« Parce que nous sommes des Hommes forgés par nos rêves. Parce que sans nos rêves, nous sommes morts. »

Kilian Jornet

L’Everest, le toit du monde. 8 848 mètres. Rien que le nom me fait rêver depuis de nombreuses années. Venir au Népal sans voir cette région, appelée Sagarmatha, était donc inconcevable pour moi.

Après avoir payé de nouveau un permis et un droit d’entrée, on s’est lancé dans ce trek avec Matthieu, un français rencontré dans l’avion Paris-KTM, et Katrin, une allemande.

Deux moyens existent pour rejoindre Lukla, le point de départ :

  • une journée entière de bus et au moins 3 jours de marche
  • prendre l’avion durant 30 minutes, pour 280 euros A/R

C’est sûr, ça fait cher… Mais on a opté pour le moyen aérien ! Rien que ça, c’est déjà une aventure au Népal ! D’ailleurs, toutes les compagnies népalaises sont sur la liste noire internationale.

Jour 1 : Kathmandu – Phakding (2 610m)

Notre avion était prévu à 9h15, le dimanche 29 octobre. Mais c’est le Népal, faut pas oublier. L’aéroport pour les vols nationaux est un beau bordel.

De petits avions d’une dizaine de places permettent de rejoindre Lukla. Ils sont souvent annulés à cause d’un vent un peu trop fort ou d’un ciel trop nuageux. Et c’était le cas la veille de notre départ. Tous ces avions ont donc été reportés au dimanche. Il y avait vraiment beaucoup de monde dans l’aéroport.

Et l’organisation népalaise est légendaire… Cherchez l’erreur : il y a une seule piste, mais 4 avions prévus à 9h15. Comment est-ce possible ? Bah, c’est simple, même si la météo est bonne, il y aura forcément du retard !

On peut s’estimer chanceux, puisqu’on partira le jour prévu, avec seulement 3h30 de retard.

Un vol interminable

Le vol ne dure que 30 minutes, mais avec ces petits avions, c’est suffisant ! Ça secoue beaucoup dès qu’on passe dans un nuage. Ce qui est cool, c’est que le cockpit n’est pas séparé ; on peut donc voir les pilotes et la vue de devant.

Népal Trek de l'Everest Lukla aéroport

Pour prolonger notre calvaire, on a dû faire des cercles dans le ciel avant d’atterrir. J’ignore la raison, mais ça a duré 10 minutes, à faire des ronds entre les montagnes

L’aéroport de Lukla est réputé pour être le plus dangereux au monde. La piste n’est vraiment pas longue, et même pas droite ! D’un côté, un ravin, de l’autre, un mur. Faut pas que les freins lâchent !

Népal Trek de l'Everest aéroport Lukla

Mais on est arrivé sain et sauf !

Il s’est mit à pleuvoir pendant qu’on mangeait (mais ça a été la seule fois qu’on a vu la pluie durant les 2 semaines ici). On décide d’entamer le trek tout de même. Ce n’est que 2h30 jusqu’à Phakding. Évidemment, vu les conditions, ça n’a pas été la journée la plus agréable. On se réconforte en trouvant un bon lodge. La nourriture est très cher ici pour le Népal (environ 5 euros le repas). Mais tout est amené par avions, par yaks, ou à dos d’hommes.

Comme pour le trek des Annapurnas, nous n’avons quasiment jamais payé la chambre. Il faut toujours négocier pour l’avoir gratuite, en échange de prendre le dîner et le petit-déj’ au lodge.

Dès le 1er soir, les habitudes du trek réapparaissent : lecture, jeu de cartes, et dodo tôt !

Jour 2 : Phakding (2 610m) – Namche Bazaar (3 440m)

On nous avait prévenu que la région de l’Everest était beaucoup plus froide que les Annapurnas. Ça se confirme dès le 1er jour. Nous ne sommes pas encore à des altitudes très hautes, mais ça pique déjà la nuit et tôt le matin !

Les premiers ponts de singes à traverser, dont celui qu’on voit dans le film « Everest », relatant la catastrophe de 1996. Et dès le 2ème jour, on aperçoit l’Everest au loin, le temps étant parfaitement dégagé. Ça promet !

