Sofia est la capitale de la Bulgarie mais sans être une immense métropole. Le centre se parcourt aisément à pied ce qui est toujours agréable pour visiter à son rythme.
J’y suis arrivé le 21 après avoir quitté Bansko et découvert le Monastère de Rila en cours de route. Pour mes trois nuits sur place, j’ai logé au Green Cube Hostel ouvert en juillet de cette année. Il est situé un peu dehors du centre-ville, mais celui-ci est tout de même accessible à pied. Je n’ai pas utilisé les transports en commun du coup mais Sofia a un métro et un tramway, avec des wagons encore à l’ancienne pour ce dernier.
Sofia est une ville de plus d’un million d’habitants (qu’on appelle des sofiotes, ça me fait rire ce nom). Je n’ai pas eu l’impression que la ville était si grande à mon arrivée en moto. Peu d’embouteillages, pas besoin de forcer pour passer un rond-point ou une intersection, des rues calmes…
Pour se garer, les parkings sont payants mais j’ai garé la moto sur le trottoir, assez large pour stationner sans embêter les poussettes ou fauteuils roulants.
Pour manger près de mon auberge, un délicieux restaurant libanais se trouve à deux minutes à pied. J’y suis allé plusieurs fois, je ne me lasse pas de cette cuisine !
Free Walking Tour
On ne va pas se mentir, Sofia n’a pas la réputation d’être la plus belle capitale d’Europe de l’Est. Afin de rendre ma visite plus intéressante que si je me balade par moi-même, et après que deux voyageurs de l’auberge me l’ont recommandé, je décide de participer à un Free Walking Tour. Un sofiote trentenaire nous guide dans le centre en expliquant l’histoire, les anecdotes, les monuments etc… Le tour dure deux heures et je le recommande aussi (mais j’ai préféré le Free Walking Tour de Sarajevo !).
Quelques morceaux d’Histoire
Parmi les anecdotes, j’ai retenu celle du Tsar Boris III. Il a échappé à l’explosion de la cathédrale Sainte-Nédélia où avait lieu les obsèques d’un général car il était en retard… Les révolutionnaires communistes ont loupé leurs coups ! Comme quoi, ce n’est jamais bon d’être ponctuel…
Le guide n’a pas vécu la période communiste mais il nous l’a raconté à travers ce que son père et son grand-père lui ont transmis. L’un est un farouche opposant, l’autre un fervent soutien. La Bulgarie a fait partie de l’Union Soviétique et personne n’y est indifférent évidemment.
Cependant, les statues de Lénine ont disparu et la grande statue de Sofia a retrouvé sa place. Juste à côté, le siège de Unicredit Bulbank, l’une des principales banques du pays. La période communiste est bel et bien finie !
Régime communiste ou gouvernement libéral d’aujourd’hui, une chose ne change pas : le bruit de bottes des soldats est le plus laid au monde. On a assisté à la relève de la garde devant le Palais Présidentiel. Pourquoi ces bidasses frappent si fort le sol en levant la jambe bien droite à un mètre de haut ?
Mais l’Histoire de Sofia ne se limite pas à cette période relativement récente. Comme à Plovdiv, on trouve des ruines de l’époque romaine dans la capitale.
Les villes bulgares font attention à leur patrimoine tout en se développant et se modernisant. A l’image de l’Église Sveta Petka Samardjiiska, datant du 14ème siècle et situé dans un passage menant à une station de métro ! Il y a même une église du 9ème siècle, la Rotonde Sainte-Georges, dans la cour du Ministère de l’Éducation !
Religions
Mais on ne trouve pas que des églises à Sofia ! Il y a aussi une synagogue, mais elle était fermée quand j’y suis allé. 50 000 juifs vivaient en Bulgarie avant la seconde guerre mondiale. Le pays s’était rangé derrière l’Allemagne durant la guerre mais malgré ça, très peu de juifs ont été tués. Le Tsar Boris III magouillant sans cesse pour éviter leurs déportations. Pas ponctuel mais malin le souverain !
Bon ça n’empêche qu’une fois la guerre terminée, il ne restait plus que 5 000 juifs ; tous les autres étant partis coloniser la Palestine.
A quelques centaines de mètres se trouve la Mosquée de Sofia. En ce vendredi, elle n’est pas assez grande pour accueillir tout le monde pour la prière la plus importante de la semaine. D’ailleurs, ce 22 septembre, c’est le jour de l’Indépendance, gagnée en 1908 pour se libérer de la tutelle ottomane.
Mais la Bulgarie reste un pays à majorité orthodoxe et la star incontestée est donc la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevski. Elle était la plus grande des Balkans avant que les serbes en érigent une encore plus grande à Belgrade.
On trouve des églises un peu partout dans ce secteur de la capitale, comme la Basilique Sainte-Sophie (à ne pas confondre avec celle d’Istanbul, beaucoup plus grande et devenue une mosquée aujourd’hui).
Et également une église russe orthodoxe reconnaissable avec ses clochers à bulbe.
Morceaux de vie
Bon, la religion c’est intéressant pour comprendre un pays mais il n’y a pas que ça ! Dans un style très différent, le street art commence à émerger à Sofia (pas si différent finalement, ceux qui faisaient les fresques sur les églises il y a plusieurs siècles étaient peut-être les premiers graffeurs !).
Également une façade d’un immeuble un peu surprenante. A chaque fenêtre le portrait d’un homme ou femme important (Einstein, Mère Teresa, Dalaï Lama, Princesse Diana, Picasso…) avec une de leurs citations. Le rendu est plutôt intéressant je trouve.
Avec le vendredi férié, j’ai visité Sofia pendant des jours très calmes ; beaucoup d’habitants étant partis en weekend prolongé. Mais il y avait quand même du monde sur les terrasses des cafés.
Pour voir un peu la vie locale, le marché aux femmes est à ne pas louper. Contrairement à ce que son nom laisse penser, il n’appartient pas aux femmes, et non on ne peut en acheter non plus. Des hommes ou des femmes vendent des fruits et légumes, tout simplement !
En se baladant au hasard, on découvre parfois de petites places animées. J’ai découvert ce que j’ai appelé la rue française avec l’Ambassade de France, un Décathlon et un magasin Yves Rocher en l’espace de 200 mètres ! Beaucoup de petites librairies également dans ce secteur.
Une capitale pas désagréable pour se promener, surtout qu’elle possède de nombreux parcs (urbanisme soviétique oblige !) comme celui devant le joli théâtre Ivan Vazov.
Pour l’animation, le Boulevard Vitosha est le coin à ne pas rater. Une grande rue piétonne bordée par de multiples cafés et restaurants avec les montagnes de Vitosha en toile de fond. Les montagnes ne sont jamais très loin à Sofia, les habitants peuvent même aller skier en moins de trente minutes !
Sofia, capitale calme
Après deux jours entiers à Sofia, qui sont suffisants pour visiter la capitale, je pars avec la moto vers un petit village du centre du pays. Sofia est une ville intéressante à découvrir mais où il n’est pas nécessaire de s’y attarder trop longtemps non plus.
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Koprivchtitsa : un petit village de grands héros - Y a qu'à rêver · 25 septembre 2023 à 21h16
[…] de Sofia le dimanche matin aux alentours de 8h30. J’adore partir tôt des grandes villes le matin en […]