Attention les yeux, ça va piquer ! Non pas que la ville de Korcë soit spécialement incroyable, même si elle est très agréable à visiter, mais la route depuis Permët est magique ! A ne pas manquer quand on voyage en Albanie !

« La fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l’habitude donnent à l’élan vital. »

Sylvain Tesson
La route magique

Il est tôt lorsque je me lève le jeudi 27 avril. La nuit a été fraîche en tente à Përmet. Je démonte tout et je fais sécher la tente avant de ranger. Mais le grand ciel bleu me motive pour cette journée qui va être belle, je le sais déjà !

Une fois prêt, à 9h30, je démarre la Loca et c’est parti !

Route Përmet Vjosa

Dès les premiers instants, je suis bouche bée. Des sommets enneigés, la rivière Vjosa en contrebas, la forêt… Que demander de plus ?

Route Përmet Vjosa

Évidemment, la route est sinueuse avec de nombreux lacets. Je pourrais me faire plaisir en allant un peu plus vite mais je fais des arrêts toutes les cinq minutes pour admirer le paysage !

Route Përmet montagnes

Je croise de nombreux bergers avec leurs troupeaux sur la route. C’est la saison des pâturages qui commencent après le froid de l’hiver. Un grand salut amical à chaque fois, en évitant les bêtes sur la route !

L’Albanie profonde

Après avoir longé la rivière Vjosa, la frontière grecque n’est qu’à 50 mètres. Mais je ne vais pas dans ce pays, du moins pas encore. Je bifurque pour longer la frontière et arriver au village de Leskovik, niché dans les montagnes.

Leskovik

Entre Leskovik et Ersekë, la route se dégrade nettement. C’est pourtant l’axe principal de la région mais ça donne ce genre de revêtement :

Leskovik

Il faut slalomer entre les trous, tout en regardant le paysage quand même ! On sent bien qu’on arrive dans l’Albanie profonde, loin de la capitale Tirana. Par ici, les villages se vident, les jeunes préférant rejoindre les grandes villes pour les études ou trouver un travail.

On trouve tout de même de temps en temps un camping à la ferme ou bien un petit hôtel perdu au milieu de nulle part. Je fais une pause pour boire un thé au lac de Shelegur où barbotent quelques canards.

Shelegur

La vitesse moyenne continue de chuter avec une route toujours en mauvais état. J’ai vraiment le sentiment d’être dans un endroit fait pour l’aventure. Je me sens à ma place ici, seul avec ma moto dans les montagnes et parmi ces petits villages.

Route Përmet - Korcë

Quelques lacets plus loin, où vrombisse un camion à bout de souffle, j’arrive à Ersekë.

Route Përmet - Korcë

Je m’arrête à un petit restaurant à la sortie de la ville. J’y mange une bonne soupe pour trois fois rien ! J’y rencontre Alvis, un albanais travaillant pour le ministère de la santé. On mange ensemble, il m’apprend beaucoup de choses sur la région qu’il semble très bien connaître.

Quelques kilomètres après Ersekë, la route s’améliore.

Route Përmet - Korcë

Après 4 heures de route pour faire les 130 kilomètres, j’atteins Korcë !

Korcë et ses collines

Je pose mes affaires à l’auberge At Home, en centre-ville. Le propriétaire, Ilyr, est un jeune albanais super sympa. J’ai beaucoup discuté avec lui, notamment le soir où quelques amis sont venus sur la terrasse boire une bouteille de vin rouge.

Bref, revenons à Korcë ! Je commence par monter au cimetière des martyrs de la seconde guerre mondiale, d’où on a une vue d’ensemble sur la ville.

De là, je vois une autre colline pas loin et je m’y rends. J’aime bien commencer la visite d’une ville par les points les plus hauts. Cela permet de se repérer pour mieux s’orienter ensuite (je déteste marcher en regardant sans arrêt mon téléphone, je préfère essayer de m’orienter par moi-même !).