4h de marche plus tard, nous arrivons à Namche Bazaar, la capitale Sherpa.

Sherpa n’est pas un métier, comme on peut le croire, consistant à accompagner les expéditions au sommet des plus hautes montagnes au monde. C’est une ethnie originaire du Tibet, s’étant par la suite dispersée dans tout l’Himalaya. On la retrouve au Népal principalement dans la région de l’Everest.

Namche est la plus grosse « ville » de cette région. Elle est essentiellement composée de lodges pour les trekkeurs. Mais elle est placée dans un bel endroit, ce qui en fait une étape agréable. La nuit a été très claire, permettant d’apercevoir les immenses montagnes au loin.

Népal Trek de l'Everest Namche Bazaar
Népal Trek de l'Everest Namche Bazaar
Jour 3 : Namche Bazaar (3 440m)

Comme Matthieu et Katrin avaient ressenti les effets de l’altitude durant le trek des Annapurnas, on décide de faire des étapes d’acclimatation pour que la suite du trek se déroule bien. On reste donc à Namche. Mais pas question de ne rien faire !

On a marché 4h en tout. D’abord pour aller à l’Everest View Hotel (un hôtel de luxe avec vue sur l’Everest pour ceux qui n’avaient pas compris).

Népal Trek de l'Everest Namche Bazaar

Pour revenir à Namche, on fait une boucle en passant par des petits villages nichés dans une vallée : Khumjung et Khunde. Le nombre de stûpa est impressionnant. Il y en a plusieurs par village. Et partout des inscriptions religieuses gravées sur les rochers depuis des années (ou même des siècles sûrement !).

Népal Trek de l'Everest Khunde
Népal Trek de l'Everest Khunde

Le must de cette balade a été la vue sur l’Ama Dablam (6 814m). C’est l’une des montagnes les plus techniques de l’Himalaya. Et on comprend facilement pourquoi quand on l’observe.

Népal Trek de l'Everest Khunde Ama Dablam
Jour 4 : Namche Bazaar (3 440m) – Tengboche (3 860m)

Namche représente vraiment le début de la partie magnifique du trek. A partir de là, la vue sur les montagnes est de plus en plus belle jour après jour.

Encore une petite journée pour monter progressivement. 4h30 de marche, en finissant par une bonne montée avant d’arriver à Tengboche. C’est tout petit, et pourtant c’est l’un des villages les plus connus de cette région, en raison de la présence d’un monastère bouddhiste. On a pu le visiter l’après-midi, et même assister à la prière des moines à 16h.

Népal Trek de l'Everest Tengboche
Népal Trek de l'Everest Tengboche

Pour la petite anecdote, on a été invité avec Matthieu à se joindre à une partie de foot avec des jeunes népalais (dont un moine !). On n’a pas été brillant et on a tenu que 10 minutes. Impossible pour nous de reprendre notre souffle à cette altitude après un sprint !

Jour 5 : Tengboche (3 860m) – Dingboche (4 400m)

On part à 7h30 dans le froid, le soleil étant caché par les montagnes. Il y a de la neige sur les parties jamais exposées au soleil à cause des arbres. Et pourtant, on n’est encore qu’à 3 900m.

Après le village de Pangboche (je ne sais pas ce que signifie « boche », mais pas mal de noms de villages se terminent ainsi par ici !), la végétation évolue doucement. Plus aucun arbre, seulement de petits buissons capables de résister au froid et au vent. C’est le signe qu’on passe au-dessus de 4 000.

Népal Trek de l'Everest Dingboche

On arrive en fin de matinée à Dingboche. On trouve un bon lodge avec des chambres exposées au soleil l’après-midi pour essayer de les chauffer un peu avant la nuit. Tant mieux, car on compte passer 2 nuits pour s’acclimater.

Durant la journée, on a rencontré Hiddo, un hollandais. On est donc désormais 4.

Jour 6 : Dingboche (4 400m)

Comme à Namche, journée d’acclimatation. Et une bonne acclimatation puisqu’on est monté à plus de 5 000 !

