Un bus déglingué m’a emmené de Ispahan à Varzaneh, à travers un paysage désertique parsemé de maisons perdues ici et là au milieu d’une chaleur torride.

Varzaneh n’est pas encore une destination connue, il n’y a d’ailleurs aucune ligne à son sujet dans les guides de voyage. Totalement dépaysant et peu de voyageurs dans le village durant ces 3 jours. Pourtant, ça vaut le détour !

The guesthouse où séjourner !

Un routard rencontré à Téhéran m’avait conseillé cet endroit, entouré des paysages magnifiques.

J’ai logé à une guesthouse superbe, nommée Negaar. Elle est tenue par Mohammad, un iranien multilingue ayant étudié les maths à Bordeaux. J’ai eu une belle chambre pour moi seul, avec salle de bain privée, pour 6 euros la nuit. La maison est magnifique avec deux belles cours et des chambres réparties autour. Les murs sont en pisé, comme partout dans les déserts. Du coup, il ne fait jamais trop chaud dans les chambres et même pas besoin d’air conditionné !

En plus, la terrasse sur le toit donne sur la mosquée Jameh, construite en 1 100 et toujours debout ! Le meilleur moment pour les photos est comme souvent le coucher de soleil.

Iran désert varzaneh village

Voyageant de nouveau seul, je vais retrouver mon rythme plutôt tranquille. Ces derniers jours ont été magnifiques mais intenses et fatigants !

Un village désert…

Varzaneh est un village de 15 000 habitants environ. Mais durant l’après-midi, il est totalement désert ! Pas une silhouette visible dans les rues, tout le monde reste au frais dans les maisons.

Iran désert varzaneh village

Rencontre du troisième type

Pour visiter, il est préférable de ne sortir que vers 16-17h. Bien sûr, ce n’est jamais très agité par ici, mais c’est à partir de ces heures qu’on croise les habitants. Les femmes ici ont une particularité qu’on ne retrouve nulle part ailleurs en Iran : elles portent parfois un tchador blanc, et non noir comme bien souvent. Cette tradition remonterait à la religion zoroastrienne. On a l’impression de voir Casper le fantôme marcher dans la rue !

Iran désert varzaneh tchador

Il y a quelques endroits à visiter dans le village, comme un pigeonnier (c’était fermé lorsque j’y suis allé) ou bien le vieux pont enjambant la rivière Zayandeh.

Iran désert varzaneh pont

On fait vite le tour mais j’ai apprécié me balader dans les ruelles du village. Les locaux ne doivent pas voir beaucoup de routards étrangers et me regardaient comme si j’étais un extraterrestre parfois. J’ai essayé de discuter avec quelques personnes mais l’anglais n’est pas très répandu ici.

Iran désert varzaneh village

Du vert au milieu du désert

Le vrai intérêt de venir à Varzaneh est pour ses environs.

J’ai fait appel à un taxi local un matin pour commencer les visites. Je n’ai pas trop su son prénom car quand il me le disait, je comprenais Umbrella, ce qui signifie « parapluie » en anglais… Il avait la quarantaine mais prenait des cours pour apprendre l’anglais et le français car il aimerait travailler plus dans le tourisme. Un monsieur gentil et motivé !

Le véhicule quitte la route asphaltée pour s’aventurer dans un paysage désertique. On aperçoit proche de la route le caravansérail de Varzaneh, non utilisé à ce jour. On suit un chemin qui était autrefois la route de la soie ; ça me laisse rêveur de m’imaginer ces longues caravanes parcourant des milliers de kilomètres.

Après une demi-heure de trajet, le Black Volcano est devant nous. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un volcan dont la dernière éruption remonte à…on ne sait pas trop quand car ça fait beaucoup trop longtemps (des millions d’années ?).

On monte au sommet en vingt minutes de marche (oui ce n’est pas le volcan Cotopaxi ou le Rinjani !). De là haut, on a une très jolie vue sur le désert et sur les wetlands.

Iran désert varzaneh black volcano

Après la descente, Umbrella me conduit justement à ces wetlands (terres humides). Juste auprès du désert se trouve le lac Gavkhuni, alimenté par des rivières. Il y a une dizaine d’années, les eaux étaient remplies de poissons et beaucoup d’oiseaux migrateurs s’y trouvaient (cigognes, flamants roses…). Avec le réchauffement climatique, ces espèces se font de plus en plus rares malheureusement.

