« L’art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit. »
Voltaire
Un voyage est composé à 95% de jours de bonheur. Reste 5% d’emmerdements et de galères !
J’en ai vécu une belle en attrapant la dengue et en me retrouvant hospitalisé à George Town en Malaisie !
L’insecte le plus dangereux au monde !
Dans cette région du monde, comme en Amérique du Sud ou en Afrique, les moustiques peuvent transmettre un paquet de maladies tropicales : paludisme, zika, chikungunya…et dengue !
J’y avais toujours échappé jusqu’à maintenant. Je me pensais bien parti pour faire l’Amérique du Sud + Asie sans chopper une de ces saloperies. Perdu !
Alors la dengue, c’est quoi ? Laissons Wikipedia nous éclairer :
« La dengue, anciennement appelée « grippe tropicale », « fièvre rouge » ou « petit palu », est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. La dengue est transmise à l’être humain par l’intermédiaire d’un moustique diurne du genre Aedes, lui-même infecté par le virus de la dengue.
Cette infection virale entraîne classiquement fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, fatigue, nausées, vomissements et éruptions cutanées. Biologiquement, on retrouve habituellement une baisse des plaquettes. La guérison survient généralement en une semaine.
Il existe des formes hémorragiques ou avec syndrome de choc, rares et sévères, pouvant entraîner la mort. »
Ça avait l’air plutôt sympa comme maladie alors j’ai voulu la tester pour faire un retour d’expérience à mes lecteurs. Sympa non ?!
La faute à pas de chance ?!
D’après la période d’incubation, il est fort possible que ce soit un moustique indonésien, et plus particulièrement un moustique résidant à Bandung, qui m’a contaminé. P’tit enfoiré !
Durant ce voyage, je me suis toujours protégé contre les moustiques dans les zones avec paludisme (répulsif, vêtements longs…) en sous-estimant totalement les autres maladies. La dengue est en pleine expansion et se retrouve absolument partout en Asie. Les moustiques qui en sont vecteur sont actifs toute la journée et adorent les villes, contrairement aux moustiques du palu qu’on retrouve seulement la nuit dans les zones rurales. Il est donc plus probable d’attraper la dengue que le palu au cours d’un voyage… Et heureusement car le paludisme est plus dangereux !
En plus, c’est la Coupe du Monde…
Les symptômes me concernant sont apparus le 6 juillet, le jour où j’ai quitté Kuala Lumpur pour George Town en bus. La fièvre et les courbatures faisaient leurs apparitions en fin d’après-midi. Déjà pas bien du tout au point de ne pas aller voir France – Uruguay en quart de finale de la Coupe du Monde !
Impossible de dormir la nuit à cause des frissons et de la transpiration provoqués par la fièvre. Je me décide à aller à l’hôpital le lendemain car je sais qu’une fièvre ainsi sans aucun autre symptôme (mal à la gorge, toux…) est synonyme de maladie tropicale. Prise de sang et le verdict tombe : dengue !
Je suis tout de même autorisé à retourner à mon auberge, avec un autre rendez-vous le lendemain pour un nouveau contrôle.
Cadeau d’anniversaire
Ce nouveau test ne s’avère pas du tout concluant et le médecin des urgences décide de m’hospitaliser. Mon taux de plaquettes dans le sang baisse rapidement, ce qui est « normal » avec la dengue mais il est préférable de surveiller.
Pour la première fois de ma vie, me voilà hospitalisé ! Pour m’aider à me rappeler de cette date, la vie a voulu que ce soit le 8 juillet 2018, jour de mes 27 ans..!
Je me dis que je me suis offert un beau cadeau d’anniversaire avec chambre et salle de bain privée, tous les repas inclus… Le luxe pour mon quotidien de routard !
Mais bon, cet anniversaire restera comme le plus pourri de ma vie je pense ; beaucoup moins fun que mes 24 ans fêté à La Paz avec la venue du Pape et finir dans un petit bar à boire de la liqueur de coca !
