Dilijan est la destination par excellence en Arménie pour ceux qui recherchent des randonnées en montagne et de la verdure. Évidemment, il y a aussi des monastères dans la région. Une étape superbe !
« Le vagabond enjambe l’idéologie et les clôtures qui toutes deux empêchent de gambader. Il ne veut en rien changer le monde qui l’entoure, il veut réussir à le fuir le plus esthétiquement possible. Il ne veut pas se battre, il s’échappe. Il n’est pas en croisade, il est en croisière. Il n’appartient à aucun groupe, il lui suffit d’un chien fidèle ou d’un oiseau apprivoisé pour se sentir en compagnie. »
Sylvain Tesson
Le monastère Haghartsin
Je quitte le lac Sevan vers 10h ; direction les montagnes ! Seulement 35 kilomètres pour rejoindre la petite ville de Dilijan, mais un peu plus long que prévu car un grand tunnel était fermé et j’ai donc dû emprunter l’ancienne route en lacets qui monte tout en haut du col.
Une fois à Dilijan, je poursuis encore 15 kilomètres en moto pour rejoindre le monastère de Haghartsin, le plus connu de la région. Il est 11h et l’endroit est encore très calme.
Je visite les différents bâtiments qui composent le monastère. Une arménienne, seule à genoux, chantait dans l’église avec une très belle voix qui résonnait.
Il y a aussi un grand réfectoire où doit avoir lieu les gueuletons, anniversaires, soirées étudiantes endiablées…
Un petit kilomètre avant le monastère, un endroit permet d’avoir une jolie vue sur celui-ci. Il est entouré de collines recouvertes de forêt. Autant de végétation contraste avec l’aridité du reste du pays à cette période de l’année.
Ces grandes vallées vertes donnent envie d’explorer les environs. Mais patience, ça sera pour le lendemain !
Dilijan
Direction Dilijan pour clôturer cette matinée. J’y arrive vers midi et m’installe à une table du Café #2 pour déjeuner au bord du petit lac.
Une fois rassasié, je me rends à la Guesthouse Ojakh. Elle est excentrée du « centre » (le centre de Dilijan est le gros rond-point à l’entrée et la place avec les deux supermarchés), mais la moins chère de la ville. Elle est tenue par deux sœurs très gentilles et attentionnées qui offrent sans arrêt des fruits du jardin, des gâteaux, le thé…
La guesthouse est basique avec les toilettes et la douche dans un petit bâtiment séparé mais au moins j’ai une chambre privée pour le prix d’un dortoir. J’y ai très bien dormi !
L’après-midi, je m’occupe de la Loca : nettoyage complet de la chaîne et graissage, les petites vérifs habituelles… La petite cour de la guesthouse était parfaite pour ça. Je m’occupe également de mes bottes en mettant du scotch au bout car elles commencent à s’abîmer et ne sont plus très étanches. Il est temps de commencer le trajet du retour !
La guesthouse étant loin des restaurants, j’ai utilisé la petite cuisine à disposition les deux soirs pour me faire à manger.
Journée randonnée dans le parc national de Dilijan
Le second jour, c’est randonnée dans le parc national de Dilijan !
A 9h, je prends un taxi (Yandex) pour aller au lac de Parz, à 15 minutes de trajet. Le lac est désert tôt le matin mais il doit y avoir du monde parfois à la vue des restaurants qui le bordent. Le lac de Parz est le point de départ de ma randonnée, repérée sur Hike Armenia.
Un jeune chien un peu foufou se joint à moi au lac et me suivra une bonne partie de la journée. Il a marché trois fois plus que moi si on compte toutes les courses qu’il a fait pour chasser les papillons, les oiseaux…
Après le lac, le sentier monte progressivement à travers la forêt durant 6 kilomètres. J’apprécie la première demi-heure de marcher entouré d’arbres mais je dois avouer que les randos en forêt, c’est pas mon truc… Je m’en lasse vite, et j’ai bouffé des centaines de toiles d’araignées sur ce chemin pas très emprunté probablement !
Le sentier est très bien indiqué avec un marquage rouge et blanc. Sinon, il y a aussi des petites pancartes clouées aux arbres avec des prières. Sérieux, même au milieu d’une forêt, les religieux ne peuvent pas me laisser peinard ? Je me balade dans la nature, je n’ai pas envie de lire des extraits de leur bouquin de science-fiction ! Amen.