Le réveil a été surprenant : les vitres de la chambres sont gelées à l’extérieur et à l’intérieur, ce qui signifie que la température est négative dans les chambres aussi. Heureusement, en plus de nos sacs de couchages, les lodges mettent à disposition une ou deux couvertures par personne.

Et ce n’est pas tout. Tu veux tourner le robinet pour remplir ta bouteille ? Ah non, toutes les canalisations sont gelées, donc pas d’eau !

Mais pas grave, marcher permet de se réchauffer ! On est monté à un point de vue à 5 080m d’altitude. Je me sentais vraiment en forme, et suis arrivé au sommet après 1h30 d’efforts. Surprise, j’étais le premier ! Le bonheur absolu d’être seul à un tel endroit !

On voit l’Ama Dablam, le Makalu (8 485m), le Cholatse (6 440m), et plusieurs autres 6 000, avec des lacs glaciaires. Je suis resté 1 heure en haut. Il faisait froid mais c’est tellement beau !

Népal Trek de l'Everest Dingboche
Népal Trek de l'Everest Dingboche

Redescente rapide en 1 heure au lodge.

Monsieur Propre

Les douches chaudes sont payantes dans tous les lodges. Jusqu’à maintenant, je m’y étais refusé, prenant des douches froides à Phakding et Namche. Mais l’eau ici est vraiment trop froide pour se mettre dessous. J’ai payé 4 euros pour de l’eau chaude. C’est cher, mais ça fait du bien ! Ce sera la dernière douche du trek, avant le retour à Kathmandu, 8 jours après (là, vous pensez « berk, c’est dégueulasse », mais pas envie de payer pour une douche !).

Après-midi repos. Ça tombe bien, parce qu’il neige ! J’ai fini rapidement mon livre « Léopard des neiges » du coup. Livre que je recommande à toutes les personnes voyageant au Népal. Lire cette histoire vraie s’étant déroulée dans une région montagneuse reculée du Népal était vraiment passionnant.

Jour 7 : Dingboche (4 400m) – Lobuche (4 910m)

Grosse montée pour commencer la journée, avant de marcher dans une vallée au pied du Cholatse.

On passe un col à 4 830m. Il y a un mémorial au sommet, pour les alpinistes morts durant l’ascension de l’Everest. Ça rend triste, et c’est beau d’avoir fait ça.

Direction Lobuche après le passage du col, 100m plus haut.

Neige encore l’après-midi, et vraiment très froid à presque 5 000m ! Dès l’après-midi, on met plusieurs couches de vêtements avec bonnets et gants. C’est toujours un grand soulagement de voir le propriétaire du lodge allumer un feu dans le poêle vers 16h. Vu qu’il n’y a pas de végétation par ici, le combustible est de la merde de yack séchée. C’est efficace en plus !

Jour 8 : Lobuche (4 910m) – Camp de Base de l’Everest (5 364m) – Gorak Shep (5 140m)

1ère vraie grosse journée de marche. Réveil à 5h30 pour un départ à 6h30. Évidemment, tout est gelé. On marche sur une fine couche de neige.

Je veux boire dans ma gourde. Ah non, l’intérieur est un glaçon !

Beau lever de soleil, qui se fait attendre, derrière une montagne, et qui va nous permettre de se réchauffer un peu, après 1h de marche à environ – 10°C.

Népal Trek de l'Everest Lobuche

On monte de 200m en 2 heures pour atteindre Gorak Shep, à 5 140m. On trouve un lodge pour la nuit, qui promet d’être glaciale ! Mais on ne traîne pas, on laisse nos sacs dans la chambre, et direction la camp de base de l’Everest.

Népal Trek de l'Everest Camp de Base
Le Camp de Base

On suit un chemin rocheux, avec montées et descentes qui se succèdent. Finalement, c’est plus rapide que prévu et on arrive vers 11h au camp de base.

Il s’agit de l’ancien camp de base, le nouveau étant plus loin et accessible par un chemin…qui n’existe pas. Donc on n’y est pas allé, et on ne le savait même pas avant qu’un espagnol nous l’apprenne quelques jours plus tard. Et de toute façon, ce n’est pas la saison des expéditions donc le camp de base est vide.

C’est un endroit plus symbolique que vraiment beau. Mais bon, c’est un vrai plaisir de l’avoir atteint !

