Le Pic Lénine est un sommet emblématique du Kirghizistan, non loin de Och. Pour y aller, j’ai loué une moto durant trois jours ! En route !
Och, la grande ville du sud du Kirghizistan
Mes premiers pas au Kirghizistan, ce pays qui me fait rêver depuis plusieurs années..! J’y suis arrivé depuis la vallée de Ferghana, en Ouzbékistan. La frontière entre Andijan et Och est très empruntée et longue à passer. Il m’a ainsi fallu 6 heures de trajet depuis Marguilan (130 km en tout…).
Bref, je ne vais pas me plaindre ! J’ai logé à l’hostel TES, avec un beau jardin pour trouver de l’ombre (il fait très chaud à Och !).
J’y ai revu des voyageurs déjà croisés. Et Timon, le motard hollandais vu dans le Pamir, à Douchanbé, à Khodjent…est arrivé aussi.
Comme souvent lors de l’arrivée dans un pays, il y a les démarches habituelles : trouver une carte Sim locale (une carte prépayée de 30 jours avec 40 GO m’a couté moins de 5 euros, pas cher !), et trouver la meilleure banque. Pour la banque, c’est pas gagné… Comme au Tadjikistan, les banques acceptent peu les cartes Mastercard. J’en ai trouvé qu’une seule, DemirBank, mais elle me prend 5 euros de frais à chaque retrait ! Si des voyageurs lisent cet article et connaissent une bonne banque au Kirghizistan, je suis preneur !
Bien que la ville soit grande, il n’y a pas beaucoup d’intérêts touristiques. Il y a une colline qui domine la ville, mais je n’y suis pas allé (ça ne m’intéressait pas plus que ça de crapahuter alors qu’il fait plus de 35 degrés). Autrement, le parc Navoï est une balade agréable en fin de journée quand les familles et les groupes d’amis sortent.
Il y a beaucoup de restaurants à Och ; l’avantage des grandes villes ! Pour mon premier repas au Kirghizistan, j’ai commandé le plat national des nomades : des sortes de pâtes avec du cheval. Même cuit, ça sent quand même l’écurie !
Shopping au bazar
Ma première mission à Och a été…du shopping ! Au Tadjikistan, j’ai perdu un short de foot, des chaussettes, un gant… Direction le bazar de Och pour trouver tout ça. Rien de plus simple et très économique : six euros pour un short, deux paires de chaussettes et des gants.
Pour la petite anecdote, ça taille petit au Kirghizistan. Obligé de prendre un XL en short alors que je fais 65 kg toujours ! Et pour les gants, pas trouvé de gants pour le froid, donc j’ai acheté des gants tricotés de jardinage à 30 centimes. Ça va faire l’affaire !
Voilà pour Och, rien d’autre !
Une nouvelle moto !
Pour rejoindre le Pic Lénine, à la frontière avec le Tadjikistan, il est possible d’utiliser les transports en commun. Mais j’ai eu ma dose ces derniers jours avec les minibus ! J’ai profité d’être dans une grande ville pour trouver une agence de location de moto. Ça me manquait tellement de conduire un deux-roues !
Bon, je n’ai pas eu une belle moto comme ma Loca évidemment, restée sagement à Batoumi en Géorgie. Mon budget ne me permettait pas de louer une 600. Je me suis rabattu sur une vieille Honda Chopper 125 !
Avant de partir, j’ai dû faire l’entretien moi-même : le frein avant était mal réglé, la poignée d’accélération déconnait (il y avait un temps de latence entre le moment où je lâchais la poignée et le moment où la moto arrêtait vraiment d’accélérer…). Des petits détails importants tout de même !
Direction le Pic Lénine
Le 19 en milieu de matinée, je quitte Och avec ma petite moto et quelques affaires dans le top-case. Au programme de la journée : 250 km à faire, en passant de 900 mètres d’altitude à 3 500 !
Bon clairement, cette moto n’est pas faite pour ça… Dès que ça monte, obligé de tomber les rapports pour finir en 2ème à 40 km/h et la moto qui hurle !
Mais je suis content de conduire à nouveau. Le voyage n’est pas le même quand on se déplace ainsi. Les gamins sur le bord des routes me font coucou et me tendent la main pour taper. Ils doivent reconnaître que je suis un touriste car j’ai un casque et des gants, contrairement aux locaux. Même si mes gants sont faits pour le jardinage, et non pour la moto, ça compte quand même !
La Capricieuse
Les problèmes mécaniques commencent à Gulcha, après 85 km de route. Le moteur est chaud, mais très compliqué à démarrer après un arrêt. C’est une galère à chaque fois !
100 km plus loin, j’atteins le sommet du col Taldyk à 3 615 mètres. C’est un miracle déjà !
Il fait très frais désormais, j’ai perdu beaucoup de degrés depuis le départ !
