Sighișoara et Biertan – Le 05/10/2023

Sighișoara et Biertan sont deux très beaux villages de Transylvanie, avec leurs maisons colorées et leurs ruelles calmes. Situés à trente kilomètres l’un de l’autre, ils se visitent bien à la journée. Et j’ai même eu l’occasion d’avoir un rendez-vous avec un maire de Roumanie !

Copsa Mica

Je quitte Sibiu vers 9h30, et fais un premier stop après seulement 40 kilomètres. Le village s’appelle Copsa Mica et n’apparaît pas vraiment sur les cartes touristiques de Roumanie.

La raison de cet arrêt est simple : mon village en France, L’Hermitage, est jumelé avec ce village de Roumanie ! De plus, mon père y est venu en juin pendant une semaine avec l’association de jumelage entre les deux communes.

Monsieur Le Maire !

Copsa Mica étant situé sur ma route, ne pas s’y arrêter aurait été dommage ! J’avais donc contacté le maire du village, Tudor Mihaladache (alias Dudu tout simplement), l’avant-veille pour le prévenir de mon passage.

Il tient une guesthouse, où mon père avait séjourné, et on s’y est donné rendez-vous en milieu de matinée. La maison est vraiment belle avec un grand jardin, dans un style traditionnel en bois. Il a une grande bibliothèque avec des milliers de livres !

On a bu le thé et beaucoup parlé pendant une heure. C’est quelqu’un d’instruit, parlant couramment anglais et allemand. Il m’a donné plein de conseils pour visiter la Roumanie et m’a expliqué l’histoire de certains lieux et des anecdotes. Bref, quelqu’un de super intéressant !

C’est son dernier mandant en tant que maire, ça fait déjà 20 ans qu’il occupe cette fonction ! Mais il veut passer le flambeau, ça se comprend. Il a fait un sacrée boulot car Copsa Mica ne faisait pas rêver à l’époque : l’une des communes les plus polluées d’Europe dans les années 90 à cause de deux grandes usines. L’espérance de vie était 9 ans inférieure à la moyenne nationale. Mais quand celles-ci ont fermé, le taux de chômage a atteint 67% ! Bref, c’était la cata… Aujourd’hui, le problème de pollution a diminué et le chômage n’est plus que de 3 %. Bravo Dudu !

Avant de partir, il m’offre une bouteille de vin que sa famille produit. Ils n’en font pas un commerce, c’est seulement pour eux et pour les amis. Je l’ai bu le soir-même avec un québecois rencontré à mon auberge. Un vin blanc sec délicieux !

Biertan

Sur ses conseils, je fais un arrêt ensuite au petit village de Biertan, à 9 kilomètres de la route principale.

Je n’en avais pas entendu parlé avant mais les roumains le considèrent comme un des plus beaux petits villages de Transylvanie. Une grande église fortifiée se situe sur la colline en son centre.

Il est possible de la visiter sous réserve de payer évidemment. Mais Dudu m’avait assuré que ça valait le coup !

A côté de l’église se trouve une petite maison un peu particulière. A l’époque, on y enfermait pendant deux semaines les couples en cours de séparation afin qu’ils soient bien sûrs de leurs décisions. Un lit simple, une cuillère, une assiette… A ce qu’il paraît, la plupart des couples décidaient de rester ensemble finalement. J’ai un peu de mal à y croire mais bon !

L’intérieur de l’église est joli, tout comme la vue sur le village et les collines depuis les remparts.

Ensuite, je me balade au hasard dans les rues de Biertan. Un chien qui dormait s’est levé et m’a suivi tout le temps, alors que je ne l’ai même pas caressé ou donné à manger. Quand je m’arrêtais prendre une photo, il s’asseyait à mes pieds et repartait avec moi ensuite !

Le village est très calme, on n’y croise vraiment pas grand monde ! C’est mignon mais je ne m’y arrêterai pas pour passer la nuit non plus…

Je repars avec la Loca, et sans le chien du coup, pour rejoindre Sighișoara.

Sighișoara, citée médiévale fortifiée

Sighișoara est une petite ville de 30 000 habitants, avec une partie historique fortifiée classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’auberge que j’ai repérée s’y trouve. L’accès aux véhicules est restreint mais la Loca se faufile partout (entre la barrière empêchant le passage et le trottoir en fait). Les rues sont pavées, et pas des petits pavés tout lisses. Non, de gros cailloux collés dans le ciment plutôt ! Ça secoue et j’ai une bouteille de vin dans le top-case. Heureusement, elle est arrivée intacte !

J’ai logé à la Pension Cristina et Pavel, l’adresse la moins chère de la ville et parfaite pour le prix ! Le couple est accueillant et adorable, et les chambres sont très propres.

Sighișoara, pas grand mais beaucoup de photos !

Clairement, il n’est pas nécessaire de rester trois jours à Sighișoara. La ville fortifiée sur la colline, où se concentrent les lieux d’intérêts, est petite et se parcourt aisément en une demi-journée.

Par contre, pour les amateurs de photos, c’est un régal ! Sighișoara est vraiment très photogénique avec les ruelles pavées, les maisons colorées, les tours et églises…

La petite place centrale est mignonne aussi avec des restaurants. En haute saison, l’endroit peut cependant devenir bondé de visiteurs. La rançon du succès ! Mais en octobre, c’est plutôt calme, tant mieux pour moi.

Sighișoara est aussi connu car il abriterait la maison d’enfance de Vlad III l’Empaleur, alias Dracula. La supposée maison se visite pour 2 euros, pour y voir une chambre avec un cercueil où repose un vampire dans un décor rouge et noir. Le voyageur québecois de mon auberge s’est fait avoir et il m’a montré la photo, c’est vraiment hyper ridicule ! Surtout que ce n’est même pas vraiment sûr qu’il soit né ici… Comme pour le château de Bran, un attrape-touriste !

Dracula ou pas, le village est vraiment beau et mérite d’y venir pour le découvrir !

Le reste de la ville

Depuis les remparts de la partie fortifiée, on a souvent de beaux points de vue sur le reste de la ville, plus moderne évidemment.

Tout en haut de la colline se trouve une église, ainsi qu’une école allemande (beaucoup de roumains parlent allemand, du fait de l’Histoire). Je pensais que la meilleure vue s’y trouverait mais il y a trop d’arbres (à la fois, ça fait plaisir aussi qu’on laisse la végétation dans les villes !).

Je suis descendu dans la ville récente pour aller faire des courses et en ai profité pour me promener un peu aussi. Rien de spécial, juste une ville normale avec des petits commerces, de la circulation… Mais on trouve toujours quelques scènes intéressantes comme ces deux pêcheurs, pieds dans l’eau, avec la grande église blanche derrière.

Je quitte Sighișoara dès le lendemain matin, pour partir dans des contrées plus reculées de Roumanie. Vous l’aurez compris, la partie fortifiée de Sighișoara est vraiment magnifique et c’est un plaisir de déambuler dans les ruelles !