Népal Trek de l'Everest Camp de Base
Népal Trek de l'Everest Camp de Base

Je n’oublie pas de rajouter une pierre sur un cairn, comme à tous les endroits importants et sommets où je me rends. Réflexe que j’ai gardé de l’Amérique du Sud pour remercier la Pachamama d’être aussi belle et de faire un vœu.

En chemin pour revenir à Gorak Shep, on voit l’Everest, dans les nuages.

Sir Hillary Edmund, un néo-zélandais, fût le premier homme à atteindre le sommet en 1953. Depuis, de nombreuses personnes en ont fait de même, et beaucoup d’autres y ont trouvé la mort. D’ailleurs, pas mal de corps sont encore sur la voie, prisonniers de la glace ; le plus connu étant « Green Boots » (un corps avec des chaussures vertes permettant de voir le chemin à suivre).

Récemment, Kilian Jornet a pulvérisé le record de l’ascension, en seulement 17 heures, sans assistance respiratoire. C’est juste surhumain et exceptionnel.

On déjeune vers 14h, après cette longue et belle matinée, sous le soleil en plus ! On passe ensuite l’après-midi près du feu.

Jour 9 : Gorak Shep (5 140m) – Kala Patthar (5 550m) – Dzonghla (4 830m)

Réveil à 5h30 de nouveau pour départ à 6h30. On a tous passé une mauvaise nuit en raison du froid. Impossible de dormir plus de 2 heures d’affilées sans se réveiller frigorifié. Et l’altitude perturbe le sommeil en plus.

Hiddo ressent les symptômes du mal des montagnes, et décide donc de ne pas nous accompagner pour monter au Kala Patthar, un sommet dominant Gorak Shep.

La 1ère heure de marche est sans le soleil et c’est vraiment glacial. Les pieds et les mains gelés ! On n’a pas vraiment l’équipement de pros de la montagne avec nos vêtements à bas prix !

Mais le timing a été bon et on arrive en haut 15 minutes après le lever du soleil. Et quelle vue ! On est dans un cirque de montagnes, avec la plus haute de toutes juste devant nous !

On voit le glacier Khumbu, l’Everest, le Lhotse, le Nuptse, le Lobuche West, le Pumori…

Le Nuptse était une montagne que je voulais voir aussi. On en a parlé tristement en début d’année. Ueli Steck, un alpiniste suisse qui a fortement participé au développement du « speed climbing », y a perdu la vie fin avril. Il préparait un record pour gravir l’Everest et le Lhotse en moins de 48h. J’avais lu son livre, « 8000+ », trois mois avant sa disparition.

Avec le soleil et l’absence de vent, il ne fait même pas froid au sommet. On y reste donc une bonne demi-heure.

Népal Trek de l'Everest Kala Patthar
Népal Trek de l'Everest Kala Patthar
Népal Trek de l'Everest Kala Patthar
Népal Trek de l'Everest Kala Patthar
L’équipe diminue

Redescente à Gorak Shep récupérer nos sacs à dos. On revient sur nos pas jusqu’à Lobuche, où on déjeune. Hiddo et Katrin retournent par le même chemin pour revenir au point de départ. Matthieu et moi poursuivons pour faire une boucle. Il y a un col difficile à passer sur le chemin, et Hiddo et Katrin étant malades, c’était plus prudent de ne pas y aller. On se retrouvera à Namche.

On arrive donc avec Matthieu en milieu d’après-midi à Dzonghla, au pied de la face nord du Cholatse. C’est un village tout petit avec juste 4 lodges. On est bien fatigué mais de longues journées nous attendent encore !

Jour 10 : Dzonghla (4 830m) – Cho La Pass (5 420m) – Gokyo (4 790m)

La plus grosse journée du trek ! Départ un peu après 6h du mat’. Pour changer de vallée et aller à Gokyo, il nous faut franchir le col du Cho La, à plus de 5 400m. La montée est raide. Ce n’est pas vraiment un chemin, mais des rochers à enjamber. Après 1h30, on atteint le glacier. La fin de la montée se fait dans la neige et sur la glace. On n’a pas de crampons, contrairement à certaines personnes. Mais heureusement, les bâtons de trekking nous permettent de ne pas glisser. On progresse doucement et prudemment durant 45 minutes.

