« Même si la vie n’a pas de sens, qu’est-ce qui nous empêche de lui en inventer un ? »
Lewis Carroll
C’est l’heure du bilan après 22 jours au Laos ! Je ne savais pas trop à quoi m’attendre à vrai dire. Les avis des autres voyageurs divergeaient concernant ce pays. Ce fût au final une belle surprise !
Même si je ne connaissais rien du pays, j’étais heureux d’y arriver. En effet, cela signifiait que je quittais la Thaïlande, pays que je n’ai pas vraiment aimé. Le trajet en slowboat entre les 2 pays a été une première bonne expérience, partagée avec d’autres voyageurs.
La ville de Luang Prabang m’a un peu déçu. Elle est très réputée en Asie mais au final, il n’y pas beaucoup de choses à faire, hormis la cascade Kuang Si qui est vraiment magnifique.
Vang Vieng n’est pas une étape incontournable, hormis pour les fêtards. Les environs sont jolis mais on trouve d’aussi beaux paysages ailleurs au Laos.
Le nord : la plus belle région !
Mon coup de cœur pour ce pays restera les 2 petits villages du nord : Nong Khiaw et Muang Ngoi. C’était vraiment un petit paradis perdu au milieu de nulle part. La vie y était agréable : nuit calme dans un bungalow, hamac avec vue sur la rivière, balade à des points de vue ou des villages environnants… J’y serai bien resté beaucoup plus longtemps !
La sieste, la vraie religion du Laos
L’idée de finir aux 4000 îles pour se reposer n’est pas originale puisque tout le monde le fait, mais ça se comprend ! C’est l’endroit parfait pour poser son sac quelques jours et adopter le style de vie laotien (doucement doucement…).
Car les laotiens ont en effet un style particulier qui est difficile à saisir. Ce ne sont pas les plus bosseurs au monde je pense ! Il faut savoir faire preuve de patience, en acceptant que le mec à qui on demande un service n’a pas envie de bosser. Ils n’ont pas du tout l’esprit « occidentalisé ». Il faut donc être préparé !
Ce sont les gens les plus « jemenfoutiste » que j’ai vu de ma vie. On sent bien qu’on les emmerde parfois, en arrivant à la réception d’un hôtel ou à un restaurant. C’est assez désagréable car l’accueil n’est pas des meilleurs. J’ai surtout eu cette impression dans les endroits assez touristiques, comme à Luang Prabang ou Vang Vieng.
L’immanquable : la boucle de Thakhek
Les gens du sud étaient beaucoup plus sympas, notamment sur la boucle de Thakhek où on a vu des milliers de sourires en 4 jours. Cet endroit est vraiment un incontournable selon moi. Les paysages sont splendides et la grotte de Kong Lor est impressionnante. J’y ai rencontré des routards géniaux en plus. Plus de 2 semaines après, je voyage d’ailleurs toujours avec Marion et Seb !
Mais globalement, les laotiens ne sont pas au niveau des birmans pour l’accueil et la gentillesse. C’est dommage, car c’est le plus beau pays que j’ai vu d’Asie pour l’instant (excepté le Népal qui est hors concours..!).
Vestige de la colonisation française
Concernant la gastronomie, ce n’est pas politiquement correct mais dans ces situations là, on remercie les colons français de l’époque ! J’ai pu manger de la baguette et du comté, et ça vaut tout l’or du monde après plusieurs mois de voyage !
J’ai trouvé ces boulangeries délicieuses à Luang Prabang et à Vientiane, la capitale endormie du Laos. Parmi les voyageurs rencontrés, je crois être le seul à avoir apprécié cette ville ! J’ai fait beaucoup de rencontres le soir en me baladant le long du Mékong. Des rencontres parfois surprenantes comme ce laotien parlant parfaitement français et ayant étudié à Rennes durant la colonisation.
L’Histoire de ce pays est assez méconnue, et n’est pas simple. Entre colonisation française, seconde guerre mondiale, et guerre secrète des USA… Comme on dit familièrement, ils ont bouffé les laotiens.
On peut en savoir plus sur la guerre secrète en visitant le centre COPE. Ces personnes font un travail remarquable pour venir en aide aux laotiens victimes des bombes US non explosées.
Ce pays a toujours été la convoitise de puissances étrangères. Non pas du fait de ses richesses, mais plutôt de son emplacement. Ce petit pays a des frontières communes avec la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam, et la Chine. Ça fait beaucoup et on comprend donc l’intérêt de contrôler ce territoire.
Aujourd’hui, le Laos est un pays souverain. Le temps de la colonisation est bien sûr terminé. La Chine est désormais le pays qui a le plus d’influence.
La voie de la Chine
La République Démocratique Populaire Lao est dirigé par un parti unique d’inspiration communiste.
Pour tous les pays communistes, avec l’effondrement de l’URSS, la seule solution est de suivre le modèle chinois d’intégration du capitalisme. On peut dire ce qu’on veut de la Chine, mais force est de reconnaître qu’en matière d’économie et de contrôle de la société, ce sont de vrais équilibristes.
Le Laos suite la même voie et les résultats économiques s’en font déjà ressentir grâce aux investissements chinois, notamment dans le secteur de l’énergie et des infrastructures (barrages hydroélectriques, routes…). Niveau transport, il y a encore de gros progrès à faire cependant !
On se reverra un jour…
Le pays part de loin. Il reste l’un des plus pauvres d’Asie du Sud. La situation sociale est très précaire avec 1/4 d’analphabètes et des conditions sanitaires déplorables. Les hôpitaux du pays sont à l’abandon. Il est d’ailleurs conseillé aux voyageurs de prendre un avion pour Bangkok en cas de pépin. Hormis à Vientiane et dans quelques grandes villes, les centres de soin n’ont même pas de sang et d’oxygène en cas d’urgence…
Le Laos a une population globalement jeune, à qui l’avenir appartient. A eux de prendre la politique en main et d’essayer de bouger les vieux du parti unique. Malgré l’absence de façade maritime, le potentiel de ce pays est réel !
Je reviendrai dans quelques décennies peut-être pour redécouvrir ce pays !
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