Repos, repos et encore repos
Toujours est-il que je n’ai pas le choix et qu’il va falloir être patient puisque la dengue dure une semaine. Il n’y a pas de remède ou de médicament spécifique contre cette maladie. Il faut juste ne pas être en déshydratation (j’avais une perfusion pour ça), se reposer beaucoup, et prendre du paracétamol pour atténuer la fièvre et les courbatures… La nature et le corps humain font le boulot eux-mêmes ensuite pour venir à bout du virus !
L’hôpital où je suis allé est très bien avec un personnel compétent et des locaux plutôt modernes. J’ai été bien pris en charge et les équipes de soins se sont bien occupées de moi.
Le seul défaut, comme dans tous les hôpitaux je pense, est la nourriture. Même avec la pire volonté au monde, je serai incapable de faire des plats si dégueulasses je pense..! Le chef cuisto doit avoir un secret bien gardé, sûrement pour que ses clients ne s’habituent pas à sa cuisine et partent au plus vite !
Les journées se suivent et se ressemblent : prise de sang au réveil, sieste, regarder des documentaires, manger un peu, sieste… Une activité débordante ! D’ailleurs, j’ai atteint un niveau que tous les passionnés de la sieste rêvent d’avoir un jour : avoir tellement dormi que le lit a parfaitement pris la forme de mon corps !
On veille sur moi !
Heureusement que j’avais mon PC pour passer ces longues journées. Je tiens à remercier infiniment pour ça les gérants de l’auberge où j’étais à George Town les deux premières nuits (Just Inn). L’auberge est basique mais les gens qui y travaillent sont des amours ! Rencontrer ce genre de personnes durant une galère en voyage est une aide et un bonheur inestimable ! Ils m’ont amené mon sac et toutes mes affaires à l’hôpital dès qu’ils ont su que j’étais hospitalisé. Puis Jackie, l’une des filles à la réception, est venue me voir une après-midi avec Audrey, une voyageuse avec qui j’avais un peu discuté. Ça faisait plaisir d’avoir de la présence, et elles m’ont apporté plein de fruits en plus. Vraiment adorables !
Résurrection !
Bref, après 5 nuits à l’hôpital, mon état s’est amélioré et j’ai pu enfin quitté ma chambre présidentielle. Ça fait un bien fou de sentir le soleil et le vent sur la peau ! J’ai l’impression d’avoir été enfermé pendant un an..!
Mon assurance a tout pris en charge pour moi, mais ça n’a pas été aussi facile que je l’espérais. Jusque là, j’ai toujours été satisfait de l’assurance Chapka (pour des remboursements médicaux en Équateur et au Cambodge, et pour un vol en Argentine). Pour l’hospitalisation, les sommes en jeu étaient plus importantes et je voulais qu’ils payent directement, comme indiqué dans mon contrat. Mais ils n’ont pas été très réactifs et j’ai dû traité directement avec Axa, leur partenaire. Des dizaines de mails envoyés pour relancer et une fois pour bien gueuler et les avertir qu’ils ont intérêt à se bouger le c** ! Mes parents ont dû appeler également (merci papa et maman !). Au moins, l’énervement a fonctionné et ils ont fait le nécessaire pour que je n’ai rien à débourser.
Encore une fois, une assurance voyage est indispensable (libre à vous de choisir laquelle…). Le coût de cette hospitalisation a été bien supérieur au coût annuel de mon assurance !
Ça, c’est fait !
Au final, tout finit bien ! La dengue est une mauvaise semaine à passer mais j’ai eu la « chance » de l’avoir dans l’un des pays les plus développés d’Asie avec un système de santé efficace. Heureusement, je n’ai pas eu la forme « sévère » ou « hémorragique » de la maladie.
Dorénavant, je ferai un peu plus attention aux moustiques ! Il ne faut pas devenir parano mais juste adopter quelques petits réflexes faciles. On apprend de ses erreurs et les épreuves font grandir !
1 commentaire
Découvrir George Town, la ville parfaite - Y a qu'à rêver · 12 décembre 2018 à 11h14
[…] la petite mésaventure qui m’a conduit à l’hôpital pendant presque une semaine, je suis remis sur pieds et prêt à visiter de nouveau ! J’ai […]