Tagavar
A force de monter, on sort de la forêt (avec mon petit chien). L’endroit s’appelle Tagavar et on a une vue dégagée sur les collines, falaises, montagnes…
La région est surnommée la « Suisse arménienne ». Dès qu’il y a des montagnes et des forêts, c’est la Suisse..! Ça peut y ressembler mais quand on voit les villages et les villes, on remarque vite que le PIB n’est pas le même !
Je comptais faire une pause à cet endroit mais une meute de cinq chiens a déboulé, dont un gros molosse. Ils voulaient s’en prendre à mon fidèle compagnon, beaucoup plus petit qu’eux. On a donc déguerpi rapidement !
Goshavank
Ensuite, deux kilomètres de descente pour atteindre le village de Gosh, niché au fond d’une vallée.
Devinez ce qui est connu dans ce village ? Un monastère pardi !
Ce n’est pas le plus visité par les touristes étrangers mais les arméniens y viennent nombreux. Ce que j’ai bien aimé, c’est que ce monastère est encore en activité et on croise donc des prêtres vaquer à leurs occupations (c’est-à-dire glander sur un banc lors de ma visite). Comme dans tous les monastères, on trouve ces vieilles pierres avec plein de gravures et motifs. Ces pierres s’appellent des khatchkar (voilà, ça ne change rien du tout à votre vie ni à la mienne mais je voulais partagé ce que j’ai appris).
Le lac de Gosh
La randonnée ne s’arrête pas là ! Mon petit chien oui par contre, qui souffre de la chaleur. Normalement il fait entre 20 et 25 degrés l’après-midi à Dilijan. Le climat y est connu pour être doux. Mais le seul jour où le thermomètre dépasse les 30, c’est le jour où j’ai choisi de marcher évidemment…
J’avais vu une autre rando sur le très bon site Hike Armenia. Le lac de Gosh ne se situe qu’à trois kilomètres du village, par une courte grimpette à travers la forêt.
Pas de restaurants ou autres installations autour du lac. C’est plus naturel ! Le lac de Gosh n’est pas très grand mais est un très bel endroit !
Je pensais faire mon pique-nique ici mais je rencontre les deux seules personnes présentes au lac aussi. Il s’agit d’un couple de Dilijan qui a campé ici la nuit passée.
Lorsqu’il apprend que je suis venu en moto jusqu’en Arménie, l’homme devient le plus gentil au monde ! Il est motard aussi, et m’offre un verre de bière fait maison, me propose des snacks… Ils tiennent un petit camping dans les montagnes et me disent que je suis le bienvenu, tout sera gratuit ! Super sympas, j’accepte la bière et les gâteaux mais pour la nuit, je vais rester à ma guesthouse de Dilijan !
Retour en stop
Ils sont venus ici avec un 4×4 (la piste est très mauvaise !). Ils me proposent de me redescendre, ce que j’accepte. Je ne suis resté que 15 minutes au lac de Gosh du coup, le temps de boire un bière !
De retour au village, il doit arrêter le 4×4 car le radiateur a lâché et le moteur surchauffe sérieusement. Je les remercie quand même et retourne vers le monastère pour manger, où mon petit chien me retrouve et me fait la fête !
Mais je ne reste pas éternellement ici, il faut rentrer à Dilijan. Je fais du stop et deux jeunes de Erevan en visite ici acceptent de me déposer au grand rond-point de la ville, d’où je marche ensuite les 3 kilomètres jusqu’à ma guesthouse.
Cette randonnée de 11,4 kilomètres entre le lac de Parz et le lac de Gosh est très jolie et se fait assez facilement. Une bonne pioche parmi les nombreuses possibilités à Dilijan !
Je poursuis le lendemain matin ma remontée vers la Géorgie, avec un stop à Alaverdi !
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Alaverdi, ancienne cité minière au potentiel touristique incroyable - Y a qu'à rêver · 9 septembre 2023 à 12h29
[…] nouveau une courte étape pour rejoindre Alaverdi depuis Dilijan avec seulement 90 kilomètres. La route a dû être refaite récemment car elle est en très bon […]