« Le vin est la partie intellectuelle d’un repas. Les viandes et les légumes n’en sont que la partie matérielle. »
Alexandre Dumas
Après avoir exploré la partie Ouest de la Géorgie, direction Sighnaghi pour un peu de repos. Depuis Koutaïssi, j’enchaîne une marshrutka pendant 3 heures, métro à Tbilissi, puis un autre bus pendant 1h45. Tout s’est bien enchaîné et j’arrive finalement au petit village de Sighnaghi.
Sighnaghi est considéré comme le plus beau village du pays, d’où ma volonté d’aller y jeter un coup d’œil. En plus, il est situé en Kakhétie, la région des vins de Géorgie. Seconde très bonne raison d’y aller !
Au calme
J’ai séjourné à la guesthouse Angelina-Koko, l’une des moins chères de la ville. Basique, mais propre et calme. De plus, le petit-déj est délicieux et en quantité ! La première nuit, on était que deux dans le dortoir. La seconde nuit, j’étais même le seul client de la guesthouse. C’est plutôt cool pour être sûr de bien dormir en dortoir, mais c’est triste pour les locaux qui vivent du tourisme. Avant 2019, l’hôtel était plein tous les soirs en juillet. Désormais, il n’y a jamais plus de 4-5 personnes par soir. Le covid et la guerre en Ukraine font mal à l’économie du tourisme en Géorgie.
Du vin !
Après la soirée de la veille à Kutaïssi, je n’avais pas vraiment envie de goûter du vin en arrivant à Sighnaghi. Mais c’est trop tentant, il y a des caves à tous les coins de rues et chaque maison produit son propre vin. En effet, on voit des vignes poussées un peu partout, et les habitants n’ont pas oublié le procédé pour produire du vin. Ainsi, chaque famille produit plusieurs dizaines / centaines de bouteilles par an. Je trouve ça chouette de pas avoir oublié cette manière artisanale de produire le vin. Cela illustre bien que la Géorgie est le pays du vin !
Le premier vin que j’ai goûté est au restaurant la Terrasse, sur les hauteurs du village. Un endroit superbe pour aller en fin de journée afin de déguster un bon repas en admirant le village.
Parmi les cépages que j’ai apprécié, je peux citer notamment le Saperavi. Le plus connu du pays est le Kindzmarauli. A Sighnaghi, on peut trouver plein d’autres vins peu connus et pourtant très bons. Le mieux est d’aller dans différentes caves et de se renseigner.
Le Caucase, berceau de la vigne
Pour nous autres, Français, cela peut paraître surprenant et un brin offensant mais le vin n’a aucune origine française. Les premières vignes ont été cultivées dans le Caucase en – 6 000 avant JC ! Autant dire que les Géorgiens ont un savoir-faire ancestral en vinification. Produire du vin et le déguster est un vrai savoir-vivre en Géorgie. Ca fait partie de l’identité du pays.
Le vin géorgien est bien différent du vin français. Le vin rouge est sucré ici, alors qu’en France on le préfère plus « brut ». Pour accompagner un bon repas, je préfère évidemment un vin français, mais en apéro, le vin géorgien avec son côté sucré passe très bien !
Sighnaghi, entre déserts et montagnes
Ce vin est produit dans les vallées aux alentours de Sighnaghi, en Kakhétie. Le climat y est propice pour cultiver la vigne.
Sighnaghi, perché sur sa colline, domine ces vallées, qui s’étendent à l’horizon telles des steppes désertiques.
On ne le voit pas sur les photos précédentes à cause de la chaleur de l’été, mais les montagnes du Caucase ne sont qu’à 30 kilomètres au nord, avec des sommets enneigés dépassant les 5 000 mètres ! Et un peu plus à l’est et au sud, des zones désertiques écrasées par la chaleur marquant la frontière avec l’Azerbaïdjan. Beaucoup de climats différents dans un si petit pays !
Un charmant village, parfait pour flâner
Le village n’est pas très grand, et on pourrait penser le visiter en une petite demi-journée. Mais il y a beaucoup de petites ruelles où il est bon d’y flâner. De plus, il faut éviter de s’y promener en pleine après-midi, sous peine de suer à ne faire que 100 mètres et de se retrouver avec beaucoup de groupes de touristes venant de la capitale à la journée. Donc autant prendre son temps et y rester 2 jours entiers !
Le monastère Bodbe
Rester 2 jours sera ainsi l’occasion d’avoir le temps d’aller faire un tour au monastère Bodbe. Il est à seulement 3 km du village, donc idéal pour une belle balade à pied. Ce monastère est très réputé dans le pays, et un lieu de pèlerinage. En effet, il abrite la sépulture de Sainte Nino, qui a christianisé la Géorgie. Il y a aussi une source d’eau sacrée, réputée pour ses effets curatifs. J’y suis allé dès l’heure d’ouverture, à 10h, ce qui a permis de visiter ce lieu en toute quiétude.
Une petite dernière balade
Même si je pensais avoir fait le tour du village, je me suis décidé à y retourner. Et j’ai bien fait car même s’il n’est pas grand, il est foutu bizarrement donc facile de passer à côté d’un endroit chouette. J’ai ainsi découvert un petit passage qui permet de monter sur les remparts de la ville, qui courent de collines en collines. C’est assez mystérieux la présence de si grands et longs remparts. La situation géographique du village, sur une colline, était déjà une défense en soi. C’est que ça devait batailler sévère à l’époque !
Sighnaghi étant un village assez touristique car proche de la capitale, on y trouve naturellement plusieurs magasins de souvenirs. Dont des beaux tapis.
Jusqu’à la fin je prends plaisir à déambuler dans les ruelles. L’avantage aussi de ce village est qu’il est assez vallonné. On découvre ainsi différents points de vue un peu par hasard au cours de la journée.
Après 2 jours à Sighnaghi, il est temps de remettre les voiles vers d’autres horizons ! Direction les montagnes du Caucase, qui fonctionnent comme un aimant sur moi !
J’ai bien aimé poser mon sac dans ce village. Il mérite sa réputation, et ne m’a pas déçu. Tout comme le vin géorgien, au goût particulier mais dont on devient vite fan !
Beaucoup de voyageurs venant ici en profitent aussi pour faire un tour d’une journée dans la région pour visiter des domaines viticoles et des monastères. Mais ça coûtait assez cher et je n’étais pas plus intéressé que ça pour y passer toute une journée.
En route vers les sommets !
0 commentaire