« On ne découvre pas de terre nouvelle sans consentir à perdre de vue, d’abord et longtemps, tout rivage. »
André Gide
Après Luang Prabang, je suis parti dans le nord du Laos, région assez peu visitée. Deux petits villages m’avaient vivement été recommandés, Nong Khiaw et Muang Ngoi.
Nong Khiaw est à 3 heures en mini-van de Luang Prabang. J’ai vite compris qu’au Laos, le nombre de places dans un bus ne signifie pas grand chose. On entasse le plus de personnes possible avant le départ, avec des petits sièges dans l’allée.
Durant le trajet, je fais la rencontre de Myriam, une allemande en voyage qui ne prend jamais l’avion (elle est venue par le transsibérien).
Nong Khiaw
Nong Khiaw est un village de 3 500 habitants au bord de la rivière Nam Ou. C’est vraiment paisible et ça correspond parfaitement aux endroits que j’adore en voyage.
L’après-midi, on se balade le long de la rivière, entourée de falaises et de monts.
On se motive ensuite pour monter à un point de vue. A l’entrée en bas, une signalisation indique de ne surtout pas sortir du sentier sous peine…d’exploser ! C’est le cas partout au Laos, suite aux millions de bombes non explosées lancées par les USA durant la guerre secrète. Même pour pisser, je ne sors pas du chemin !
1h30 de montées sous la chaleur nous a bien épuisé, mais la récompense est merveilleuse avec une vue à 360°.
On y reste longtemps, et je revois d’autres voyageurs rencontrés auparavant, ainsi que de nouvelles connaissances (dont encore un rennais..!). Au moins les 3/4 des routards ici sont français. Dès qu’on sort des routes touristiques classiques, on est partout !
Ce spot est réputé pour être l’un des plus beaux du pays pour contempler le coucher de soleil. C’est vrai que c’était vraiment incroyable !
On redescend à la frontale et on mange tous ensemble le soir, dans un bon restaurant indien.
Le rythme de vie paisible de Muang Ngoi
Le lendemain matin, on prend une pirogue à moteur censée partir à 10h30. Bon, avec l’organisation laotienne assez incompréhensible, on partira finalement avec une heure de retard. Direction Muang Ngoi, à 1 heure de navigation. Les paysages au fil de l’eau restent les mêmes mais on ne s’en lasse pas tellement c’est beau avec les monts, les forêts, et tous les buffles d’eau.
Muang Ngoi est un village encore plus petit, avec seulement 1 000 habitants. Il n’y a qu’une rue principale en terre d’environ 500 mètres et c’est tout. Il n’est qu’accessible que par bateau, bien qu’une route soit en construction apparemment. L’électricité est arrivée il y a seulement 4 ans !
Dès le premier regard, on comprend que c’est un vrai paradis ici !
C’est un endroit fait pour adopter le style de vie laotien, c’est-à-dire se reposer et ne pas stresser. Même dans ces petits villages, on retrouve toujours le terrain de pétanque, un autre héritage de la colonisation française. Les laotiens sont fans, et y jouent tous !
Avec Myriam, on trouve un bungalow avec vue sur la rivière, une terrasse et 2 hamacs. Elle est pas belle la vie ?!
En fin d’après-midi, après une bonne sieste, on monte sur une colline pour avoir une meilleure vue des environs.
Randonnée autour de Muang Ngoi
Le lendemain, en compagnie de 2 suisses et d’un couple de français (Christophe et Manoëlle, vous apparaissez dans le blog vous voyez ?!) rencontrés la veille, on part en rando.
Il y a 3 minuscules villages atteignables en marchant. Les paysages traversés sont composés de petites rivières, de falaises, et de rizières. C’est pas trop mal..!
Nous nous arrêtons à une grotte sur le chemin. On s’aventure à l’explorer, sans guide évidemment. On grimpe, descend, re-grimpe… Bon, à un moment on décide de revenir sur nos pas puisqu’on n’a pas trop envie de s’y perdre..!
Des villages pauvres figés dans le temps
Puis, on va au village de Huay Sen. Le village est assez pauvre car loin de tout. Les maisons sont sur pilotis et faites en bambous tressés. Des vaches et des cochons se baladent dans les rues poussiéreuses, tandis que des gamins jouent et des femmes tissent des vêtements.
La communication est difficile car les gens ne parlent pas anglais. Des enfants nous demandent des crayons, mais hélas, nous n’avons rien à leur donner.
Des rencontres insolites
Il y a un petit resto où on s’arrête reprendre des forces. Le proprio est marrant et nous offre des shooters de Lao Lao, un alcool fort de riz que les laotiens appellent tout simplement whisky.
On reprend le chemin ensuite pour se rendre à Ban Na. Il y a moins d’activité dans ce village, mais on a fait une rencontre rigolote. On a parlé avec un vieux qui confectionne des objets avec du bambou (chapeaux, pots pour servir le riz…), et qui aimait faire rire !
On continue à suivre le chemin jusqu’au dernier village, Huay Bo. Des hommes reviennent de la chasse, avec de très long fusils hors d’âge. Ils chassent des oiseaux et des écureuils, mais avec le viseur qu’ils ont, ça ne doit pas être facile !
Malgré notre présence, les locaux continuent de voguer à leurs occupations. Certains réparent une maison, d’autres préparent à manger, ou bien coupent un tronc d’arbre avec une simple scie.
Retour vers 17h à Muang Ngoi par le même chemin. Ça n’a pas été une journée repos, une vingtaine de kilomètres en tout, mais cette rando est vraiment superbe.
Une fois revenu, on profite de nos hamacs, d’un bon cocktail et d’un repas.
Je repars le lendemain matin en sens inverse, en prenant de nouveau le bateau et un bus pour Luang Prabang. J’y repasse une nuit avant de partir le lendemain vers Vang Vieng.
Les voyageurs m’ayant recommandé ces endroits ne s’étaient pas trompés. Ce sont de vrais paradis… J’aurais vraiment aimé y rester plus longtemps, mais mon visa au Laos n’est que de 30 jours, et il y a tellement de choses à faire !
3 commentaires
Angelilie · 1 février 2018 à 15 h 39 min
Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. je reviendrai. N’hésitez pas à visiter mon blog. au plaisir
L - Y a qu'à rêver · 16 décembre 2018 à 13 h 10 min
[…] des petits villages du nord désormais […]
Découvrir les environs de Vang Vieng à vélo - Y a qu'à rêver · 30 décembre 2018 à 12 h 05 min
[…] retour, je croise par hasard les suisses avec qui j’étais à Muang Ngoi. Ils me proposent une bière. Proposition que je ne peux refuser après une telle journée […]