La vallée de Pshart, située non loin de Murghab dans les montagnes du Pamir, a été mon coup de cœur de mon périple de 15 jours en 4×4. Des yourtes avec des kirghizes accueillants, des sommets enneigés, une vallée verdoyante… Le rêve !

« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer »

Antoine de Saint-Exupéry

Si vous avez bien suivi l’article précédent sur la Pamir Highway (attention pour ceux qui ne sont pas concentrés !), vous avez retenu que pour le jour 10, j’avais indiqué :

« Ah non, ça sera dans un article à part car c’est mon gros coup de coeur et il y a beaucoup de photos et de bons moments à raconter !« 

Et bien le voilà cet article pour le jour manquant !

La vallée de Pshart, c’est où ?

Danijel avait repéré l’endroit sur un blog anglophone spécialisé sur le Tadjikistan. La vallée de Pshart se situe assez proche de Murghab à vol d’oiseau. En voiture il faut conduire jusqu’au cimetière en direction du nord (le cimetière est relativement loin de la ville, ça doit être les gens qu’ils n’aimaient pas enterrés là).

Au niveau de ce cimetière, une piste de terre part sur la gauche et il faut la suivre durant 20 kilomètres pour arriver à un camp de yourtes.

A vrai dire, on n’était pas sûr du tout de trouver ces yourtes. Personne à Murghab n’avait pu nous renseigner si elles étaient là, et l’endroit n’apparaît évidemment pas sur maps.me ou google. On y est allé au petit bonheur la chance, en prenant quelques affaires pour dormir au cas où.

Le bel accueil !

On est donc très heureux lorsqu’on aperçoit ces quelques yourtes avec de la fumée qui en sort. Il y a du monde, parfait ! Dès notre arrivée, on est très bien accueilli avec thé, nourriture… Les gens qui vivent là sont des Kirghizes originaires de la ville de Osh. Ils n’y viennent que l’été, l’hiver étant trop froid par ici.

Un des hommes parle anglais. On explique qu’on est venu ici pour faire une randonnée à la journée. Il nous dit qu’on peut resté dormir là ce soir sans problème. Mais lui ne reste pas là, il doit aller à Murghab et revenir dans quelques jours.

Vallée de Pshart yourtes

La vallée de Pshart est somptueuse vu du camp de yourtes avec des cours d’eau partout, des fleurs jaunes, des montagnes… Je comprends déjà que cet endroit va rester gravé dans ma mémoire.

Vallée de Pshart yourtes
Randonnée dans la vallée de Pshart

Après avoir pris une bonne collation et bu de nombreux thés, on part marcher comme on avait prévu.

Vallée de Pshart

La randonnée commence en s’élevant doucement en suivant la vallée et les cours d’eau. On trouve ça plutôt facile mais on sait qu’à un moment, ça va devenir plus sérieux ! Un des chiens du camp nous accompagne encore, occupé à courir partout pour chasser les très nombreuses marmottes qui le narguent.

On voit cette grande paroi enneigée devant nous se rapprocher et on devine le col sur la gauche. Mais de là, difficile de voir par où passer !

Vallée de Pshart randonée
Le col Gumbezkul

Même au pied du col, difficile de voir le chemin. Sage s’est arrêtée et a fait demi-tour à cause de l’altitude. Danijel et Lisa sont un peu derrière moi.

Maps.me me renseigne sur l’itinéraire plus ou moins. Un névé à traverser et une montée raide dans les éboulis, puis un chemin dans les cailloux à flanc de montagne (vertige s’abstenir !). Ce col se mérite et la fin est vraiment très physique !

Trois heures après le départ du camp de yourtes, j’arrive au col Gumbezkul à 4 755 mètres d’altitude tout de même. Il y a encore de la neige sur les pentes, ce qui rend l’endroit encore plus beau.

Col Gumbezkul

Seul problème, il y a un vent à décoiffer un chauve là-haut ! Et un vent plutôt glacial. Je fais les quelques photos obligatoires pour immortaliser la vue et j’entame la descente après 15 minutes sur place.

La vallée de l’autre côté du col avec les chaînes de montagnes :

Col Gumbezkul

La vallée de Pshart par où on est venu et par où on repart :

Col Gumbezkul
La descente version sprint

Je croise Lisa et Danijel qui en finissent avec la montée. Pour la descente, vu comment c’est raide, ça va faire mal aux genoux si je vais doucement. Je me mets à courir dans les cailloux, déraper dans les gravats et skier dans la neige (sans ski par contre). 9 minutes après être parti du col, je suis redescendu en bas de la portion dure, alors qu’il m’avait bien fallu 1 heure pour monter.

