Aux alentours de Khiva se trouvent de nombreuses forteresses, disséminées dans le désert. Je les ai visitées durant une journée afin d’en apprendre plus sur la région du Karakalpakstan !

« Les forêts précèdent les peuples et les déserts leur succèdent. »

Chateaubriand
Notre chauffeur perdu….

Avec Lara, on est passé par le réceptionniste de notre auberge de Khiva pour trouver un chauffeur. Impossible de louer une voiture soi-même en Ouzbékistan, c’est interdit, donc pas le choix !

On part à 7h le matin afin de faire le plus possible avant les chaleurs accablantes de l’après-midi. Notre chauffeur est le professeur de mathématiques du coin, qui est en grandes vacances actuellement et qui fait donc ce petit boulot à côté. Il ne parle ni anglais ni russe… Il n’a donc rien pu nous expliquer sur la région et pas échangé beaucoup avec lui. Dommage !

Passée la grande ville de Ourgentch, il est même…perdu ! Il ne sait pas par où aller et me demande la direction. J’utilise maps.me pour le renseigner et il s’arrête régulièrement pour demander confirmation aux piétons qu’on croise.

Ayaz Kala

On a l’impression de s’être fait avoir… On pensait avoir un guide pour cette journée afin d’apprendre des choses, et on se retrouve avec un mec avec qui on ne peut pas échanger et qui ne connait même pas le chemin. Négocier directement avec un taxi dans la rue aurait été moins cher je pense !

Ayaz Kala

Après 1h30 de route hasardeuse, on arrive aux ruines de la forteresse Ayaz Kala.

Ayaz Kala

Ayaz Kala date du 3ème siècle avant JC et est un vestige de l’empire Kouchan (merci wikipedia, pas le « guide » !). Elle est perchée sur une colline, la seule des alentours.

Ayaz Kala
Le désastre écologique

Quand on voit ce désert partout, on se demande ce que fout là cette forteresse… Mais il y a des siècles, la région était fertile !

En route, on a traversé le mythique fleuve Amou-Daria qui alimentait la mer d’Aral. Mais les changements climatiques, et surtout l’irrigation intensive des cultures de coton en détournant les eaux de l’Amou-Daria à l’époque de l’URSS ont signé l’arrêt de mort de cette mer. D’ici 25 ans, elle aura totalement disparu d’après les scientifiques.

Ce désastre écologique a un impact économique et social important évidemment. Après avoir été une région prospère, le Karakalpakstan est devenue une des régions les plus pauvres d’Ouzbékistan. Avec l’asséchement de la mer, les températures ont augmenté de +10° en été, et baissé d’autant en hiver. Le climat y est donc devenue extrême.

Le sel laissé sur le sol par la disparation de la mer et transporté par les vents contaminent tout. Les problèmes respiratoires ont augmenté significativement. Bref, la disparition de la mer d’Aral est l’une des plus grandes catastrophes écologiques des dernières décennies.

Aller à ce qui reste de la mer d’Aral est toujours possible mais ça coûte extrêmement cher car aucun transport public n’y va. Je ne la verrai pas du coup !

Topraq Kala

Notre chauffeur trouve la route pour aller à Topraq Kala, une autre forteresse mieux conservée et donc plus intéressante à visiter. Elle date du 1er siècle avant JC. La religion pratiquée à l’époque était le zoroastrisme, la première religion monothéiste au monde. Aujourd’hui, plus personne ne la pratique en Ouzbékistan. On retrouve par contre toujours des fidèles en Iran, où j’avais d’ailleurs découvert cette religion il y a quelques années.

Topraq Kala

Le site est entouré d’étendue plane, seulement quelques collines visibles au loin. C’est un peu plus vert car un lac n’est pas très loin. Mais là aussi c’était beaucoup plus fertile auparavant.

Topraq Kala

On visite une troisième forteresse pas très loin nommée Kyzyl Kala. Cette dernière a été rénovée récemment et permet donc de voir à quoi ressemblaient vraiment ces forteresses à l’époque.

Le lac Akshakul

Le dernier arrêt est au lac Akshakul. Il est 11h30 et il fait trop chaud désormais pour bouger ! On se pose donc au petit restaurant et on boit un coup pour se rafraîchir.

Lac Akshakul

On revient à notre auberge de Khiva vers 13h30. Après cette journée, je ne regrette pas trop ma moto : chaleur excessive, état catastrophique des routes avec des trous partout (il fallait mieux rouler à côté de la route parfois, c’était moins tape-cul !). Mais la Loca me manque déjà quand même !

De Khiva à Boukhara

Le lendemain, je prends un train à 8h30 pour aller de Khiva à Boukhara. Même si c’est en journée, il s’agit aussi d’un wagon dortoir. La chaleur est difficilement supportable même si je n’ai pas la gueule de bois cette fois. Les 7 heures de trajet en pleine journée sont une épreuve mais au moins je découvre vraiment les conditions de vie des ouzbeks ! Mes voisins étaient une famille avec trois jeunes enfants, dont des jumeaux. Ces derniers ont passé tout le trajet à me fixer, ils n’avaient pas dû voir beaucoup d’occidentaux de leurs vies je pense !


1 commentaire

Arslanbob : forêt de noyers, cascades et montagnes - Y a qu'à rêver · 24 juillet 2023 à 19h53

[…] on voit toute la vallée, recouverte de végétation. Quel plaisir de voir tout ce vert après les déserts d’Ouzbékistan et les montagnes arides du Tadjikistan […]

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.