Après 2 jours à Mindo, je me rends à Latacunga. Deux bus à prendre (4 heures), deux taxis (1h45), le tout pour 8 dollars. Je loge à l’hostal Tiana, une auberge pas chère où on peut rencontrer beaucoup de routards. Dès mon arrivée, j’ai rencontré un italien, revu un pote New-yorkais de Quito (on se suit !), et un breton de Saint-Brieuc, Ronan.
Préparer son trek à Latacunga
Latacunga est une ville où il n’y a pas grand-chose à faire. Même rien du tout mais elle est bien placée et me sert donc de base.
En plus, le patron de mon hôtel tient aussi une agence de trek et nous donne des bons conseils pour faire la boucle de Quilotoa. Sympa de sa part car il aurait pu nous dire que ce n’était pas possible de le faire seul et qu’on devait payer un guide…
En plus, ce trek va nous permettre de s’acclimater à l’altitude avant de faire l’ascension du volcan Cotopaxi. Au programme : 4 jours de marche qu’on fait dans le sens le plus difficile, c’est-à-dire en montant de plus en plus. On est un peu sado mais ça nous fait arriver au cratère de Quilotoa, le plus bel endroit du trek.
On laisse quelques affaires dans des casiers à notre hôtel à Latacunga pour alléger nos sacs. Je pars finalement avec 8 kilos sur le dos.
07/03 : 1er jour du trek : Sigchos à Isinlivi (14 kilomètres)
On part à 9h30 de Latacunga avec Ronan en bus direction Sigchos. Le gars du bus nous avait dit qu’il fallait 1h30 de trajet. Il s’est un peu foutu de nous car on a mis plus de 2h finalement. Il faut s’habituer à la notion du temps sud-américaine !
Sigchos est un petit village au milieu des Andes Équatoriennes. Ce n’est pas bien grand mais on galère à trouver le début du trek. On croise un couple qui finit le trek (ils l’ont fait dans le sens facile, petits joueurs !) et ils nous indiquent le début. On peut enfin se lancer !
Les paysages sont vraiment beaux et tout est très calme, aucun bruit hormis celui de la nature. On passe dans des vallées, par des cols… Le chemin n’est pas très dur hormis une grosse montée de 45 minutes !
En route, on croise un bouc avec des chèvres et des petits. Ce con de bouc ne trouve rien de mieux à faire que de venir vers nous, d’un air un peu menaçant… Il est en plein sur le chemin et si on continue d’avancer, il va finir par charger. On avait choppé des bâtons en bois pour les chiens errants qui peuvent être bêtes, mais ça ne marche pas pour un bouc apparemment ! On prend quelques caillasses et les lui lance. Il finit par flipper et se barre dans un champ avec sa petite famille.
On arrive finalement à Isinlivi (2 900 mètres d’altitude) à 15h. On n’aura mis que 3 heures, ce qui est plutôt pas mal. Dans ce bled, il n’y a que 2 hôtels, qui sont totalement vides. Le moins cher est le mieux, du coup c’est vite vu ! 14 dollars la nuit avec petit-déj et dîner inclus. La vue de la chambre est sympa en plus.
Le soir, ils nous font un bon petit repas qui nous requinque.
08/03 : 2ème jour du trek : Isinlivi à Chugchilan (13 kilomètres)
Debout à 7h30 et départ à 8h30 d’Isinlivi, village tout à fait charmant au passage ! Le parcours aujourd’hui s’annonce plus compliqué.
Le début est cool, on descend dans la vallée jusqu’au Rio Toachi. On longe la rivière, et passe sur des petits ponts en bois.
Il y a de jolies fermes le long de la rivière, qui vivent en totale autonomie. Ce sont vraiment les Andes typiques, plus beau encore que ce que j’imaginais.
En plus, le soleil est au rendez-vous aujourd’hui donc les couleurs sont encore plus belles. Mais du coup, il fait bien chaud à marcher avec nos sacs !
Repos à Chugchilan
Après être descendu dans la vallée, il va falloir qu’on remonte et pas qu’un peu ! On est à 2 600 mètres et on doit arriver à Chugchilan qui est perché à 3200, le tout en 6 kilomètres. On en chie pas mal mais les paysages sont tellement beaux que ça nous motive à souffrir un peu. En chemin, on rencontre Raul, un habitant de Chugchilan. Il ne reste que 2 kilomètres et on finit avec lui. Il nous informe sur les hôtels et nous indique le moins cher (hostal Cloud Forest). On arrive à 13h.
On mange un bon repas. Ronan va au centre de soin car il n’est pas au top de sa forme, pendant que je me balade dans le village et regarde des jeunes jouer au volley sur la petite place.
L’hôtel est vraiment cool encore. On voit le cratère de Quilotoa au loin (notre objectif final) et il y a une salle de jeux avec billards, ping-pong… Le tout pour 15 dollars avec dîner et petit-déj.
09/03 : 3ème jour du trek : Chugchilan à Quilotoa (11 kilomètres)
Aujourd’hui, c’est l’étape la plus courte en distance, mais paradoxalement la plus longue car on va monter à 4 000 mètres d’altitude (1 100 mètres de dénivelé dans la journée). On part à 8h30.
C’est beaucoup plus difficile de se repérer aujourd’hui car il n’y a plus beaucoup de peinture jaune sur les arbres pour indiquer le chemin et on s’est rendu compte que les cartes que l’hôtel nous a filées ne sont pas fiables du tout (et de toute façon, on les a perdues !).