Descente ensuite vers Sary-Tash, village carrefour entre les routes qui partent vers la Chine (à 75km seulement) ou le Tadjikistan. Cette route que j’emprunte depuis ce matin est le prolongement de la M41, la fameuse Pamir Highway du Tadjikistan. Le lac Karakul où j’étais il y a deux semaines à peine est tout près !
A Sary-Tash, vraiment impossible de redémarrer après un arrêt pour manger quelques biscuits. Timon arrive 20 minutes après avec sa Yamaha Tenere 700. On vérifie tout : batterie, bougies… Tout semble correct. On règle les carbus différemment et la moto démarre mais ça s’entend que le problème n’est pas résolu pour autant. Toujours est-il que le moteur est en marche et que je ne loupe pas l’occasion pour pouvoir repartir !
Cette moto a désormais un nom : la Capricieuse.
Le lac Tulpar
Au niveau du village de Sary-Moghol, on emprunte une piste de terre et de cailloux durant 25 kilomètres. Auparavant, j’ai pris soin de m’arrêter dans la station-service du village : deux femmes qui vendent des bouteilles plastiques de sans-plomb 92.
Conduire sur une piste avec cette moto n’est pas très agréable : les suspensions ne sont pas faites pour ça et donc ça secoue bien !
Mais on arrive finalement au lac Tulpar vers 15h30. J’avais pris ma tente, réchaud, sac de couchage…mais quelques gouttes et de gros nuages ont raison de ma motivation. Je choisis de dormir dans un camp de yourtes. Timon prend la même décision, et en plus on y retrouve Lisa, avec qui j’ai voyagé au Tadjikistan !
Il y a beaucoup de chevaux et de vaches en liberté autour des yourtes. Mais pas de yacks par contre, étrange !
On profite de la fin d’après-midi pour se balader dans les environs.
On monte sur une petite colline pour faire face aux montagnes, et notamment le Pic Lénine (7 134 mètres), le 7000 le plus « facile » au monde. Malheureusement, on n’en voit pas le sommet, caché dans les nuages.
Diner dans la yourte commune, en compagnie d’un couple d’espagnols, d’un couple de russes et de deux israéliennes. Une bonne ambiance !
Quand ça veut pas, ça veut pas…
Bonne nuit sous la yourte, emmitouflé sous deux couvertures et avec le bruit de la pluie. Mais la pluie est toujours là au réveil… Moins cool !
Avec Timon, on se motive quand même à aller marcher. On atteint le camp de base du Pic Lénine après 45 minutes. De nombreux prétendants au Pic attendent sous leurs tentes que la météo s’améliore.
Derrière ces épais nuages se cachent d’énormes glaciers. On le sait mais on ne les voit pas. Frustrant ! La pluie continue alors on fait demi-tour pour revenir à la yourte. Tant pis !
On reprend les motos pour aller à Sary-Moghol, le village au bout de la piste. Cette dernière est devenue assez boueuse par endroit avec la pluie. La moto dérape mais pas de chute !
On rejoint le groupe de la veille dans une guesthouse.
Sary Moghol, village du bout du monde
Il fait plutôt beau ici, alors qu’à 25 km, il pleut dans les montagnes.
Les gamins de la guesthouse sont attirés par la moto et se rêvent en pilote de course.
Je me balade dans le village l’après-midi. Un petit air de Alichur, dans le Pamir au Tadjikistan, mais avec plus de verdure et moins à l’abandon. Il y a même un distributeur de billets !
Le marché vient de se finir et je croise quelques habitants avec des provisions à la main. Sinon, des vaches errent dans les rues.
Retour vers Och
Le lendemain, je repars vers Och avec la Capricieuse. Avec les quelques réglages que j’ai fait, elle démarre un peu mieux. Mais l’altitude n’aide pas non plus ; à 3 500 mètres, l’oxygène commence à manquer pour les moteurs !
Je reprends la même route que l’avant-veille. Passage par les cols à nouveau, dont le col « 40 Let Kirghizistan » où je ne m’étais pas arrêté à l’aller.
La route se poursuit dans de belles vallées avec quelques villages. Certains endroits sont très rustiques : les habitants vivent dans des sortes de roulottes au bord de la rivière.
J’atteins Och en milieu de journée. Je rends la Capricieuse à l’agence, en leur expliquant les problèmes rencontrés. J’apprends qu’un voyageur l’a réservé pour les deux prochaines semaines. Bon courage à lui, et j’espère qu’il s’y connait en mécanique ! Retour à la même auberge pour passer la nuit !
Ce périple de trois jours en moto a été chouette. Je n’ai pas été chanceux avec la météo, c’est le moins que l’on puisse dire, mais j’ai apprécié pouvoir aller où je veux, m’arrêter quand je veux… Tant pis pour le Pic Lénine !
3 commentaires
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