« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Marcel Proust

De retour à Kathmandu ! Après l’air pur des Annapurnas, retour dans le bruit et la pollution de la capitale népalaise. Je suis revenu ici pour visiter la vallée entourant la ville, et également pour partir dans quelques jours vers la région de l’Everest.

North Fake

J’en ai aussi profité pour faire du shopping. Ce n’est pas vraiment ce que je préfère, mais je n’ai pas eu le choix. Lunettes de soleil cassées, et ma polaire oubliée dans le bus… Le quartier de Thamel est rempli de petits magasins de vêtements de montagne. Que de la contrefaçon mais des prix tout petits, en témoigne ma polaire « North Face » négociée à 5 euros !

Bhaktapur : Durbar Square

En premier, je suis allé avec Mathilde à Bhaktapur, à une dizaine de kilomètre. Kathmandu s’est tellement étendue qu’on ne remarque même plus qu’on change de ville. Une urbanisation chaotique, tout comme la circulation

Népal Kathmandu circulation

Il faut payer pour entrer dans la ville de Bhaktapur (1 500 roupies, soit environ 12 euros). C’est cher pour le Népal. Mais l’argent sert normalement à restaurer la ville et les monuments après le séisme de 2015.

Elle est considérée comme la plus belle ville du Népal. Et c’est vrai que c’est chouette ici ! Le Durbar Square est plus beau qu’à Kathmandu, et nettement moins abîmé. On l’a visité le matin, lorsque c’est calme, avant que tout le monde arrive l’après-midi.

Népal Bhaktapur Durbar Square
Népal Bhaktapur Durbar Square

La religion hindoue a un côté très érotique. On voit souvent gravé sur les pierres des temples des dessins très suggestifs. La religion est de suite plus intéressante.

Les rues de Bhaktapur

La visite ne se limite pas à Durbar Square. On déambule dans la ville, en découvrant des temples un peu partout dans les ruelles. L’ethnie majoritaire de la ville sont les newares. Tous les hommes ont des petits chapeaux facilement reconnaissables. Et c’est ça qu’on a adoré au final : voir les habitants jouer aux cartes, faire sécher le riz ou l’orge dans la rue, vendre des fruits et légumes sur le marché…

On mange le midi dans un resto surplombant une place superbe, Taumadhi Tole, avec le plus haut temple du pays.

Népal Bhaktapur Taumadhi Tole
Népal Bhaktapur Taumadhi Tole

Et on ne pouvait pas partir d’ici sans goûter la spécialité de la ville, le jujudhau. Un yaourt qu’on mange dans un pot en terre cuite, censé être le plus crémeux au monde. C’est bon, mais ça reste un yaourt !

Népal Bhaktapur yaourt jujudhau

Retour à Kathmandu en fin d’après-midi.

Le lendemain matin, c’est mission permis de trek et droit d’entrée pour le parc de l’Everest. Encore payé environ 45 euros. Mais c’est rapide si on y va dès l’ouverture à 9h.

L’après-midi, shopping… Mathilde quitte le Népal le soir pour retourner en France (faut bien qu’il y en ai qui bosse un peu !), et donc c’est achat de souvenirs et cadeaux. Et je dois bien reconnaître ses talents pour négocier !

Boudhanath

Étant désormais seul, j’en ai marre de Kathmandu et je ressens le besoin de bouger d’ici, le temps d’une nuit. Je décide donc de partir à Boudhanath. J’ai pris un bus local pour y aller, car ce n’est qu’à 7 kilomètres de Thamel. Erreur : au Népal, prendre un bus local avec un gros sac à dos devient vite très chiant. C’est bondé, je suis debout dans l’allée et je ne sais même pas où poser mon sac. J’ai pris un taxi pour le retour, le prix n’étant que de 3,5 euros…

Bref, me voilà tout de même arrivé à destination. Je trouve une guesthouse top, recommandée par d’autres voyageurs auparavant. Même pas 5 euros la chambre privée, le bonheur ! Elle appartient à un monastère, et est collée à celui-ci.

Népal Boudhanath monastère

Pashupatinath : le lieu saint du Népal

Une fois mon sac posé, je ne m’y attarde pas, et je trace à Pashupatinath. Ce n’est qu’à 2 km, et j’opte donc pour la marche à pied. C’est un des lieux les plus sacrés du pays, donc tous les habitants connaissent et peuvent m’indiquer la direction.

J’y arrive par une colline, avec plein de singes et de petits temples, plus ou moins à l’abandon.

Népal Pashupatinath

Il y a de nombreux sâdhus, ces hommes qui ont renoncé à tout ce que propose la société pour se consacrer uniquement à la religion et à la recherche spirituelle. Ils ne possèdent rien, et passent leurs vies à se déplacer, vivant des dons qu’ils reçoivent. Certains sont ici en pèlerinage, d’autres sont plutôt devenus des business man je pense et font payer pour les photos. Dans tous les cas, ce sont vraiment des personnes intrigantes. Certains n’ont même pas de vêtements et se couvrent de cendres.

On ressent très vite le côté sacrée de l’endroit. Le Golden Temple est un lieu important pour les hindous. Son accès leur est d’ailleurs réservé. Impossible de le visiter, mais je trouve ça judicieux de garder quelques endroits religieux à l’écart du tourisme.

