Pour rejoindre Konya depuis Antalya, il y a une grande route rapide. Ou bien la solution de passer par le Canyon Köprülü et les Monts Taurus, beaucoup plus longue mais vraiment magnifique !
« On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore. »
Nicolas Bouvier
Bye-bye la côte
Léo, le motard de Mayenne avec qui je voyage depuis quelques jours, m’accompagne à nouveau pour ce trajet. A 10h30, on quitte Kas. On est heureux de rouler à nouveau, après le mauvais temps des derniers jours.
Les stations balnéaires ne correspondent pas à ce que je recherche en voyage. Les plages sont belles, l’eau est turquoise, ça rend jaloux les amis c’est sûr… Mais je m’y emmerde bien souvent à vrai dire ! J’ai besoin de plus d’authenticité, de plus d’aventures…
On longe la mer en passant par Demre, village connu pour sa plage et ses ruines. Mais on ne s’y arrête pas, pour la raison évoquée juste au-dessus ! Idem pour Olympos. Faire tous les incontournables du Guide du Routard ne m’intéresse pas vraiment !
La route monte dans les montagnes ensuite. Là, ça se gâte avec de gros nuages noirs ! Grosses averses pendant la montée et la descente. Je suis bien content que mes sacoches moto soient étanches, contrairement à celles de Léo !
On fait une pause déj une fois revenu au niveau de la mer, à Kemer. On attend que la pluie cesse et on repart !
Passage ensuite par Antalya, la grande ville de la côte sud de Turquie. Pas de stop non plus car on nous a dit à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas grand chose à y faire.
Bref, une première partie de journée pas géniale avec les averses et le peu d’arrêts ! Seuls trucs que je retiens : des panneaux sur le côté de la route pour indiquer « attention aux tortues », et des limitations de vitesse parfois à 82 km/h (ils sont vachement précis en Turquie, mais pas ma Loca !).
A une trentaine de kilomètres après Antalya, au niveau de la ville de Serik, on quitte la route principale qui longe la côte pour partir vers les montagnes et l’intérieur du pays.
Le Canyon Köprülü
Le décor et l’ambiance changent très rapidement. Fini les stations balnéaires, on arrive dans des petits villages. Le monde rural est toujours plus accueillant, avec les premiers signes de main pour se dire « salut » avec les gosses ou les vieux sur leurs tracteurs.
On s’arrête vers 17h30 après Beskonak, au camping Gökçesu, situé dans le canyon Köprülü. Plusieurs visiteurs viennent à la journée depuis Antalya pour faire du rafting. Mais tout le monde repartait quand on arrivait.
On est les seuls clients, la saison n’a pas encore démarré réellement malgré les vacances en ce moment en Turquie. Le camping paraît donc un peu désordonné. Les gérants ne sont pas là, seuls 2 jeunes sont présents dont un syrien qui vient d’arriver en Turquie. Dans le camping voisin, l’employé est un jeune érythréen qui parle cinq langues (!), dont le français. Bref, les turcs emploient les jeunes immigrés pour s’occuper de leurs affaires hors saison ; de la main-d’œuvre pas chère j’imagine…
Le camping a des bassins pour l’élevage de la truite. Notre repas du soir est donc pêché, vidé et grillé devant nous. Le poisson ne peut pas être plus frais !
Il y a plusieurs chiens sur le camping, dont deux Kangal. Ce sont des énormes chiens de bergers, originaires de la Turquie. Ils sont plus grands que les tables ! Sacrés molosses mais les deux là étaient hyper gentils. L’un d’eux a même passé sa nuit entre nos deux tentes. Rien ne pouvait nous arriver avec un tel gardien !
On se réveille tôt le lendemain après une nuit réparatrice. Un bon petit-déj et on part vers 9h pour une grosse journée !
Les Monts Taurus
Les Monts Taurus sont une longue chaîne de montagnes de 600 km au sud de la Turquie. Elle commence un peu près à l’endroit où on est ! Le but de la journée est donc de rouler sur des routes de montagnes pour atteindre les plateaux anatoliens.
Google annonce 5h30 de route pour 313 km… Ça promet !
On comprend vite pourquoi vu l’état de la route : pas large, des trous, des graviers… Bref, pas mal de petits pièges quand on est motard ! Il faut être concentré, et admirer en même temps le paysage naturel grandiose qui nous entoure.
C’est l’ambiance que j’aime par ici. On ne croise pas grand monde mais le peu qu’on voit, c’est très chaleureux à chaque fois. Des grands saluts, que ce soit de la part des papys attablés dans un petit village à siroter un thé, d’un couple qui se déplace sur leur tracteur, de bûcherons…
Entre les pauses (rapides pourtant !) et l’état de la route, on n’avance vraiment pas vite… Mais ça vaut vraiment le coup !
Les paysages sont assez variés, avec des vues sur les montagnes, les forêts, les vallées, et même un lac.
Ce lac est apparu suite à la construction d’un barrage. Les toits des maisons de l’ancien village, Daribükü, sont encore visibles.
Après 3 heures de trajet pour…125 km, on arrive à Aksu. On a le droit à un contrôle des gendarmes, le premier depuis que je suis parti de France. Contrôle du passeport, questions pour savoir où on va et pourquoi… Un peu étrange au début mais au final on a causé avec eux et très sympas !
Direction un col ensuite, tout près des premières neiges. La température chute !
Le lac de Beyşehir
Depuis ce col, on voit toutes les vallées traversées quand on regarde en arrière.
Et quand on regarde devant, on aperçoit le grand lac de Beyşehir au loin, où on se rend.
En chemin, on aperçoit de nombreux oiseaux : hérons, cigognes… On finit par arriver au lac en passant par une piste en terre. Un peu de offroad pour compléter cette journée de conduite !
On arrive enfin à la ville de Beyşehir à 15h ! On n’a toujours pas mangé donc on s’arrête dans le premier restaurant croisé pour dévorer et se reposer. Mais la journée n’est pas finie, il nous reste un peu moins de 100 km pour rejoindre la grande ville de Konya. Heureusement, c’est de la quatre voies et très rapide !
On roule désormais sur les plateaux anatoliens, à plus de 1 000 mètres d’altitude. Des montagnes arides nous entourent.
L’arrivée sur Konya est spectaculaire avec la route sur les hauteurs : la ville paraît immense ! Heureusement, la circulation est plutôt fluide (de toute façon, après Istanbul, plus rien ne me fait peur !). On gare les motos devant l’auberge à 17h30, soit 8h30 après le départ pour 313 km !
Cette journée a été fatigante mais magnifique ! Un voyageur à vélo, du même village que moi en France, m’avait conseillé ce trajet et il ne s’est pas trompé une nouvelle fois ! A faire absolument pour ceux qui ont leurs véhicules !
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Konya : la ville sainte de Turquie - Y a qu'à rêver · 27 mai 2023 à 15h21
[…] y est arrivé depuis la côte, après une journée magnifique à moto dans les monts Taurus. Première surprise : la ville est immense avec plus de 2 millions d’habitants. Je […]