués de maisons sur pilotis. Les habitants appartiennent à l’ethnie Intha.
Après une petite heure de navigation, on arrive au village d’Ywana. On y visite un atelier d’orfèvrerie. Tous les bijoux en argent sont fait main et on peut assister à toutes les étapes de fabrication.
Ensuite, on quitte le lac principal pour aller dans un canal et atteindre In Dein, un endroit connu pour sa pagode et la balade qui y mène. C’est rempli de magasins de souvenirs, donc pour nous, la balade n’a en fait pas grand intérêt. On n’y reste pas longtemps.
Direction la rive ouest ensuite, au village de Nam Pan. On y arrive pour manger, à midi. 5 minutes après être installé dans le resto sur pilotis, un déluge de pluie s’abat. On a eu de la chance !
On visite une fabrique de cigares birmans. Ils sont fabriqués par des femmes, qui les roulent à une vitesse incroyable.
Le proxénétisme touristique
Le batelier propose ensuite de nous emmener au village des « femmes girafes ». Ces femmes appartiennent à une ethnie dont la tradition veut qu’on leur allonge le cou. Une sorte de collier posé dès le plus jeune âge en augmente la taille. C’est intéressant à voir sûrement, mais on m’a vivement déconseillé d’y aller.
En effet, aujourd’hui, un tourisme malsain se développe ici. Ces femmes sont exhibées comme des animaux de cirque. Les touristes payent pour la photo et l’argent va dans la poche d’un homme qui détient ces femmes. Du « proxénétisme touristique »… Le temps de l’esclavage avec les expositions universelles est terminé ! Bref, ne cautionnant pas du tout, on refuse d’y aller et de participer à ça.
Pas de souvenirs svp !
On demande au batelier de ne pas aller dans un des endroits super touristiques, où il n’y a que des stands de souvenirs. A la place, on va dans un petit village, en naviguant entre les maisons sur pilotis. C’est bien plus sympa !
Sur le chemin du retour, on passe par les jardins flottants de Kela. Les habitants ont construit tous ces jardins sur l’eau pour y faire pousser des légumes. Ça fonctionne très bien puisqu’ils approvisionnent une bonne partie du pays en tomates par exemple. C’est agréable de les voir s’occuper de leurs jardins, assis sur une pirogue et naviguant doucement dans les petits canaux.
On fait un dernier arrêt au monastère de Nga Phe Chaung, construit sur le lac et supporté par 650 poteaux de teck.
Durant cette journée, on aura vu beaucoup de pêcheurs également. Toujours impressionnant de les voir debout sur leurs pirogues, utilisant une jambe pour ramer, et remontant le filet de pêche en même temps. On ne retrouve cette technique nulle part ailleurs dans le monde.
On revient à Nyaung Shwe vers 16h.
Le nouvel an sur les chiottes
Le soir, c’est le nouvel an ! Avec mes 3 compères français, on va dans un bon pub du village.
Mais depuis le midi, mon estomac déconne et mon état s’empire rapidement. Impossible de manger ou de boire un verre. Ne me sentant vraiment pas bien, avec des sensations de vertiges, la soirée du réveillon se termine dès 22h30 pour moi… Dodo !
Je suis évidemment déçu de ne pas avoir pu le fêter. Mais bon, l’ambiance était assez calme dans le village puisque les birmans n’utilisent pas le même calendrier que nous. Du coup, ils s’en foutent pas mal de notre nouvel an. Ça n’aurait pas été le nouvel an à Rio, c’est sûr !
Le lendemain, et le 2 janvier, ma turista carabinée ne s’améliore pas. Je ne fais donc rien à part me reposer, boire des litres d’eau, et essayer de manger un peu. De toute façon, il pleuvait donc y avait rien à faire d’autre !
Je quitte Nyaung Shwe le 3 au soir.
Déception.
La visite du lac m’a un peu déçue. Pas vraiment authentique avec tous les stands de souvenirs et les visites de fabriques traditionnelles où on peut payer par CB… Les touristes chinois doivent adorer ça ; moi pas vraiment. Je suis bien content d’avoir fait le trek pour y arriver, qui a été bien plus intéressant et beau.
Je suis peut-être un peu exigeant, et sûrement qu’avoir la turista et se prendre 3 jours de pluie n’aident pas forcément à apprécier un endroit à sa juste valeur…
Mais ça reste un endroit incontournable à voir si vous venez au Myanmar !
3 commentaires
Le trek sublime et authentique de Kalaw au Lac Inle - Y a qu'à rêver · 17 décembre 2018 à 13h38
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