Je me sens vraiment en forme et plein d’énergie. Au lieu d’attendre Lisa et Danijel assis tranquillement dans l’herbe, je décide de continuer à crapahuter sur les pentes des montagnes en face du col Gumbezkul.

Col Gumbezkul

Il y a pas mal de neige et je remarque des empreintes un peu étranges. Malheureusement, ce n’est pas une panthère des neiges, le félin mythique de ces montagnes. Mais ça pourrait être un petit ours. Personne n’a pu me le confirmer.

Empreintes neige

Cette trouvaille me motive encore plus et je grimpe partout, à la recherche d’autres empreintes.

Finalement, j’aperçois Lisa et Danijel redescendre et je les rejoins. On retourne tranquillement vers le campement en faisant des pauses, se reposer au soleil…

Vallée de Pshart

On croise des troupeaux de chèvres, surveillés par de gros toutous.

Vallée de Pshart animaux

Très belle randonnée de 6 heures en tout. On revient au camp de yourtes bien fatigués mais ravis.

Expérience locale

On se pose dans une yourte avec le poêle qui réchauffe l’air. Suite à une incompréhension, on dîne à…17h ! En effet, l’heure utilisée par les locaux ici est celle kirghize (+ 1 par rapport à l’heure tadjik). On avait répondu qu’on aimerait manger à 18h (on n’avait pas déjeuner durant la randonnée donc bien faim) mais on pensait qu’ils étaient à l’heure tadjik !

Peu importe, très bon dîner d’un plat traditionnel kirghize : des sortes de lasagnes avec pommes de terre et oignons à l’intérieur.

Après manger, je commence à jouer au volley avec deux filles de la yourte. Ce sport est très populaire en Asie Centrale. Rapidement, plusieurs gamins nous rejoignent et on se retrouve une petite dizaine à jouer !

Vallée de Pshart jeu

Dodo dans la yourte familiale ensuite. Ce n’est pas un endroit où ils sont habitués à recevoir des touristes donc il n’y a pas une yourte dédiée pour les invités. On dort ainsi à côté de la maman et de son bébé de 5 mois !

J’ai passé une très bonne nuit sur les tapis entassés sur le sol. Seul inconvénient : avoir envie de pisser à 4h du mat’ alors que les « toilettes » sont à 100 mètres (et oui je ne suis plus tout jeune, faut que je me lève pisser la nuit désormais).

Toilettes du camp : un trou dans le sol, entouré par un petit mur de brique de 1 mètre de haut. Ça permet de faire ses besoins en voyant ce qui se passe autour et de saluer les gens de passage. C’est convivial !

Bon je ne vous cache pas que pour le pipi de 4h du mat, je n’ai pas eu la force d’aller loin et j’ai pissé au milieu des yacks. Ça ne les a pas du tout dérangé.

Des au revoir difficiles !

Le petit-déjeuner est du riz dans du lait de yack. Le porridge local qui cale pour plusieurs heures !

Ils nous apprennent comment obtenir du beurre à partir du lait de yack. Ils ont une machine, appelée Séparateur tout simplement, qui permet de filtrer. La partie liquide part dans un tuyau (= le lait) et la partie plus compacte dans un autre (= le beurre). C’est assez rapide et très bon à déguster ensuite !

Yourte Pshart

On repousse l’heure du départ car on se sent vraiment bien avec eux dans la yourte. Tellement de sourires, d’échanges de regards affectueux…

Yourte Pshart

Mais on a de la route à faire donc on ne peut pas rester éternellement hélas. On est resté qu’une seule nuit mais les au revoir sont émouvants… Les gamins viennent tous me faire un check (je leur ai appris ça la veille, ils ont kiffé !). Ils me prennent pour une star de foot car j’ai réussi à faire quelques jongles.

Yourte Pshart

On leur dit merci milles fois et ils nous disent à bientôt. Je suis ému, la gorge serrée, de devoir quitter ces belles personnes. On voyage pour vivre ce genre de moment, le reste est secondaire.

La vallée de Pshart, mon coup de cœur du Tadjikistan tout simplement !

Yourte Pshart

1 commentaire

Song Kul : deux jours au bord du lac en yourte - Y a qu'à rêver · 12 août 2023 à 8h59

[…] un container, et des lits dans les yourtes. Ça change beaucoup par rapport à mon expérience dans la vallée de Pshart au Tadjikistan ! Ils ont même construit une grande balançoire […]

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