Bansko est un village de montagne situé à proximité du magnifique Parc National du Pirin, un des joyaux de la Bulgarie. J’y suis resté plusieurs jours pour satisfaire ma soif de montagnes !

« Les sociétés n’aiment pas les ermites. Elles ne leur pardonnent pas de fuir. Elles réprouvent une désinvolture du solitaire qui jette son « continuez sans moi » à la face des autres. »

Sylvain Tesson, extrait de « Dans les forêts de Sibérie »
Ressourcer

Bansko est un village situé dans les montagnes du sud de la Bulgarie. C’est une destination très prisée en hiver pour faire du ski. L’été, l’endroit se prête à merveille à la randonnée avec le Parc National du Pirin à quelques kilomètres. Quand j’ai vu ça, Bansko est naturellement devenue la destination à ne pas louper lors de mon périple en Bulgarie !

Surtout qu’à Plovdiv, malgré la beauté de la ville, j’ai ressenti une forme de lassitude à visiter. Peut-être l’accumulation d’endroits fabuleux vus ces six derniers mois, ou bien le fait que j’ai pris conscience que le trajet du retour a bel et bien commencé depuis que j’ai posé le pied à nouveau sur le continent européen.

Pour me ressourcer, rien de mieux qu’un tour en montagne ! Je n’aurai jamais besoin de consulter un psy si j’ai un problème, je n’ai qu’à aller en montagne et je me métamorphose !

Ma maison à Bansko

J’ai quitté Plovdiv le 17 au matin. Le trajet a été meilleur que prévu puisque je suis passé entre les gouttes. Juste un épais brouillard durant 15 minutes au passage d’un col, sinon RAS ! J’ai roulé sur une route mouillé tout le trajet mais moi je suis resté au sec, tant mieux !

Il m’a fallu 2h30 pour faire les 150 kilomètres sur une route sinueuse bien souvent. Par contre, pas d’arrêt en chemin car contrairement ce à quoi je m’attendais, les paysages ne sont pas si beaux. La route traverse des forêts donc pas de point vue sur l’horizon !

J’atteins Bansko vers 11h et me trouve l’auberge parfaite pour les prochains jours : Le Retro Hostel. Elle fait aussi café et restaurant mais seulement en haute saison (juillet – août et la période de ski). Pour 10 euros, j’ai ma petite chambre privée avec la salle de bain et la cuisine dans les pièces à côté. D’ailleurs, j’ai ainsi pu cuisiner tous les soirs (ça fait économiser un peu !).

D’autre part, l’hostel est situé dans le vieux village et est dans une maison traditionnelle magnifique.

Bansko Hostel Le Retro

J’ai beaucoup aimé ce village, notamment la partie ancienne évidemment. Les maisons en pierre et en bois sont somptueuses. On pourrait se croire dans les Alpes. Ce genre de lieu me fait rêver, loin du tumulte et de l’agitation des villes.

En haute-saison, j’imagine que le village n’a rien à voir avec beaucoup plus de monde et de bruits. Mais en septembre, j’y ai trouvé la quiétude dont j’avais besoin et le côté authentique que je recherche.

Bansko Village
Randonnée dans le Parc National du Pirin

La deuxième jour, après les averses de la nuit, je pars marcher dans le Parc National du Pirin. Je prends la moto pour rejoindre le refuge Vihren, à 16 kilomètres de Bansko par une route sinueuse et très étroite sur les derniers kilomètres.

A 9h, après avoir troqué les bottes et le blouson de moto contre les chaussures de rando et la doudoune, je pars marcher ! Dès les premiers instants, j’ai la confirmation : venir ici était la meilleure idée que je pouvais avoir pour retrouver de l’énergie et de l’envie !

Une légère brise arrive à chasser la brume pour laisser apparaître le ciel bleu, avant qu’elle ne revienne à nouveau. Cette atmosphère montagnarde si spéciale est magique. Je ne retrouve ça nulle part ailleurs.

Après seulement un kilomètre, j’arrive au lac Otoko et je contemple cette danse des nuages faisant varier la couleur du lac et les reflets des sommets.

