Koprivchtitsa est un petit village situé dans les montagnes du centre de la Bulgarie. Il est considéré comme un village-musée du fait des belles bâtisses qui jalonnent les rues pavées. Koprivchtitsa est aussi célèbre pour les héros nationaux qui y sont nés ou y ont vécu.
Vers les montagnes
Départ de Sofia le dimanche matin aux alentours de 8h30. J’adore partir tôt des grandes villes le matin en weekend. C’est calme, les avenues sont désertes… Au menu : seulement 110 kilomètres pour aller au village de Koprivchtitsa (essayer plusieurs fois pour bien le prononcer !). La route est en bon état avec des lignes droites, des virages, des cols, des champs, des forêts… Bref, un peu de tout pour ce trajet de 1h30 !
Je croise de très nombreux motards. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fait autant le salut motard ! J’ai vu un panneau d’un circuit au début, et je pense qu’il devait y avoir une course moto en ce dimanche pour qu’il y ait autant de motard sur la route !
J’arrive en milieu de matinée à Koprivchtitsa. Pas d’auberge bon marché ici alors je loge à la guesthouse Borimechkova Kashta pour 22 euros la nuit. C’est une belle maison avec un grand jardin et des chambres propres. C’est au-dessus de mon budget mais clairement ça vaut le coup ! Je peux garer la moto dans le jardin ce qui évite les ennuis car la rue devant est payante (même si c’est peu probable que quelqu’un vienne contrôler je pense…).
Une petite colline pour un grand homme
Je ne perds pas de temps et pars me promener à 11h. Direction la statue Georgi Benkovski en haut d’une colline.
Le village est entouré de collines boisées et de champs. J’ai déjà vu de nombreux paysages de ce type mais j’adore toujours autant.
Mais la question que vous vous posez tous (ou pas) : qui est ce Georgi Benkovski ? Il est né à Koprivchtitsa, sa maison d’enfance est située juste en contrebas de la statue. Puis il a parcouru plusieurs pays de l’Empire Ottoman. De retour en Bulgarie, il est persuadé que le seul chemin possible pour son pays est l’indépendance. Il est l’un des premiers à se révolter contre la tutelle ottomane et organise l’insurrection. Hélas, il est trahi et tué à 32 ans seulement.
Il ne verra jamais son pays libre mais son exemple a inspiré de nombreux autres bulgares qui ont à leurs tours pris les armes pour finalement gagner l’indépendance en 1908. Benkovski est donc considéré comme un héros national.
Un village de héros
Koprivchtitsa n’est pas un grand village mais plusieurs héros y sont nés ! Benkovski est le plus connu mais n’était pas le seul à venir d’ici : il y avait aussi Lyuben Karavelov, Naiden Gerov, Todor Kablechkov…
J’ai visité la maison de ce dernier aussi. Normalement il faut payer un ticket pour visiter ces maisons mais on ne m’a jamais rien demandé (mais sûrement car c’était le weekend de célébration de l’indépendance et donc visite gratuite pour ces lieux historiques ?).
Village bourgeois
Il n’y a pas que des révolutionnaires qui ont vécu à Koprivchtitsa. On dénombre également plusieurs demeures ayant appartenu à de riches commerçants ou des artistes, comme à Plovdiv. Parmi les bâtisses les plus belles, on peut citer les maisons Dimcho Debelyanov, Palaveevi…
Mais celles que j’ai préférées sont la maison Lyutov et la maison Oslekov.
Un autre édifice connu de Koprivchtitsa est l’église Sveta Bogoroditsa, toute bleue.
Au hasard des rues pavées
Outre ces maisons, le plaisir des voyageurs est de simplement déambuler dans les ruelles pavées du village. Toutes ces belles maisons qui bordent les rues cachent de grands jardins bien entretenus. Les habitants ici sont de bons jardiniers et soigneux !
Le village est beaucoup visité par les bulgares du fait de son Histoire, mais il a gardé tout de même son côté authentique. Il y a toujours quelques biquettes dans certains jardins, des charrettes dans les rues… Quand on conduit en Bulgarie, y compris sur les axes principaux, il n’est pas rare de doubler une charrette puis de se faire doubler dans la foulée par une grosse berline allemande. Le paradoxe des pays en développement !