Les paysages sont toujours autant magnifiques et le temps toujours au top. On a de la chance.
Mais les difficultés arrivent, et c’est parti pour 4 heures de montée jusqu’au sommet du cratère de Quilotoa. C’est vraiment dur après avoir bien marché ces derniers jours. Et l’altitude fait qu’on est vite essoufflé en plus, mais on s’en sort très bien !
La récompense ultime !
On arrive finalement en haut du cratère après une dernière montée méga dure (j’avais les mollets en feu !). C’est tout simplement magnifique. Il y a une lagune dans le cratère, de couleur verte émeraude avec le soleil. L’une des plus belles choses que j’ai vue depuis le début de mon périple.
Par contre, il fait très froid à 4 000 mètres, et il y a beaucoup de vent. Obligé de s’habiller en mode sports d’hiver (gants, bonnet, écharpe, manteau…).
Le petit village de Quilotoa (280 habitants), où on va passer la nuit, est de l’autre côté du cratère et on met une bonne heure à y arriver après avoir fait une pause bouffe. On se trouve un hôtel pas cher et très rustique. Par exemple, quand on veut utiliser de l’eau pour les toilettes ou la douche, il faut avertir le proprio pour qu’il mette en marche le système. Et il y a aussi quelques petits scarabées qui se baladent par ci par là ! Par contre, ce qui est cool, c’est qu’on a notre propre poêle dans notre chambre pour faire du feu et chauffer la pièce !
On va voir le coucher de soleil sur la lagune pour bien finir cette journée.
On est crevé et dodo hyper tôt !
10/03 : 4ème jour du trek : Lagune de Quilotoa
Ronan se réveille à 6h pour aller voir le lever du soleil sur la lagune. Je devais y aller aussi mais pas la force de me lever à cette heure-là ! Finalement tant mieux, car il y avait des nuages et il n’a pas vu grand-chose !
Je me lève et une fois prêt, on descend dans le cratère pour aller au bord de l’eau. Ici, on est abrité du vent glacial qu’il y a dans le village, et avec le soleil c’est même agréable. On y reste 2 heures tranquillement à contempler tout ça et causer. J’ai vu mon premier lama au loin, mais quand j’ai voulu aller le voir de plus près, il n’était plus là. Salop !
Pour remonter, c’est une autre histoire avec 400 mètres de dénivelé. Et après 3 jours de trek dans les Andes, j’ai les mollets et les cuisses hyper contractés. On ne met que 40 minutes tout de même, au lieu d’une heure et demie comme écrit dans les guides. On est habitué désormais et on est devenu de vrais pros !
Nous mangeons dans un bon petit resto pour trois fois rien et prenons le bus à 12h30 pour revenir à l’hôtel à Latacunga !
Un trek splendide !
Ça aura été 4 jours fatigants mais vraiment géniaux ! On n’a croisé quasiment aucun touriste les 3 premiers jours. On était seul au milieu des Andes avec les locaux.
A Quilotoa, le village a perdu de son charme car c’est devenu un peu touristique. Beaucoup de monde vient voir la lagune juste à la journée.
Mais les locaux rencontrés ont été tous extraordinaires et d’une gentillesse incroyable. Ils venaient vers nous, nous demandaient où on allait et nous indiquaient le chemin, alors qu’on n’avait rien demandé !
Entre eux, ils parlent Quechua en plus. C’est une région très typique qui a conservé sa culture et ses traditions. J’ai essayé d’apprendre quelques mots de base du Quechua avec le proprio de l’hôtel à Quilotoa, mais je ne m’en rappelle déjà plus, c’est assez compliqué !
Bref, un trek excellent qui donne envie d’en faire encore et encore !
Maintenant, le prochain objectif est l’ascension du plus haut volcan actif du monde : le Cotopaxi (5 900 mètres) ! Ce sera beaucoup plus dur mais on va le tenter, et le réussir !
Blog photos de Ronan : http://ronangabillard.com
4 commentaires
LE MARRE Isabelle · 18 mars 2015 à 20h24
Salut GUILLAUME
Un petit bonjour de l’Hermitage.
tes photos sont superbes, et je t’envie de voir tous ces paysages magnifiques.
Profite. Je reviendrai visiter ton site . Fais attention à toi. Bises . Isabelle LE MARRE
Que faire à Mindo, la rain forest de l'Equateur - Y a qu'à rêver · 26 décembre 2018 à 14h30
[…] m’a fait du bien d’être ici mais maintenant direction Latacunga. Au programme : trek, trek, trek […]
Ascension du volcan Cotopaxi (5 897 mètres) - 15/03 et 16/03/2015 - Y a qu'à rêver · 26 décembre 2018 à 15h19
[…] rigole plus ! Après s’être entraîné et acclimaté à l’altitude avec Ronan durant le trek de Quilotoa, on passe à quelque chose de bien plus difficile paraît-il : l’ascension du plus […]
Le Trek du Tour du Mont Blanc : à la découverte des Alpes - Y a qu'à rêver · 28 juillet 2019 à 16h01
[…] plus beaux treks de la Cordillère des Andes (Torres del Paine, El Chaltén, Cordillère Blanche, Quilotoa, Condoriri, El Cocuy…), ceux dans l’Himalaya (Annapurnas, Everest, Langtang…), […]