Népal Pashupatinath Golden Temple
« Ce n’est pas la chair qui est réel, c’est l’âme. La chair est cendre, l’âme est flamme. » Victor Hugo était hindou

L’endroit est très connu pour une autre raison. En bas du temple passe la rivière Bagmati, qui se jette dans le Gange ensuite. Au même titre que le Gange, elle est considérée comme sacrée. Des crémations ont lieux ici, et ont la même valeur qu’à la mythique ville de Varanasi en Inde.

Une trentaine de crémations se déroulent chaque jour. J’en ai vu 4, et ça fait bizarre.

La crémation juste en bas du temple est réservée pour les personnes riches. Plus loin, c’est les pauvres.

Népal Pashupatinath crémation
Népal Pashupatinath crémation

Mais le rituel est le même il me semble. Le mort est transporté, couvert d’un linceul blanc et couvert de fleurs oranges, vers la rivière. Sa famille mouille ses pieds et son visage avec l’eau sacrée du Bagmati. Puis il est amené sur le bûcher, le corps orienté vers le nord en direction de l’Himalaya, la demeure des Dieux. La crémation dure environ 3-4h avant qu’il ne reste plus rien, et que les cendres soient toutes tombées dans le fleuve.

Népal Pashupatinath crémation

Assister à ça procure un sentiment étrange. Le rapport à la mort est vraiment différent entre occidentaux et hindous, ou bouddhistes. Notamment la croyance en la réincarnation. Ça fait réfléchir, et une fois encore, il faut absolument oublier ses critères et croyances avant un voyage, afin d’essayer de comprendre la mentalité et spiritualité des pays visités.

Népal Pashupatinath
Népal Pashupatinath rivière Bagmati

Boudhanath : la ville tibétaine

Je retourne à pied à Boudhanath, en début d’après-midi. C’est une ville essentiellement peuplée de Tibétains, ayant fui après l’invasion chinoise. Et les Tibétains, question religion, ils ne rigolent pas ! Il y a une cinquantaine de monastères dans cette ville ! Le plus connu est le monastère Shechen, où vivent 400 moines. Et c’est ici que Matthieu Ricard, le moine français proche du Dalaï-Lama, réside une partie de l’année. Il y a une école bouddhique dans ce monastère, et donc beaucoup d’enfants.

Népal Boudhanath moines

On croise des moines tous les dix mètres dans cette ville. Je ne sais pas combien il y en a, mais c’est impressionnant.

Boudhanath est aussi connu pour son Stûpa, le plus grand du pays (une centaine de mètres de circonférence).

Népal Boudhanath stûpa
Népal Boudhanath stûpa

Le haut a été endommagé par le séisme, mais reconstruit à l’identique. De nombreuses personnes y viennent faire le tour, toujours par la droite.

J’y suis retourné pour le coucher du soleil, et l’ambiance était encore plus incroyable. Peu de personnes dorment ici ; la plupart font la visite à la journée depuis Kathmandu. Il n’y avait donc plus beaucoup de touristes, mais des centaines et des centaines de croyants. Ils faisaient le tour en priant, et même en s’agenouillant parfois. On entendait également les prières des moines d’un monastère donnant sur la place, avec les trompettes tibétaines, cymbales et tambours. Je n’ai pas souvenir d’avoir déjà vu une telle ferveur religieuse.

Népal Boudhanath stûpa

Vivre avec les moines à Boudhanath

Le soir, j’ai mangé dans un petit resto, et j’ai eu un grand sourire en ouvrant la porte. Une vingtaine de moines âgées d’une dizaine d’années, accompagnés de leur maître, dînaient ici ! De beaux sourires, et j’ai pu parler avec le moine qui accompagnait les enfants. Bref, je pense me rappeler longtemps de ce dîner.

Je dors donc dans ma chambre privée, proche du monastère. Bonne expérience, mais pas à refaire tous les jours. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que les moines prient très tôt le matin, vers 5h, avec trompettes et tambours. La grâce mat’ ne fait pas partie de leur vocabulaire ! Je me suis donc réveillé tôt aussi. Je me balade la matinée dans la ville, avant de prendre un taxi pour retour à Kathmandu.

Tuer le temps à Kathmandu

Après avoir réfléchi, je décide d’attendre des amis pour faire le trek de l’Everest. Billets d’avion achetés pour Lukla, l’aéroport le plus dangereux au monde, pour le dimanche 29 octobre !

J’ai encore quelques jours à tuer avant le départ du coup. Je visite l’ancien quartier hippie de Kathmandu, près de Freak Street. Les premiers routards à venir au Népal ont été les hippies dans les années 60. Ils passaient l’été à Kathmandu, et l’hiver à Goa, en Inde. Elle est pas belle la vie de hippie ?! Il y a encore quelques auberges par ici, mais elles sont devenues bien crados paraît-il. Sur conseil d’un ami voyageur, je suis allé au Snowman Café : un minuscule endroit n’ayant pas changé depuis 50 ans !

Patan

Pour finaliser ma visite de la vallée, nous sommes allés à Patan, avec Matthieu (avec qui je vais faire le trek de l’Everest) et Daniel (un australien). Une ville qui a été également engloutie par Kathmandu. Là encore des temples. Mais beaucoup sont en reconstruction, avec des échafaudages, donc pas très beau à voir. C’est moins joli que Bhaktapur, ou même Boudhanath. Il y a un musée intéressant expliquant les différents courants du bouddhisme et de l’hindouisme, et présentant le nombre incalculable de Dieux de ces religions.

On s’y promène en se perdant dans les ruelles pour finir la journée.

Népal Patan

Le samedi 28 octobre est réservé à la préparation du trek.

Everest, Lhotse, Makalu, Cho Oyu… Me voici !


3 commentaires

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