Je pense avoir quasiment emprunté toutes les rues du village. Ce n’est pas immense et j’ai beaucoup marché !
Les maisons s’étalent sur différents versants des collines. Ainsi, ça monte ou descend tout le temps. L’avantage est qu’on découvre régulièrement de jolis points de vue dès lors qu’on prend un peu de hauteur !
Visite express
J’ai entrecoupé ma visite par de bons repas car la localité est reconnue pour sa gastronomie. Et je dois admettre qu’en effet, ils savent y faire ! Bon, pour les végétariens ou les repas diététiques, il faudra aller voir ailleurs, mais moi ça m’allait très bien !
Je passe la nuit ici et repars dès le lendemain matin. J’ai trouvé ce village de Koprivchtitsa très charmant mais on en fait vite le tour.
Dans les vallées
Je pars à nouveau vers 8h30 pour rejoindre la ville de Veliko Tarnovo à 210 kilomètres. Route géniale avec plein de virages, de quoi s’amuser un peu !
Passage par la vallée des roses car la Bulgarie est un gros producteur de ces fleurs. Puis par la vallée des Rois Thraces où on trouve de nombreux tombeaux. Je n’en ai pas visité car d’après les renseignements obtenus, soit ils sont en mauvais état et il n’en reste plus grand chose, soit ce sont des répliques avec accès payant. Je n’étais pas plus passionné que ça par le sujet alors j’ai simplement conduis dans la vallée, et c’est déjà pas mal !
Le Monument Buzludzha
Par contre, j’ai fait un arrêt et pas des moindres ! J’ai quitté la route principale de la vallée pour grimper durant quinze kilomètres et atteindre le Monument Buzludzha.
A vrai dire, il est tellement énorme que je l’apercevais déjà en haut de sa montagne alors que je n’étais encore qu’à 40 kilomètres !
Un ovni ou une soucoupe volante ayant atterri ici ? Un observatoire astronomique ? Qu’est-ce donc cette étrange construction à plus de 1 400 mètres d’altitude ?
Et bien non, ce n’est rien de tout ça ! Le Monument Buzludzha a été édifié en 1981 par les communistes pour commémorer la création du mouvement socialiste 90 ans plus tôt.
Le design : du gros béton, bien soviétique, avec une tour de 70 mètres de haut et une grande salle de congrès.
Le bâtiment a été abandonné en 1989 à la chute du régime communiste. Depuis, personne ne s’en est occupé et l’entrée est scellée par de grosses portes et cadenas. Il y aurait un projet de restauration mais rien de sûr !
C’est assez bluffant de se retrouver face à mastodonte de béton au sommet d’une montagne. Seul l’homo-sovieticus pouvait avoir ce genre d’idée et assez de folie pour la réaliser ! L’homo-sovieticus était définitivement un être à part, avec des architectes aux goûts vraiment ahurissants !
Aujourd’hui, l’homo-liberalus construit aussi de grandes choses au sommet des montagnes mais c’est pour produire de l’électricité. C’est moche aussi mais au moins c’est utile !
Peu de monde vient jusqu’ici (on le voit sur la photo ci-dessus, la Loca est toute seule sur le parking !). Mais j’ai trouvé la visite de ce Monument Buzludzha vraiment insolite. Dommage qu’on ne peut pas entrer à l’intérieur par contre. Je me console avec la vue sur les montagnes et la vallée en contrebas !
Je reprends la route ensuite pour filer vers la ville de Veliko Tarnovo, dernière étape de mon périple en Bulgarie. La suite au prochain article !
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Veliko Tarnovo : la visite de ma ville préférée de Bulgarie ! - Y a qu'à rêver · 27 septembre 2023 à 11h22
[…] suis arrivé à Veliko Tarnovo en milieu de journée après un beau trajet depuis Koprivchtitsa et notamment un arrêt au Monument Buzludzha. En arrivant dans la nouvelle ville, je suis déçu car ce n’est pas très beau. Mais on […]