Trek des 4 pics d’Almaty : de Furmanov à Shymbulak – Le 21/08/2023

Le trek des 4 pics d’Almaty, reliant le Pic Furmanov au Pic Shymbulak, en passant par le pic Panorama et le pic Bashut : une randonnée d’altitude incroyable, en marchant sur l’arête !

Rejoindre le point de départ

Comme pour le trek du Pic Kumbel, il faut prendre le bus n°12 pour rejoindre Medeu, le départ du trek des 4 pics. Sauf que j’ai changé d’auberge à Almaty entre ces deux treks (je vous expliquerai pourquoi dans le prochain article – encore un suspens incroyable !). Du coup, pour rejoindre le bus 12, il fallait que je prenne le bus 141. Vous suivez toujours ?

Ça paraît simple, mais un lundi à 7h le matin, l’heure de pointe, il était impossible de rentrer dans ce bus 141. Le premier qui est passé ne s’est même pas arrêté. Le second s’est arrêté mais impossible de rentrer, tout le monde était collé les uns aux autres. J’ai donc finalement commandé un Yandex (équivalent de Uber) pour rejoindre Medeu (coût : 4,5 euros).

J’ai commencé à marcher un peu avant 8h pour ce trek.

Le trek

Une capture d’écran de mon maps.me avec les signets pour s’orienter :

Le trek des 4 pics est un peu moins bien indiqué que celui du Pic Kumbel, donc avoir un GPS est une bonne idée (surtout en cas de mauvais temps sur l’arête).

La distance du trek : 12 kilomètres

Le dénivelé : 1875 mètres de D+ et 615 de D-

Pour résumer : une randonné courte en kilomètres mais intense !

Le Pic Furmanov (3 053 mètres)

Le premier kilomètre se fait sur une route déserte qui s’engouffre dans une vallée. Quand elle disparaît, un sentier prend le relais et grimpe à travers la forêt.

C’est vraiment très calme en ce lundi matin, bien plus qu’avant hier lors du trek du Pic Kumbel. J’ai les jambes un peu lourdes mais j’ai un bon rythme quand même. L’intérêt de commencer à marcher tôt le matin est d’éviter de grimper en plein soleil et de souffrir de la chaleur.

Petite pause à une balançoire en bois, construite à un endroit avec une vue dégagée sur une vallée.

Ensuite, la végétation disparaît progressivement, signe que la haute altitude approche.

J’atteins le sommet du Pic Furmanov à 3 053 mètres à 10h10. Soit 2h15 de marche pour avaler les 1 360 mètres de D+. Plutôt content de moi ! Quand je vivrai dans les Alpes, bientôt je l’espère, je pense sérieusement m’entraîner pour faire le kilomètre vertical en moins de 1h. C’est ambitieux mais sur un sentier que je connais, sans sac à porter et bien préparé, ça peut le faire !

Déjà une belle vue sur Almaty en contrebas et sur les montagnes enneigées de l’autre côté.

La majorité des randonneurs s’arrêtent là et reviennent à Medeu par le même chemin. Pour ma part, j’ai une autre idée en tête : je continue sur l’arête !

Le Pic Panorama (3 260 mètres)

Un kilomètre plus loin se trouve le bien nommé Pic Panorama.

Le chemin est évident et facile à suivre pour rejoindre ensuite le Pic Bashut.

Le Pic Bashut (3 355 mètres)

Je rejoins ce troisième pic à 11h. J’avais doublé deux personnes à la balançoire mais depuis, aucune trace de vie ! Je me sens seul au monde à marcher sur cet arête !

Le sentir descend après ce pic pour arriver au pied du Pic Shymbulak. Impressionnant d’en bas : aucun sentier visible, que des rochers et des éboulis (photo de droite ci-dessus) ! Heureusement, des flèches jaunes ont été peintes sur certains rochers pour indiquer la direction. Mais en cas de mauvais temps, je déconseille fortement de s’y engager, il faut mieux faire demi-tour.

Le Pic Shymbulak (3 480 mètres)

Ça monte très raide dans les rochers pour finalement rejoindre l’arête du pic.

Marcher sur cette arête sommitale rocheuse est splendide avec de chaque côté un vide et des paysages incroyables.

J’atteins finalement le sommet du pic Shymbulak à 3 480 mètres à 11h55, soit après 4h de grimpe.

Vue imprenable sur la vallée en contrebas et les hauts sommets enneigés qui ne paraissent pas si loin.

Deux kazakhs et un polonais arrivent après que je sois resté 15 minutes seul. Le polonais est équipé tel un alpiniste avec casque etc… Ils arrivent par l’autre versant, par où je vais descendre.

En me retournant dans la descente, je peux admirer la belle arête que j’ai suivi durant plusieurs kilomètres. Ce n’était pas si impressionnant que ça car pas si effilée (ce n’est pas l’arête de l’Aiguille du Midi !). Mais il ne faut pas avoir le vertige pour autant ! Je ne suis pas comme certains grimpeurs, totalement insensibles au vide. Je ressens de la peur mais j’adore l’adrénaline que ça procure. Certains diront que c’est courageux, moi je pense juste que je suis très stupide !

Le col de Talgar

La descente jusqu’au col de Talgar est simple et pas très longue. Je prends le temps d’admirer la vue sur l’énorme montagne qui le domine.

Une fois au col, j’aperçois un panneau indiquant de ne surtout pas s’engager seul sur le sentier que je viens de parcourir à cause des risques de neige, de chutes de pierres, de météos… Oups ! Mais pour ma défense, ce panneau n’était pas présent de l’autre côté de l’arête par où j’ai commencé !

Il est possible de dormir à ce col en été dans des yourtes ou de petites cabanes. Ça doit être une belle nuit mais pas donnée je pense !

C’est au col de Talgar qu’arrive la plus haute remontée mécanique de la station de ski de Shymbulak. Je pensais l’utiliser pour descendre. Ça, c’était le plan…

J’ai la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle est fermée pour cause de maintenance. Je flippe un peu car je n’ai vraiment pas envie de me taper les 1800 mètres de D- à descendre à pied ! Heureusement, les deux autres remontées plus bas sont ouvertes. Mais je dois quand même perdre 500 mètres d’altitude, en suivant un chemin qui est une piste rouge en hiver. Plus je m’approche du téléphérique, et plus je vois du monde. Les gens sont montées là et passent la journée tranquillement.

Après deux petits kilomètres, je peux poser mes fesses dans le téléphérique ! Fin de la rando vers 13h30 ! J’enchaîne deux téléphériques et me revoilà descendu à Medeu. Je me pose à un café et prends le bus ensuite pour revenir à mon auberge (et pas de problème pour monter dedans cette fois !).

Le trek des 4 pics d’Almaty, reliant le Furmanov au Shymbulak, est superbe. Je suis très content de l’avoir fait ! C’était un beau challenge avec ce dénivelé important pour ma dernière grosse rando en Asie Centrale !