« Le voyage est une espèce de porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. »
Guy de Maupassant
Je continue mon voyage seul de nouveau, après que mes deux amis marseillais soient retournés en France. Un court trajet en avion de 50 minutes m’a amené sur l’île de Flores, et plus précisément à Labuan Bajo.
Mes premières impressions ont été bonnes sur cette petite ville portuaire, construite dans une magnifique baie.
C’est petit et tout peut se faire à pied, même le trajet depuis l’aéroport qui n’est qu’à 2 ou 3 km du centre-ville.
La raison principale de ma venue est simple : voir les dragons de Komodo !
Ma première journée a donc été dédiée à la recherche d’une agence pour partir en croisière pendant 2 jours. Ça a été vite trouvé puisque mon seul critère était de prendre la moins chère. Les prix varient du simple au quadruple, alors qu’elles proposent toutes les mêmes arrêts…
Les joies de la bureaucratie indonésienne
Mais aussi un impératif administratif : étendre mon visa indonésien de 1 mois. Direction le bureau de l’immigration pour remplir les formulaires et fournir différents documents. Contrairement à Bali où les bureaux sont surchargés, ici c’est tout calme et j’étais même le seul. Du coup, la première étape a été réglée en 20 minutes. Sauf qu’ensuite, il faut attendre 3 jours ouvrés pour qu’ils mettent ce foutu coup de tampon ! J’y suis allé un vendredi comme un gros malin, et le mardi suivant est un jour férié. Date de récupération : mercredi 30. L’administration indonésienne a l’air d’une efficacité redoutable !
La croisière s’amuse
Mais au diable ces trucs administratifs et embarquement pour la « croisière » le samedi matin ! On est une belle équipe européenne sur notre bateau : 2 italiens, 2 anglaises, 2 espagnoles, 2 allemands et 3 français.
Ce n’est pas une croisière de luxe, loin de là. Vu qu’on est tous routard et à cheval sur notre budget, on a opté pour la solution la plus économique : dormir sur des matelas à même le pont. Pas le luxe mais ça me va très bien !
Après les deux premières heures de navigation durant lesquelles on a fait connaissance, on arrive sur l’île de Rinca. On s’acquitte du droit d’entrée et on part faire une petite marche, accompagné d’un ranger.
Y’a pas de lézard !
Les dragons de Komodo peuvent être observés uniquement sur deux îles dans le monde : Rinca et Komodo. Ils peuvent atteindre 3 mètres de long et sont les plus gros varans. C’est plus qu’impressionnant ces bestioles !
Le ranger nous explique quelques caractéristiques de l’animal. Ils chassent très simplement : ils mordent leur proie par surprise et attendent. Leur bouche est pleine de bactéries qui vont faire leurs effets au fil du temps. Ainsi, le dragon suit l’animal blessé durant plusieurs jours, parfois deux semaines, jusqu’à ce qu’il agonise et meurt. Vient ensuite l’heure du repas ! Mais quand ils ont trop la dalle, ils n’hésitent pas à bouffer leurs petits. Oui oui, ils sont cannibales ce qui explique que jamais les bébés dragons ne s’approchent des gros !
Le point négatif de la visite est qu’on a vu des dragons seulement auprès du poste des rangers. Ils attendent patiemment la bouffe que les gardes leurs donnent pour s’assurer que les touristes en verront. Un peu décevant mais bon, c’est tout de même impressionnant.
On navigue ensuite vers Pink Beach, une plage au sable rose pour ceux qui ne parlent pas anglais. Le snorkeling y était pas mal du tout ! On y reste une heure avant de filer vers l’île de Komodo.
La mythique île de Komodo
Là aussi un ranger nous accompagne. C’est rare que les dragons attaquent l’Homme mais c’est déjà arrivé. Lors de la pire année, 31 personnes avaient été tuées tout de même ! Ceux qu’on voit sur la plage ou proche des sentiers ne sont pas très dangereux car habitués à voir des humains. En revanche, des milliers vivant dans la jungle sont beaucoup plus sauvages et agressifs. Il y a un mois, notre ranger a même dû se réfugier en haut d’un arbre pendant 1h30 pour échapper à un dragon !
Le problème majeur à Komodo est la présence d’un petit village de pêcheurs de 2 000 personnes. Il y a quelques années, un gamin de 7 ans a été tué. Les habitants n’ont retrouvé que la moitié de son corps et ont ensuite exterminé plusieurs dragons autour du village. C’est une espèce protégée mais la réaction des villageois est compréhensible. La cohabitation entre les humains et les animaux sauvages est un problème de longue date dont les solutions sont difficiles à mettre en place malheureusement…
Toujours est-il que c’était un rêve pour moi de voir ces créatures hors-normes qui me fascinent depuis tout petit, lorsque je regardais les documentaires animaliers.
Bintang time
Le bateau jette l’encre au large de l’île pour la nuit. L’équipage a préparé de la nourriture excellente et en quantité à chaque fois. On passe la soirée à causer, en contemplant les étoiles avec une Bintang à la main. Elle est pas belle la vie ?!
Comme prévu, on dort sur le pont. Ça a été parfait, bercé par les vagues et rafraîchit par l’air marin. J’ai dormi comme un bébé jusqu’à 4h30 du mat’, l’heure à laquelle le capitaine a démarré le moteur pour reprendre la navigation.