Korcë Shën Ilia

Sur cette colline se trouve l’église Shën Ilia, jolie de l’extérieur mais pas possible d’y rentrer (fermée lors de ma venue).

Korcë Shën Ilia
La Petite Paris d’Albanie

Korcë semble être une ville très agréable à vivre. En tout cas, c’est un plaisir de s’y promener. Il y a quelques grands axes qui quadrillent la ville, mais entre ces avenues on trouve de très nombreuses petites rues pavées.

Il y a aussi quelques parcs où les familles viennent se promener, notamment le grand parc Rinia.

Korcë Parc Rinia

Korcë est surnommée la Petite Paris d’Albanie. Alvis, le mec avec qui j’ai mangé le midi, m’avait dit que la ville ressemblait à la capitale française d’un point de vue architecturale. Mouais, pas du tout ! Ilyr m’a donc expliqué la vraie raison : Korcë a été placée sous administration française pendant la première guerre mondiale pour empêcher l’ennemi grec d’en prendre le contrôle. Il y avait donc un lycée français et les étudiants apprenaient la langue de Molière ! Le surnom de la ville vient donc de cette période.

Korcë vélo
Le centre-ville de Korcë

La rue Shëtitorja Shën Gjergji (oui, ils auraient pu faire plus court…) est le centre de la ville. Cette artère piétonne attire les habitants pour boire un café en fin de journée. Ou pour une bière car la ville de Korcë est connue pour abriter la brasserie nationale, portant le même nom que la ville ! Bon, je n’avais pas attendu d’arriver ici pour goûter cette bière…

Korcë Shëtitorja Shën Gjergji

On trouve dans cette rue la maison roumaine. Je ne sais pas si toutes les maisons sont comme ça en Roumanie mais c’est original !

Korcë maison roumaine

Non loin se trouve le Old Bazaar, qui est le bazaar le plus nul du pays. Désolé, faut le dire ! Il a été rénové mais plein de boutiques ne sont plus occupées, l’endroit est désert et les habitants n’y viennent pas. Seuls quelques restaurants de mauvaises qualité entourent la petite place.

Korcë Old Bazaar

Je finis cette belle journée par aller voir de nuit la Cathédrale Ringjallja. Elle aussi a été refaite récemment, mais c’est une réussite pour le coup !

Korcë Cathédrale Ringjallja
En route vers le lac d’Ohrid et la Macédoine du Nord !

Le lendemain, le 28 avril, je reprends la route pour me diriger vers la Macédoine du Nord après 18 jours magiques en Albanie.

En chemin, je fais une petite pause à Pogradec, ville au bord du lac d’Ohrid que se partage l’Albanie et la Macédoine.

Pogradec

Je longe le lac sur quelques kilomètres jusqu’à la frontière. Pas cool, un des douaniers albanais m’a demandé de vider entièrement mes deux sacoches et mon top-case pour vérifier que je n’avais rien d’illégal ! Et la douanière macédonienne (très jolie mais mon charme ne lui a fait aucun effet) m’a posé plein de questions : si j’avais réservé un hôtel (ah la blague, j’ai répondu « yes of course »), combien de temps j’allais resté dans le pays, mon itinéraire… Elle a fini par voir que je n’étais pas méchant même si je n’avais absolument rien préparé de mon parcours dans son pays !

Pogradec

Bref, l’Albanie a été une découverte incroyable et un énorme coup de cœur ! Je ne pensais pas passer autant de temps dans ce petit pays des Balkans mais je le recommande à tous les voyageurs C’est une vraie perle ! Un gros merci à tous les albanais qui ont le sens de l’accueil et sont hyper bienveillants. Loin de l’image négative qu’on peut avoir !

De nouvelles aventures désormais en Macédoine du Nord !


1 commentaire

De la Macédoine à Istanbul en passant par la Grèce- Y a qu'à rêver · 10 mai 2023 à 15h47

[…] route est en très bon état en Grèce. J’avais dit ça de l’Albanie et d’autres pays, mais sans doute avais-je revu mon niveau d’exigence à la baisse […]

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