On atteint le sommet après 2h15 de marche. Encore une fois, l’absence de vent et le soleil nous permettent de nous y reposer et de profiter de la vue.

Népal Trek de l'Everest Cho La Pass
Népal Trek de l'Everest Cho La Pass

Vient ensuite une longue fin de journée…

La descente est à l’ombre et est donc verglacée. Je suis tombé 2 fois sur les fesses !

Puis une autre petite montée, et une très longue descente de nouveau le long d’une rivière pour arriver à Dragnag (4 700m) pour déjeuner.

Gokyo n’est plus qu’à 2 heures de marche et on décide donc de poursuivre malgré notre fatigue. Le chemin se fait sur un immense glacier recouvert de pierres et de cailloux, avec des lacs par-ci par-là.

Mais bel et bien arrivé à Gokyo, un endroit magique au bord d’un lac d’une couleur vert émeraude et entouré de montagnes.

Népal Trek de l'Everest lac de Gokyo
Népal Trek de l'Everest lac de Gokyo

La nuit est de nouveau froide bien sûr, mais tellement content d’être ici !

Jour 11 : Gokyo (4 790m) – Gokyo Ri (5 357m) – Phangga (4 480m)

Après le lever du soleil pour éviter le froid, on entame notre montée du Gokyo Ri. Au milieu de la montée, je me suis aperçu qu’il y avait des nuages au loin. J’ai eu peur qu’ils arrivent vite et qu’ils gâchent la vue une fois rendu là-haut. J’ai donc mis le turbo. En effet, j’ai marché, ou presque couru en mode Kilian Jornet, pour avaler les 600m de dénivelé en 1h au lieu de 2h30. Et tout ça pour arriver exactement en même temps que le nuage (ça va vite un nuage aussi mine de rien !). J’étais dans la brume au sommet, et ne voyais pas à 10 mètres. Grosse déception.

Mais c’était sans compter sur ma bonne étoile. 5 minutes après, le nuage s’est dispersé et ça a été alors un lever de rideau sur un spectacle époustouflant.

4 des 6 plus hautes montagnes au monde !

En bas, Gokyo, ses lacs, et le glacier qu’on a passé hier, le Ngozumpa. Et tout autour, des montagnes : le Taboche, le Cholatse, le Makalu (8 463m), l’Everest (8 848m), le Lhotse (8 516m), le Cho Oyu (8 201m).

Népal Trek de l'Everest Gokyo Ri
Népal Trek de l'Everest Gokyo Ri
Népal Trek de l'Everest Gokyo Ri
Népal Trek de l'Everest Gokyo Ri

On m’avait dit que c’était le plus beau point de vue de la région. Je le confirme ! Beau à en pleurer de joie !

Je suis resté 1 heure en haut, à aller un peu partout pour voir les différents points de vue. Un vrai gamin devant un cadeau !

J’ai passé du temps à observer le Cho Oyu. Le 8 000 le moins difficile au monde. Le principal danger est évidemment le manque d’oxygène passé les 7 500 mètres, la « zone de mort ».

Une montagne peu connue, si on compare à l’Everest ou à l’Annapurna I. Mais pour moi, elle représente mon rêve ultime, le plus fou. Le rêve de toute une vie. Je m’étais renseigné sur les prix pour partir à la conquête de ce sommet. Ça coûte environ 25 000 euros pour une expédition de 30-40 jours. Impossible donc pour moi de réaliser ce rêve dans l’immédiat. Mais je le tenterai un jour, en connaissant les risques liés à une telle aventure. Je suis prêt à souffrir comme jamais durant l’ascension, et même à perdre des doigts de pied à cause des gelures s’il le faut ! Mais je veux dépasser les 8 000 !

On redescend pour récupérer nos sacs. Le spectacle est beau jusqu’à la fin à Gokyo, avec un aigle qui tourne au-dessus de nous.

Népal Trek de l'Everest lac de Gokyo
Népal Trek de l'Everest lac de Gokyo
Une fin de journée difficile

L’idée désormais est de redescendre vers Namche en 2 jours par la vallée de Gokyo. On commence notre descente après une brève pause.