Iran désert varzaneh wetlands

Il me ramène à ma guesthouse en fin de matinée, avant les fortes chaleurs de la mi-journée.

Perspectives différentes

Brice, un autre voyageur français au long cours, arrive dans l’après-midi. On partage les frais pour partir dans le désert avec Abu, travaillant à la guesthouse.

Comme dans le désert près de Kashan, il y a un autre lac salé ici. Il est beaucoup plus blanc et donc plus beau, donc je ne regrette pas de le visiter !

Iran désert varzaneh sel

L’horizon blanc à l’infini est impressionnant et c’est l’occasion de faire des photos faisant jouer les perspectives, comme à Uyuni.

Iran désert varzaneh sel

Certaines parties de ce lac sont exploitées pour extraire le sel. Il suffit juste de creuser un peu et l’eau remonte, permettant ainsi de le récupérer facilement. On s’amuse à mettre les pieds dans cette eau saturée en sel (attention aux plaies si vous en avez, ça risque de piquer un peu !).

Iran désert varzaneh sel

Rider les dunes !

On prend ensuite la direction du désert, tout proche. C’est fou comme marcher dans le sable pour aller en haut des dunes est méga fatigant !

Iran désert varzaneh dunes

Mais une fois en haut, la vue sur l’étendue de sable est chouette. En plus, on a pris des planches de snow pour dévaler les dunes ! On s’est pas mal débrouillé en descendant des pentes très inclinées et longues sans se casser la gueule (mais pas toujours, il y a eu de belles chutes la tête la première dans le sable aussi !).

Iran désert varzaneh sandboard

On reste en haut des dunes pour assister à un joli coucher de soleil sur les montagnes au loin.

Iran désert varzaneh sandboard

La voie lactée, si proche…

On a le droit au petit thé habituel en attendant que la nuit tombe parfaitement. Le ciel étoilé et la voie lactée apparaissent. Abu, qui est ingénieur et anthropologiste, connaît aussi parfaitement bien les étoiles et les constellations. Il nous explique comment les reconnaître etc…mais j’ai déjà tout oublié il me semble !

Le dîner nous attend à la guesthouse donc on finit par rentrer. J’ai pris tous mes repas à la guesthouse, car pas beaucoup de bons restaurants dans le village. En plus, la nourriture préparée était vraiment délicieuse, saine et originale. Bref, je recommande vivement de rester à Negaar Guesthouse pour ceux allant à Varzaneh !

Après trois nuits dans l’auberge au meilleur rapport qualité / prix de mon voyage je pense, je poursuis ma descente vers le sud de l’Iran !


5 commentaires

Yazd : le charme d'un labyrinthe de ruelles - Y a qu'à rêver · 10 décembre 2018 à 16h11

[…] des éloges. Elle se situe plus ou moins sur l’axe touristique « classique » et proche du désert de Varzaneh, où j’étais […]

Kurdistan - Du 12/09 au 16/09/2018 - Y a qu'à rêver · 10 décembre 2018 à 17h38

[…] moins la route touristique « classique » d’Iran, à l’exception d’Alamut et Varzaneh, j’ai décidé de partir un peu à l’aventure. Direction le Kurdistan ! Je vous le dis […]

Wadi Rum : le plus beau désert du monde - Y a qu'à rêver · 11 décembre 2018 à 14h45

[…] mais l’inclinaison de la dune n’est pas suffisante donc beaucoup moins bien qu’à Varzaneh […]

Ispahan : la perle bleue du Moyen-Orient - Y a qu'à rêver · 27 décembre 2018 à 15h02

[…] Après cette belle soirée, je poursuis ma route seul vers le désert de Varzaneh. […]

Entendre les échos dans la vallée de Dana, en Jordanie - Y a qu'à rêver · 27 décembre 2018 à 15h28

[…] à la fin du village. Juste derrière se trouve le spot parfait pour le coucher de soleil. Comme à Varzaneh, en Iran, le proprio m’a dit de choisir la chambre que je voulais car l’hôtel […]

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