C’est le panard !
On ne peut pas le blâmer puisque ça nous a permit d’arriver tôt à l’île de Padar. Elle est réputée pour son point de vue magnifique. L’île a une forme singulière avec plusieurs baies et des montagnes.
La montée à ce point de vue n’est pas compliquée du tout et se fait en moins d’une heure. En prime, le soleil se lève devant nous avec de beaux reflets sur la mer.
On reste 30 minutes en haut à profiter de la vue et essayer de faire de belles photos. Vraiment un beau panorama qui justifie amplement le réveil très matinal et la petite marche !
Tout ne peut pas être parfait…
On prend le petit-déj’ une fois revenu au bateau, avant de poursuivre vers notre prochain arrêt : nager avec les raies mantas. Malheureusement, ce stop tant attendu a été annulé pour cause de forts courants et vagues… J’avais lu que c’était souvent le cas et quelques agences n’incluent même plus cet arrêt dans le programme après quelques accidents ces dernières années. J’en avais déjà vu à Nusa Penida mais j’aurais aimé en revoir ! Tant pis…
On va donc directement à Kanawa, une île privée avec une poignée de bungalows (au rapport qualité / prix très mauvais paraît-il). On prend les masques, tubas et palmes pour découvrir la vie sous-marine environnante. C’est un très bon spot avec un tombant à environ 50 mètres de la plage. Les coraux sont en très bon état, abritant une multitude de poissons de toutes les couleurs.
On souhaite ensuite se reposer sur la plage mais vu que c’est privé, s’assoir sur un transat ou même une chaise est payant ! Ce genre de truc a tendance a vite m’énerver alors on ne s’éternise pas et retourne au bateau.Pour palier l’annulation de l’arrêt au spot des mantas, l’équipage nous amène à une autre île, Bidadari. C’est minuscule mais au moins il n’y a personne !
La croisière est finie et on retourne à Labuan Bajo en fin d’après-midi. On a tous adoré ces deux jours passés ensemble, à découvrir des îles paradisiaques et surtout observer les mythiques dragons de Komodo.
Le soir, on se fait une bonne pizzeria tous ensemble. Valentino Rossi en personne y a mangé et a laissé un message sur le mur. Un honneur pour le fan que je suis de dîner à La Cucina !
Paradise sunset
Le lendemain, c’est journée glande. J’ai besoin de repos après l’enchaînement des jours intenses de visite à Bali. J’en profite pour aller voir le coucher de soleil depuis le Paradise Bar, qui porte bien son nom. Les couchers de soleil à Flores sont réputés pour être somptueux ; je le confirme !
C’est aussi l’occasion de voir un volcan actif au loin, crachant sa fumée. En journée, il n’est pas visible.
Scooter des pistes
Le lendemain, je décide de bouger un peu plus tout de même et d’aller explorer les environs avec un scooter. Le loueur m’a donné l’un des meilleurs scooters que je n’ai jamais eu, avec guidon de cross, bonne puissance, et pneus neufs. Pas de doute qu’il a dû voir en moi un talentueux pilote ! Pas de chance pour lui car j’en ai profité pour aller dans plein de chemins défoncés et j’ai ruiné les suspensions !
Je suis allé vers le nord de Labuan Bajo, où la côte est magnifique avec des baies aux eaux claires, des collines…
Playa !
Vers midi, je me rends à la plage Waecicu. J’y rencontre une fille déjà aperçue à mon auberge, Rosia, une argentine de Buenos Aires. On passe le reste de la journée ensemble, sur cette belle plage déserte. Pour le coucher de soleil, je l’emmène à un bon spot que j’avais repéré plus tôt dans la journée. Comme la veille, c’est splendide !
J’adore rencontré des hispanophones, ça me permet de pratiquer pour ne pas oublier. En plus, si ça peut être une belle argentine… Ce pays me manque tellement, j’ai hâte d’y retourner un jour !
Direction Java !
Le lendemain, rendez-vous au bureau de l’immigration pour mon visa. Après avoir fait une photo et pris mes empreintes, je vais faire un paiement de 355 000 rupiah dans une banque (pas d’inquiétude, ça ne fait que 20 euros). C’est fini ? Non, non, il faut que j’y retourne en fin de journée pour enfin récupérer mon passeport. Mais au moins c’est fait !
Je peux partir sereinement de l’île de Flores en avion vers Yogyakarta (île de Java). J’y ai passé de très bons moments, certains inoubliables. Même si je n’aurais pas vu grand chose de l’intérieur de l’île qui est splendide paraît-il. Je me sentais trop fatigué pour faire plusieurs heures de bus, bouger tous les jours etc… Il faut savoir écouter son corps et sa tête des fois, et là ils me disaient de me reposer !
5 commentaires
emybee · 31 mai 2018 à 15h42
quelle expérince cette rencontre avec les dragons de Komodo! Je t’ai sélectionné dans mes articles préférés du mois de mai: https://globetrottine.com/2018/05/31/coups-de-coeur-de-mai-2/
Yakarêver · 1 juin 2018 à 8h00
Merci beaucoup, ça me fait plaisir 🙂
Je vais aller regarder ton blog !
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