Mais Matthieu est malade depuis hier à cause du froid, et se sent faible. On décide donc de raccourcir l’étape d’aujourd’hui.

On longe 3 lacs, qu’on voyait depuis le Gokyo Ri, et on s’arrête au premier « village » en chemin, Phangga (4 480m). Il n’y a que 2 lodges. Personne ne stoppe ici je pense !

La fille qui s’occupe de notre lodge est au petit soin avec nous du coup. Elle nous cuisine des portions gargantuesques, et on aura autant de couettes que l’on veut pour passer la nuit !

L’endroit est très calme, et on apprécie vraiment. Une très bonne idée au final d’avoir changé nos plans !

Jour 12 : Phangga (4 480m) – Namche Bazaar (3 440m)

Une bonne nuit de passée dans mon sac de couchage et sous 3 grosses couvertures ! On se verra même offrir un thé avant de partir.

Matthieu se sent légèrement mieux, et c’est à mon tour de commencer à avoir mal à la gorge et enrhumé. Il est temps qu’on redescende vers des altitudes et températures plus supportables !

La journée est plutôt simple. Descente pendant quelques heures en passant par de nombreux petits villages. Il y a beaucoup moins de monde ici que sur le trek de l’Everest. On remarque qu’on passe sous la barre des 4 000 au vue de la végétation. Les arbres réapparaissent. Et même des pins. Ces odeurs font du bien, et sont signes qu’on se rapproche de températures agréables !

Arrivée à Phortse Thanga, à 3 680m, et mauvaise surprise. Grosse montée devant nous ! On n’était pas préparé à ça dans nos têtes. Mais pas le choix, alors on y va ! Retour à 4 000m en haut. On déjeune à la fin de la montée, avant de redescendre vers Namche.

On y retrouve Katrin et Hiddo, qui nous ont attendu. Direction une boulangerie avec des brownies délicieux pour nos retrouvailles.

Jour 13 : Namche Bazaar (3 440m) – Lukla (2 840m)

11h de sommeil, sans avoir froid !

Retour à Lukla aujourd’hui. 1 000m de descente en 6 heures de marche, avec une dernière montée avant Lukla pour bien finir quand même !

Népal Trek de l'Everest

Arrivée et fin du trek à 15h ! On se boit une bière bien méritée après ces 2 semaines de marche.

Jour 14 : Lukla – Kathmandu

A 9h30, on va a l’aéroport voir les avions atterrir et décoller sur cette piste unique au monde. Et c’est la première fois que je vois un avion atterrir en dérapant !

Pour ne pas changer les bonnes habitudes népalaises, on décollera avec 3 heures de retard ! Le décollage est impressionnant. L’avion met plein gaz en début de piste et décolle juste avant le ravin. Le temps est bien dégagé cette fois et ça secoue moins qu’à l’aller.

Retour en milieu d’après-midi à Kathmandu. Le choc est brutal: en 30 minutes, on est passé de l’air pur et au calme des montagnes, à l’agitation et à la pollution de la capitale népalaise.

La douche chaude à la guesthouse fait un bien fou ! Tout comme la bonne pizza pour le dîner.

Mais c’est fait ! Ce trek a vraiment été magique, encore plus beau que les Annapurnas selon moi. Sans doute le plus beau au monde !

Maintenant, le programme est repos, et préparation du prochain et dernier trek au Népal…


8 commentaires

Chloe MIKO · 24 mars 2018 à 12h14

A couple le souffle!
Merci Guillaume pour ce partage de trek au Nepal, de ton amour pour les montagnes, les rencontres et les voyages.
Je pars vendredi ptochain 30mars pour 20jours au Nepal. Et je prepare un trek de 12-14j vers gokyo. Jai hate!!!!
Ton article fait revert. Merci!

    Chloe MIKO · 24 mars 2018 à 12h15

    Ton article fait « RÊVER ». Merci!

Yakarêver · 26 mars 2018 à 15h29

Merci pour ces compliments Chloé ! Le trek de l’Everest avec détour à Gokyo est vraiment le top du top, tu vas te régaler !
Bon voyage à toi dans ce magnifique pays.

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