Lac Okoto

Je poursuis mon chemin en me dirigeant vers le lac Muratovo, encore plus beau. Je ne marche dans le parc national du Pirin que depuis deux kilomètres et je suis déjà conquis par la beauté des lieux.

Lac Muratovo

Après ce lac, le sentier part dans les pierriers, obligeant à jouer l’équilibriste parfois pour aller d’un rocher à un autre.

Parc National du Pirin

La pente est raide par moment et débouche finalement en haut d’un col à plus de 2 500 mètres d’altitude. Le paysage devient plus minéral de l’autre côté.

Parc National du Pirin

Au détour d’un virage ou d’une petite colline, j’aperçois de nouveaux lacs. Il y en a partout dans le parc du Pirin ! Cela me rappelle le trek que j’avais fait dans le parc de Néouvielle, dans les Pyrénées françaises.

Pause au lac Sinanitsa

Après 8 kilomètres, et après une petite descente, j’arrive au lac Sinanitsa où se trouve également un refuge. Il est midi pile poil, timing parfait pour pique-niquer au bord du lac avec les sommets en face. Seul face à ces hautes falaises, j’imagine par quelle voie les gravir, quelles fissures permettraient de se hisser là-haut… Mais tout ça n’est que rêve, je reste au niveau de l’eau et profite du moment présent.

Lac Sinanita

Après cette pause bienvenue d’une heure, il est temps de repartir. Je réemprunte le même chemin pour monter sur les hauteurs du lac en admirant une dernière fois ses belles couleurs.

Lac Sinanita
Retour au refuge de Vihren

Je retourne au lac Muratovo par le même sentier. C’est étrange, il y a peu de vent mais les nuages vont à une vitesse impressionnante. Ils remplissent la vallée avant de disparaître vers d’autres lieux.

Par National du Pirin

Je repasse donc par le col à plus de 2 500 mètres et avec cette valse des nuages, le paysage n’est plus le même qu’à l’aller. Les sommets qui étaient cachés ce matin sont désormais visibles, et vice-versa.

Bansko Randonnée

Rendu au lac Muratovo, je fais une petite pause d’une dizaine de minutes. La descente dans les rochers étaient un peu fatigantes et j’ai le temps.

A partir d’ici, je bifurque du chemin pris à l’aller pour me diriger vers le lac Ribno, à un petit kilomètre.

Lac Ribno

Cela me permet ensuite de revenir par le versant encore exposé au soleil en fin d’après-midi. Je commence à être habitué à la montagne et je repère rapidement ce genre de choses quand j’arrive au petit matin !

Retour enfin au refuge de Vihren, qui n’est plus dans la brume cette fois. La Loca est toujours là, et après avoir discuté avec les serveurs du refuge, je retourne vers Bansko. Cette randonnée de 18 kilomètres était vraiment superbe, surtout avec les deux météos différentes du matin et de l’après-midi. J’ai l’impression d’avoir vu des paysages totalement différents au cours de cette journée de marche.

Le Parc National du Pirin est vraiment bien sauvegardé et très propre. Il faut dire que les règles sont nombreuses pour le préserver (y compris interdiction de se baigner dans les lacs, moi qui adore ça..!). Mais ça me fait plaisir de voir des endroits naturels si bien gardés et de ne pas avoir vu un seul déchet par terre de la journée ; je n’étais plus habitué !

Journée repos

Le lendemain de cette journée, je ne suis pas retourné marcher. La météo annonçait un temps maussade. Finalement, il a fait plutôt beau mais tant pis, j’en ai profité pour me reposer, me balader dans le village et beaucoup manger !

Le Vihren

Je ne pouvais pas quitter Bansko sans grimper le Vihren ! Cette montagne est la deuxième plus haute de Bulgarie et la troisième de la péninsule balkanique (le Mont Olympe en Grèce est le premier).

Pour mon dernier jour sur place, je me suis lancé à l’assaut de cette montagne !

