Suite à la Pamir Highway, je me suis reposé quelques jours à Douchanbé puis j’ai fait route vers le nord du pays, à Khodjent.
Un retour compliqué à Douchanbé
On revient à Douchanbé le 11 dans l’après-midi après nos deux semaines magiques dans les montagnes du Pamir. Évidemment, on pose nos sacs au Green House Hostel, le QG des routards de la capitale. Je pensais boire des bières le soir pour fêter tout ça mais le sort en a décidé autrement…
A partir de 17h, j’ai été cloué au lit durant 24 heures avec de la fièvre. Enfin, je ne suis pas resté que dans le lit, j’ai passé du temps aussi aux toilettes… C’est pas classe à dire ? Peut-être mais c’est la réalité d’un voyage aussi !
Le Tadjikistan est réputé pour n’épargner aucun voyageur concernant les problèmes de santé. Je pensais passer au travers des gouttes mais perdu ! Mais je ne vais pas me plaindre, c’est mieux que ça arrive au retour que pendant le périple…
D’ailleurs, c’était impressionnant le nombre de personnes malades au retour de la Pamir à l’auberge. Pourtant, on est tous des voyageurs au long cours qui mettent leurs estomacs à rude épreuve depuis plusieurs mois. On se pensait fort, mais les bactéries du Tadjikistan le sont plus !
Bref, le lendemain soir ça allait mieux donc j’ai pu passer du temps avec les autres voyageurs dans la cour de l’auberge, remplie de vélos, de motos, de sacs à dos…
Je n’ai rien fait d’autre à Douchanbé. Toujours pas intéressé par cette ville ! J’y suis resté trois nuits pour me reposer avant de poursuivre le voyage !
Le Nord du Tadjikistan
Le 14 au matin, je me rends à un terminal de bus à 7h30. On m’a dit que le bus pour Khodjent partait entre 6h30 et 9h du matin. Super la précision !
Les tadjiks sont incroyablement indisciplinés pour faire la queue… Quelle galère pour acheter ce ticket ! Tout le monde pousse, même les mamies. Surtout les mamies en fait. Elles savent qu’on ne va pas leur mettre un taquet en retour donc elles en profitent.
Le bus part finalement à 8h30. Enfin ça c’est ce que j’ai cru. Mais le chauffeur s’arrête faire le plein, puis faire la causette, puis à un autre terminal de bus pour espérer avoir d’autres passagers… Le bus est plein ? Non, il sort des petits tabourets en bois qu’il met dans l’allée pour que des passagers supplémentaires s’assoient. Confort assuré ! J’ai compté : on était 26 à un moment dans ce petit bus qui a normalement une dizaine de places assises.
6h30 après le départ, on arrive à Khodjent, deuxième ville du pays. Je vais à une auberge recommandée par Lisa, la Sharq21. Timon, un motard hollandais rencontré dans le Pamir et revu à l’auberge de Douchanbé, arrive aussi. Il était censé aller plus loin mais il est…malade. Un de plus ! S’il se ne sent pas bien, je suis entièrement d’accord pour prendre sa moto et lui ma place dans les bus ! J’ai appelé sa moto Pumba évidemment.
Khodjent
Vers 18h, une fois la chaleur supportable, je sors me promener dans Khodjent. Le grand bazar est juste à côté de mon auberge et l’un des plus animés d’Asie Centrale paraît-il. Déjà, dès l’entrée, ça bouchonne !
Le cœur du bazar est sous une grande halle. Beaucoup de couleurs, d’odeurs… Je pense que les locaux ne sont pas très habitués à voir des étrangers et j’ai le droit à quelques questions amicales, auxquelles j’essaie de répondre le mieux possible en russe.
Je ressors de l’autre côté, pensant avoir fait le tour du bazar. Mais je découvre un immense parking rempli de camionnettes débordant de pastèques, oignons etc… Ce bazar est vraiment très grand et dynamique !
Je trouve un coin de tranquillité juste à côté, le mausolée de Sheik Muslihiddin. On reconnaît l’architecture ouzbek de l’édifice avec la coupole bleue. D’ailleurs, la plupart de la population ici est originaire d’Ouzbékistan. Le Tadjikistan est vraiment composé d’une multitude d’ethnies : des afghans, des kirghizes, des ouzbeks…
Le soleil se couche, les enfants courent après les pigeons qui s’envolent… Moment de calme agréable. Je rejoins ensuite Timon et Russel, un anglais, pour dîner.
Le trajet le plus simple de ma vie !
Le lendemain matin, il est temps de quitter le Tadjikistan. Je souhaite rejoindre le Kirghizistan mais pour cela je dois repasser par l’Ouzbékistan (les frontières entre le Tadjikistan et le Kirghizistan sont fermées car les pays sont en conflit). L’objectif du jour est déjà de rejoindre Margilan, dans la vallée de Ferghana, en Ouzbékistan. Sur le papier, c’est pas si loin mais aucun transport direct.
Accrochez-vous, va falloir suivre !
1 – Taxi de mon auberge à la station de bus de Khodjent (10 minutes) ;
2 – Minibus de Khodjent à Konibodom, ville tadjik juste avant la frontière (1h30 de trajet). Le chauffeur me dépose à l’angle d’une rue et me dit de prendre le bus 164 pour aller à la frontière ;
3 – Minibus 164 de Konibodom à la frontière (15 minutes) ;
4 – Passage de la frontière à pied. Très rapide, les douaniers tamponnent le passeport sans question ;
5 – Taxi partagé avec trois ouzbeks pour aller à Kokand (40 minutes) ;
6 – A la station de bus de Kokand, les transports qui vont à Margilan sont tous vides. Ils ne partent que quand ils sont remplis donc je sens que je vais attendre plusieurs heures ici… Je décide de faire du stop pour aller à la gare de train, à seulement 3 kilomètres ;
7 – J’arrive à la gare : un train arrivant de Tachkent et allant à Margilan va passer dans 20 minutes. Problème : il y a la queue au guichet pour acheter le ticket. J’explique mon problème au mec de la sécurité, un gros balèze au grand cœur ! Il prend mon passeport, l’amène à la fille du guichet et lui dit d’imprimer mon billet en priorité. Deux minutes après, j’ai mon billet de train !
8 – Train de Kokand à Margilan (50 minutes) ;
9 – Marche de la gare de Margilan à l’auberge Evergreen (15 minutes).
Bref, à 13h30, je suis posé dans le jardin de mon auberge ! J’en reviens pas d’avoir enchaîné tous ces transports en une matinée !
Me voilà de retour en Ouzbékistan !
2 commentaires
Marguilan, dans la vallée de Ferghana - Y a qu'à rêver · 17 juillet 2023 à 12h09
[…] suis arrivé après un trajet épique depuis Khodjent, au Tadjikistan. Mais avec encore de l’énergie pour aller visiter dès l’après-midi […]
Le Pic Lénine en moto depuis Och - Y a qu'à rêver · 22 juillet 2023 à 6h19
[…] ai revu des voyageurs déjà croisés. Et Timon, le motard hollandais vu dans le Pamir, à Douchanbé, à Khodjent…est arrivé […]