De Alaverdi à Batoumi, respectivement en Arménie et en Géorgie, il y a près de 500 kilomètres de route. J’ai mis deux jours à faire ce trajet en faisant un stop à Kutaïssi, ville que j’apprécie particulièrement !
La frontière
Départ le vendredi à 7h15 de Alaverdi. Très tôt donc, mais j’étais réveillé alors autant y aller ! En effet, j’ai mal dormi, sans doute à cause de l’appréhension de la journée qui m’attend : 350 kilomètres avec une frontière à passer, une capitale à traverser, et une longue de zone de chantier durant 1h30… Le tout avec des prévisions météos catastrophiques (pluie, orages…).
Pour quitter ma guesthouse située dans la partie haute de Alaverdi et rejoindre la route principale en bas du canyon, le trajet est déjà compliqué… Les fortes pluies de la nuit ont transformé les trois kilomètres de descente en un champ de boue. Conduire la Loca dans la boue, à 10 km/h et en glissant tout le temps, pas facile… Ça commence fort !
La frontière n’est qu’à 40 kilomètres ensuite, sur une route détrempée. Le point positif : le passage de frontière se fait très rapidement des deux côtés. J’ai dû y rester une vingtaine de minutes seulement. Aucun contrôle du côté arménien cette fois (contrairement pour rentrer dans le pays), et ce n’est pas plus mal car j’ai remarqué la veille que mon assurance moto que j’avais payé à la frontière en arrivant a expiré le 7, soit avant-hier. Bizarre, je croyais avoir compris que c’était pour un mois !
Traversée de Tbilissi
La pluie cesse avant que j’arrive à Tbilissi, capitale de la Géorgie. J’avais très apprécié visiter cette ville l’été dernier mais je ne m’y arrête pas cette fois. Pas le temps ! Si je fais le trajet jusqu’à Batoumi, c’est qu’il y a une raison et vous le saurez bientôt !
Peu de circulation un samedi matin dans la capitale. Je la traverse tranquillement, comme une ville normale. La circulation peut y être compliquée sinon car Tbilissi est construite sur des collines et il n’y a pas vraiment de périphérique extérieur. L’artère principale passe dans le centre-ville et forcément ça peut bouchonner.
Une fois sorti de la capitale, place à une 4 voies en bon état pendant 100 kilomètres, sans pluie. Ça fait du bien ! Je revois des noms sur les panneaux où je me suis rendu l’été dernier comme Gori, Stepantsminda…
L’enfer
L’enfer commence ensuite : 1h30 à conduire dans la zone de travaux. Ils refont la route depuis un moment déjà, et cette section se situe dans les collines. La pluie tombe à nouveau et pas qu’un peu. J’ai l’impression de passer sous un tuyau d’arrosage puissance max ! La chaussée est trempée, beaucoup de virages serrés, des graviers et de la boue par endroit provenant des camions de chantiers… Bref, il y a tous les ingrédients pour finir par terre en moto !
Je roule vraiment doucement. Ce n’est plus moi qui double les voitures, mais l’inverse !
Je fais une petite pause à un abribus. Un géorgien vivant à côté me propose de venir chez lui boire de la tchatcha, la vodka locale que tout le monde produit en Géorgie. Euh, c’est gentil de l’invitation mais je ne suis pas sûr que conduire bourré soit vraiment une bonne idée vu les conditions (et ce n’est jamais une bonne idée d’ailleurs, même s’il fait beau).
Ouf de soulagement lorsque je quitte enfin la zone de travaux et retrouve la 4 voies. Une pause bien méritée à une station-service pour manger un bout.
Kutaïssi, le retour
Il ne me reste plus que 20 kilomètres pour rejoindre la ville de Kutaïssi, où j’arrive finalement vers 14h. Je suis trempé : les bottes, les gants, le blouson… Au moins ils sont propres désormais !
Je loge à la guesthouse Medico & Suliko où j’avais séjourné l’été dernier déjà. Une vraie guesthouse : le couple a juste aménagé une pièce de leur maison en un dortoir de 5 lits. L’accueil y est toujours exceptionnel avec le thé, des collations… Hélas, il n’y a plus de dîner à la guesthouse contrairement à avant. Medico a subi une opération ; depuis elle est très fatiguée et a du mal à se déplacer.
En tout cas, elle se rappelle de moi lorsqu’elle me voit ! Ça fait plaisir car ça fait plus de un an et elle doit en voir des voyageurs passer. Faut dire qu’on avait passé une sacrée soirée arrosée avec Suliko. Il y avait de l’ambiance ! C’est un peu pour ça que j’étais revenu, mais Suliko a arrêté de boire. Tant mieux pour lui, mais merde quand même !
Je profite d’être dans une ville pour faire du change et obtenir des euros. Il m’en faut beaucoup pour les prochains jours (ahah, que de suspens !).
Le soir, à un restaurant bon et vraiment pas cher (El Depo), mes voisins de table sont un couple de russes qui prennent l’avion après-demain pour aller à Rennes, la ville d’où je suis ! Je leur donne donc quelques conseils pour visiter la Bretagne. Ils connaissent très bien la France, c’est la cinquième fois qu’ils y vont ! Ils en savent même plus que moi car ils ont visité des villes comme Rouen ou Poitiers par exemple, qu’ils ont beaucoup aimé.
Back to Batoumi
Le lendemain en milieu de matinée, je repars déjà avec la Loca pour aller à Batoumi, ville que je connais déjà aussi. J’ai l’impression d’être à la maison en Géorgie. En un an, je suis rentré quatre fois dans le pays !
Le trajet se déroule beaucoup mieux cette fois. Les prévisions météorologiques n’étaient pas bonnes avec des risques d’orages et d’averses mais au final je n’ai eu que du beau temps. Les 150 kilomètres m’ont paru bien faciles ! Il faut juste faire attention aux vaches sur la route, y compris sur l’autoroute principale du pays. La Géorgie ne serait pas le même pays sans les vaches qui errent paisiblement sur les routes.
Une fois dans Batoumi, un type avec une berline blanche me double en me frôlant. Une voiture de police est juste devant ; il les double aussi à fond, en pleine ville et en franchissant la ligne blanche. Aucune réaction des flics. Bon, je comprends pourquoi les géorgiens font autant n’importe quoi au volant si les flics s’en tapent à ce point !
Je retrouve Batoumi et l’Hostel47 vers midi. Troisième fois que je viens à cette auberge. J’avais envoyé un whatsapp à Lika, la gérante, pour la prévenir. Elle m’a réservé le meilleur lit du dortoir !
La nourriture géorgienne va me manquer alors je m’applique à bien manger pour mes derniers jours dans le pays !
Le lendemain, lundi 11 septembre, est mon dernier jour de voyage dans les pays du Caucase. Je les quitte mais par quel moyen ? La réponse au prochain épisode !
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Traversée de la Mer Noire en ferry pendant 3 jours - Y a qu'à rêver · 14 septembre 2023 à 22h12
[…] le précédent article, sur mon trajet entre Alaverdi et Batoumi, j’évoquais mon besoin d’avoir des euros. Car effectivement, le trajet est à payer en […]