Comme l’avant-veille, direction le parking du refuge Virhen. Je me suis levé tôt, à 6h30, pour pouvoir ainsi commencer à marcher à 8h. Ce n’est pas que la randonnée que je vise soit spécialement longue (9 kilomètres seulement) mais il y a plus de 1 000 mètres de dénivelé et du beau temps principalement le matin !

La montée vers le sommet Vihren

Pas le temps de chauffer progressivement les muscles, ça monte bien dès le début ! Au moins, ça donne le ton ! Tôt le matin, la température est idéale pour ce genre d’effort.

Parc National du Pirin

Le sommet se rapproche, le soleil apparaît également. Je double deux groupes, soit cinq personnes, et plus personne à l’horizon devant. Ce n’est pas une course, loin de là, mais si je peux être seul au sommet c’est mieux !

Vihren randonnée

Mais pas si seul : un grand groupe de chamois est là aussi, à m’observer pour savoir si je suis un prédateur ou juste un intrus inoffensif. Également, des oiseaux virevoltent dans le ciel.

Après une heure de marche, j’arrive à un col. La dernière portion devant moi pour aller au sommet est très raide et dans les pierres. Mais pas le choix, c’est par là !

Vihren trek

Là encore des chamois se font voir. Ils gambadent tranquillement, grimpent comme si de rien n’était… De vrais acrobates et l’Homme paraît bien empoté à côté..!

Vihren chamois
Le sommet du Vihren

A 9h30, soit 1h30 après le départ, j’arrive au sommet du Vihren à 2 914 mètres d’altitude. Comme prévu, je suis tout seul là haut !

Sommet Vihren

L’arête de Koncheto est juste en face. Elle est magnifique avec les grandes pentes qui dégringolent jusqu’en bas de la vallée. Il y a une randonnée qui suit cette arête. Évidemment, il faut avoir le pied montagnard et pas le vertige pour y aller. Vu d’ici, ça m’effraie un peu mais j’aurais adoré parcourir cette belle arête. Hélas, les prévisions météos des prochains jours sont mauvaises et je ne vais pas rester éternellement à Bansko !

On voit aussi de très nombreux hauts sommets au loin.

Parc National du Pirin Panorama

Évidemment, comme partout dans le parc national du Pirin, il y a aussi des lacs visibles.

Vihren lacs
La descente

Après 1h15 là haut (oui ça passe vite !) et quand les premiers randonneurs arrivent, j’entame la descente. Je redescends la portion raide jusqu’au col. Ensuite, je ne reprends pas le même chemin qu’à l’aller mais descends vers les lacs que j’apercevais depuis le sommet. Le chemin n’est pas officiel ni balisé mais il apparaît sur maps.me et il y a des cairns de temps en temps pour se repérer.

Lac Vlakhino

Un passage d’un petit col et je bascule dans une autre vallée. Je connais déjà cette dernière puisque j’arrive au lac Muratovo, par où je suis passé l’avant-veille. J’avais bien aimé cet endroit alors je fais la pause pique-nique ici. Les nuages sont arrivés et cachent le soleil la plupart du temps.

Lac Muratovo

Une fois repu, il ne me reste plus que deux kilomètres pour retourner au refuge de Vihren. C’est fait en 30 minutes, si bien que la rando se termine à 13h30 !

Randonnée Bansko

Je m’autorise à boire une bière bien méritée au refuge, tout en contemplant le Vihren. Il paraît loin et haut vu d’ici !

Montagne Vihren

A 14h30, je suis de retour à mon auberge de Bansko. J’ai toute l’après-midi pour me reposer de ces efforts, et ça fait plaisir !

Un coup de cœur !

Le lendemain, après quatre nuits passées à Bansko, il est temps de mettre les voiles (ou de tourner la poignée de gaz plutôt). J’ai adoré cet endroit : le village est mignon et calme à cette période de l’année, mon hostel était super, et le parc national du Pirin est une vraie merveille pour les randonnées avec des lacs partout ! Bref, il y a tous les ingrédients pour que je me sente bien !


2 commentaires

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